poupe [ pup ] n. f. ♦ Arrière d'un navire. La poupe et la proue. Avoir le vent en poupe; fig. être poussé vers le succès, favorisé par les circonstances. « L'assurance d'un homme qui a le vent en poupe » (Martin du Gard).
● poupe nom féminin (latin puppis) Arrière d'un navire (par opposition à la proue). ● poupe (expressions) nom féminin (latin puppis) Avoir le vent en poupe, être favorisé par les circonstances, réussir.
poupe
n. f. Partie arrière d'un navire (par oppos. à proue, partie avant).
|| Fig. Avoir le vent en poupe: être favorisé par les circonstances, prospérer.
⇒POUPE, subst. fém.
MAR., vieilli. [P. oppos. à proue] Partie arrière des anciens navires, en particulier dans la construction ancienne en bois, la partie comprenant l'arcasse, la voûte et le tableau arrière. Synon. usuel arrière. Les officiers étoient sur le château de poupe avec les passagers (...); les matelots étoient répandus pêle-mêle sur le tillac (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 214). Les navires d'autrefois, tout pavoisés, dont la poupe était un palais aux cent fenêtres dorées (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 42). Une voix tomba du haut de la poupe en balcon du Pathless qui nous dominait : — Ohé! du bateau! (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 232).
SYNT. Poupe d'une barque, d'une pirogue; navire haut de poupe; poupe carrée, ronde, joufflue; sculptures de la poupe; allonge, amarre, chambre, échelle, écubier, pavillon, tableau de poupe.
— Locutions
♦ Passer à poupe. Passer tout près de l'arrière d'un navire. À la fin de la journée, les deux autres navires devaient, si le temps le permettait, passer à poupe de la nef de l'Amiral, rendre compte brièvement au porte-voix et prendre les ordres pour la nuit et le lendemain (CHARCOT, Chr. Colomb, 1928, p. 904).
♦ Prendre en poupe. Chasser par l'arrière. Une dernière rafale l'ayant prise en poupe, elle se trouva soudain serrée entre deux écueils comme aux dents d'un étau (TOULET, Mariage Don Quichotte, 1902, p. 145).
♦ Avoir le vent en poupe. Avoir vent arrière (ce qui permet une bonne allure). Le Marat filait, vent en poupe, ses dix nœuds sans se gêner (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 43).
Au fig. Être favorisé par les circonstances, être poussé vers le succès. Adieu, mon cher Ultra, soyez-le toujours. Ce n'est pas le moyen d'avoir le vent en poupe; mais c'est celui d'avoir l'âme en paix (Mme DE CHATEAUBR., Mém. et lettres, 1847, p. 215). Son entrée rapide, la fermeté de son salut, le long et calme regard qu'il promène sur ces milliers de têtes nues (...) révèlent l'assurance d'un homme qui a le vent en poupe (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 441). La voiture électrique avait décidément le vent en poupe! En 1897, la compagnie des cabs de Londres inaugura un service régulier par cabs électriques (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 482).
— P. anal. Enfin en porte à faux, à l'extrême poupe [de la berline du Cardinal] se recourbait un strapontin muni d'un petit garçon (LA VARENDE, Centaure de Dieu, 1938, p. 186). [Les] braves messieurs en soutanes dont (...) le petit rabat blanc, le chapeau tourné comme une poupe de carrosse cachaient la rudesse (VIALAR, Clos Trois Mais., 1946, p. 69).
— P. métaph. La Wallonne pouvait se proclamer la plus belle fille du pays. Un peu lourde de proue et de poupe (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 237).
Prononc. et Orth. :[pup]. Ac. 1694-1740 : pouppe; dep. 1762 : poupe. Étymol. et Hist. 1246 poupe, pope (propositions des commissaires de Louis IX, Gênes, mars ds L. T. BELGRANO, Documenti inediti riguardanti le due Crociate di San Ludovico re di Francia, p. 14, 21 d'apr. FENNIS, Stolon., p. 461); ca 1440 avoir le vent en poupe au fig. (L'Amant rendu cordelier, éd. A. de Montaiglon, 1326). Empr. au génois popa (popa en 1246, lat. médiév. de Gênes, v. VIDOS, p. 544 et FENNIS, op. cit., p. 462; l'ital. est att. dep. 1218 à Modène, pope d'apr. DEI; poppa, 1300-13, DANTE ds TOMM.-BELL.), du lat. puppa, altér. de puppis sous l'infl. du genre fém. de celui-ci ou de celle de prora (proue). En raison du caractère italianisant des 1ers textes fr. (1246, supra, mais aussi Chiprois, doc. de Rouen, PH. DE MÉZIÈRES, CHR. DE PISAN, Boucicaut, etc. cités ds FENNIS, op. cit., p. 461), cette hyp. (qui est celle de VIDOS, pp. 543-545, FENNIS, op. cit., p. 463, et HOPE, p. 48) est préférable à celle d'un empr. à l'a. prov. popa (dep. 1288, lat. médiév. popa, Marseille ds DU CANGE; ca 1300, Vie de St Honorat ds RAYN.) proposée par FEW t. 9, p. 608a. Cf. proue. Fréq. abs. littér. :151.
poupe [pup] n. f.
ÉTYM. XIVe; pope, 1246; provençal poppa, du lat. puppis.
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♦ Arrière (d'un navire), et, spécialt, partie qui comprend l'arcasse, la voûte et le tableau arrière. || La poupe et la proue d'un vaisseau (→ aussi Abordage, cit. 2). || Poupe à trois ou quatre étages (→ Galion, cit. 2). || Château (cit. 8), chambre (cit. 12) de poupe. || Pavillon (cit. 7) qui claque à la poupe. || Navires (cit. 6) qui ont le vent en poupe.
1 Sa flotte, qu'à l'envi favorisait Neptune,
Avait le vent en poupe ainsi que sa fortune.
Corneille, Pompée, III, 1.
2 (…) les deux nacelles étaient dépouillées de leur tente, et l'on voyait dans l'une Richelieu, pâle et décharné, assis sur la poupe (…)
A. de Vigny, Cinq-Mars, XXV.
3 Mon triste cœur bave à la poupe
Mon cœur couvert de caporal (…)
Rimbaud, Poésies, XXIII, « Le cœur volé ».
♦ ☑ (XVe). Fig. Avoir le vent en poupe : être poussé par les circonstances, la fortune, vers le succès, la réussite (→ Assurance, cit. 10).
Encyclopédie Universelle. 2012.