praxis [ praksis ] n. f.
• 1934; all. Praxis, la forme existe dès le XVIe en angl., du lat. médiév. praxis; mot gr. « action »
♦ Didact. Activité en vue d'un résultat, opposée à la connaissance d'une part, à l'être d'autre part. Le langage en tant que praxis.
● praxis nom féminin (allemand Praxis, du grec praksis, action) Chez les marxistes, ensemble des activités visant à transformer le monde. Comportement structuré perçu à travers des actes concrets.
praxis
n. f. PHILO Dans la terminologie marxiste, ensemble des activités humaines susceptibles de transformer le milieu naturel ou de modifier les rapports sociaux.
⇒PRAXIS, subst. fém.
PHILOS., PSYCHOL.
A. —[P. oppos. à gnosis (connaissance) ou à théorie] ,,Activité physiologique et principalement psychique, ordonnée à un résultat`` (FOULQ.-ST-JEAN 1962). Quelle différence y a-t-il donc entre processus et praxis? (...) la praxis se dévoile immédiatement par sa fin: la détermination future du champ des possibles est posée, dès le départ, par un dépassement projectif des circonstances matérielles, c'est-à-dire par un projet (FOULQ.-ST-JEAN 1962). V. praxie ex. de FOULQ.-ST-JEAN 1962.
— PHILOS. MARXISTE. ,,Ensemble des pratiques par lesquelles l'homme transforme la nature et le monde, ce qui l'engage dans la structure sociale que déterminent les rapports de production à un stade donné de l'histoire`` (LEGRAND 1972). Il reviendra à Lénine d'élaborer et de mettre concrètement en pratique ce qui malgré tout chez Marx reste encore une notion. La praxis sera organisée et développée en stratégie et en tactique révolutionnaires (BIROU 1966). [Le marxisme] est essentiellement praxis. Marx s'est toujours gardé de la pure spéculation. «La solution des oppositions théoriques elles-mêmes, écrit-il, n'est possible que d'une manière pratique, par l'énergie pratique des hommes» (Manuscrits, p.94) (MASSET 1970):
• ♦ ... la fameuse thèse sur Feuerbach: «Les Philosophes jusqu'ici n'ont fait qu'interpréter le monde. Il s'agit maintenant de le transformer». Cette attitude neuve s'exprime chez Marx par la notion de praxis [it. ds le texte]. Ce serait se tromper de tout au tout que de l'entendre en un sens pragmatiste. Le marxisme ne répond pas à la prétendue supériorité de la pensée sur l'action par une supériorité de l'action sur la pensée. Sa position est autre.
LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p.7.
B. —Usuel. Action en vue d'un résultat pratique. L'envie (...) de se lancer dans la forme de vacances qui compensera la carence la plus douloureuse (recherche du soleil, de l'air, du sommeil, du silence (...), des sensations imprévues et violentes, etc...). Il nous apparaît donc impossible de dégager une «praxis» du tourisme (ce dont se soucient les professionnels) qui soit rationnelle sans être averti au préalable des modalités des psychologies individuelles ou collectives (DEFERT, Pol. tour. Fr., 1960, p.45).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1934 (Karl MARX, Thèses sur Feuerbach ds Morceaux choisis, éd. Lefebvre et Nizan, p.50). Empr. au gr. «action», dér. de «agir»; cf. le lat. médiév. praxis de même sens ca 1255 ds LATHAM, et l'angl. praxis «id.» dès 1581 ds NED. Fréq. abs. littér.:11.
DÉR. Praxique, adj. a) Philos., psychol. [P. oppos. à gnosique] ,,Qui est relatif ou ordonné à l'action`` (FOULQ.-ST-JEAN 1962). b) Psychol., méd. Qui se réfère à la praxie motrice, à l'action motrice. Même si toute aphasie, observée d'assez près, comporte des troubles gnosiques et praxiques, toute apraxie des troubles du langage et de la perception, toute agnosie des troubles du langage et de l'action, il reste que le centre des troubles est ici dans la zone du langage, là dans la zone de la perception et ailleurs dans la zone de l'action (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p.146). V. praxie ex. de Parlebas. — []. — 1re attest. 1945 (MERLEAU-PONTY, loc. cit.); de praxis ou de praxie, suff. -ique.
praxis [pʀaksis] n. f.
ÉTYM. XXe, philos.; all. Praxis, la forme existe dès le XVIe en angl., empr. au lat. mod. praxis (XIIIe, Albert le Grand); grec praxis « action ».
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♦ Didact. Activité en vue d'un résultat, opposée à la connaissance d'une part, à l'être d'autre part. — Spécialt, dans la philosophie marxiste. Action par laquelle l'homme transforme le milieu naturel pour répondre à ses besoins, en s'engageant collectivement dans des structures sociales déterminées par les rapports de production et déterminantes de son être, de sa conscience. || Gramsci a défini le marxisme comme une philosophie de la praxis. || Théorie et praxis.
1 (Pour le matérialisme dialectique) la philosophie serait essentiellement une praxis, un instrument pour agir, un pouvoir qui s'exerce sur les choses.
J. Maritain, le Philosophe dans la cité, p. 13.
2 (…) il y avait entre eux des divergences, mais elles n'étaient que d'opinions et d'attitudes : des nuances qui ne s'inscrivaient dans aucune praxis.
S. de Beauvoir, Tout compte fait, p. 37.
3 L'« ouverture au monde moderne » ? Pour les étudiants, c'était l'espoir de rajeunir les programmes, de les délester des questions désuètes : cette ouverture devait être l'ouverture de la philosophie aux problèmes concrets de l'éthique quotidienne, l'enracinement de la spéculation dans la praxis et la vivification de la praxis par la spéculation nourricière, la résolution d'accepter, quoi qu'il en coûte, la problématisation radicale des valeurs.
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DÉR. Praxique.
Encyclopédie Universelle. 2012.