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préau

préau [ preo ] n. m.
• 1234; prael XIIe « petit pré »; de pré
Cour intérieure (d'un cloître, d'une prison, d'un hôpital). « Ce parloir tire son jour du préau, le lieu de promenade intérieure où les accusés respirent au grand air » (Balzac).
(1845) Partie couverte d'une cour d'école. Jouer sous le préau. « Au fond de la cour se trouvait un préau couvert, pour les jours de pluie » (Duhamel).

préau nom masculin (ancien français prael, préau, du latin pratellum, de pratum, pré) Espace découvert au milieu d'un cloître. Partie couverte de la cour, dans une école. Cour d'une prison.

préau
n. m.
d1./d Cour d'un cloître, d'une prison, d'un hôpital.
d2./d Partie couverte d'une cour d'école.

⇒PRÉAU, subst. masc.
A.Vieilli, rare. Petit pré. Et c'est dans une vraie chaumière à toit de chaume, au beau milieu d'un préau de pommiers que s'installait notre inconnu (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p.225). Le vent remuait ainsi les feuillages au fond d'un préau d'herbes (POURRAT, Gaspard, 1930, p.26).
B. —1. Espace couvert ou non à l'intérieur de bâtiments à habitation collective (hôpital, prison, cloître) utilisé pour la promenade. [Le] plan [des quatre galeries du cloître], ordinairement régulier, était limité, vers le préau ou cour centrale, par les nombreux piliers, les colonnes et les contre-forts qui formaient les façades intérieures du cloître (LENOIR, Archit. monast., 1856, p.301). Les Hindous, les Persans, les Juifs, les gens tranquilles et de négoce se mirent à fermer leurs boutiques et à s'amasser dans les préaux des mosquées en poussant des gémissements lamentables (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p.284). Au haut d'une page on a quitté un amant plein d'espoir, au bas de la suivante on le retrouve octogénaire, accomplissant péniblement dans le préau d'un hospice sa promenade quotidienne (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.482).
2. Espace couvert d'une cour d'école destiné à abriter les enfants, en cas de mauvais temps, durant la récréation. Des cris de joie, tout un violent tapage monta du préau des garçons, où la récréation de quatre heures commençait (ZOLA, Argent, 1891, p.170). Des enfants qui jouent sous un préau d'école (RENARD, Poil Carotte, 1894, p.183):
♦ ... à droite, le bureau de la directrice, le préau et la cantine; en face, la cour de récréation. C'est une petite école maternelle de trois classes...
FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p.11.
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: preau; dep. 1740: pré-. Plur. des préaux. Étymol. et Hist.1. Ca 1165 präel «petit pré»; peut-être «espace découvert entouré de bâtiments, cour» (Troie, 3136 ds T.-L.); 2. a) 1234 praël «espace découvert entouré de bâtiments, cour» (HUON DE MÉRY, Antéchrist ds HENRY Chrestomathie, 109, 7); b) 1549 «cour de la prison» (EST.); c) 1845 «endroit d'une école primaire où les élèves prennent leur rang pour rentrer en classe» (BESCH.). Dimin. de pré. Fréq. abs. littér.:300. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 403, b) 230; XXes.: a) 826, b) 310.

préau [pʀeo] n. m.
ÉTYM. 1373; prael (cas sujet praiaus), 1080, Chanson de Roland; de pré.
1 (Encore au XVIe). Vx. Petit pré, enclos de gazon.
2 (V. 1160). Cour intérieure (d'un monastère, d'une prison, d'un hôpital) → Expédier, cit. 12.
1 Ce parloir tire son jour du préau, le lieu de promenade intérieure où les accusés respirent au grand air et font de l'exercice à des heures déterminées.
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V, p. 931.
2 (…) une cour, aux épaisses murailles aussi hautes que celles d'un préau de prison.
Loti, l'Inde (sans les Anglais), III, XII.
3 (1845). Partie couverte d'une cour d'école, où les élèves peuvent prendre leurs récréations à l'abri, les jours de pluie. || Préau couvert, ou, absolt, préau. || Les élèves jouent, se mettent en rang sous le préau.
3 Cour d'école (…) où les sabots avaient enlevé la neige (…) cour noircie où le dégel faisait dégoutter les toits du préau (…)
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, VI.
4 La cour des moyens était séparée de la cour des grands par une longue grille (…) Au fond de la cour se trouvait un préau couvert, pour les jours de pluie, et ce préau était adossé lui-même à la chapelle (…)
G. Duhamel, Inventaire de l'abîme, XII.

Encyclopédie Universelle. 2012.