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• 1150; gr. tardif °polidion, de polos « pivot »

Synonymes :

Synonymes :

n. f. Roue tournant autour d'un axe et destinée à transmettre un mouvement, un effort, au moyen d'un lien flexible (cordage, bande de cuir ou de toile, chaîne, etc.) appliqué contre sa jante. Poulie à gorge.

|| Ensemble constitué par un rouet ou réa (la poulie proprement dite), son axe et sa chape (ou caisse).

⇒POULIE, subst. fém.

1. Roue en métal, en matière plastique ou en bois, qui peut tourner sur un axe soutenu par une chape, dont la jante, généralement creusée d'une gorge, est destinée à recevoir une courroie, une corde, une chaîne ou un câble, et sert à soulever une charge ou à transmettre un mouvement. J'attachai solidement le valet par les reins et je le descendis ensuite au moyen de la poulie, très lentement, en le regardant s'enfoncer dans l'ombre (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Miss Harriet, 1883, p. 877). Les voiles brunes qui montaient au chant des poulies (HAMP, Marée, 1908, p. 31). La margelle d'un puits surmontée d'une anse où pendait une poulie (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 371) :

• Quand je tire sur la corde d'une poulie simple pour faire monter un sac de blé jusqu'au grenier, je ne gagne rien, si ce n'est que mes bras et mon corps travaillent plus commodément à tirer de haut en bas qu'à tirer de bas en haut.

ALAIN, Propos, 1932, p. 1110.

♦ Crier comme une poulie. Crier d'une manière aiguë. Comment se faire entendre de ces rebelles enjuponnées, de la belle sœur Presentacion qui criait comme une poulie (...) d'Asunta qui glapissait (MORAND, Flagell. Séville, 1951, p. 59).

♦ Rire comme une poulie mal graissée. Rire de manière criarde, aiguë. Un rire de poulie mal graissée. Il se haussait, riant d'un rire de poulie mal graissée (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 513).

a) [P. réf. au mode de fonctionnement]

— Poulie à cylindre. Dans les poulies à cylindre, on substitue le roulement direct de réa sur l'essieu à un roulement à billes (GALOPIN, Lang. mar., 1925, p. 43).

— Poulie à fouet. Les poulies à fouet portent dans l'œil de l'estrope un bout de filin ou fouet destiné à les frapper sur un cordage ou un espar (GALOPIN, Lang. mar., 1925 p. 44).

— Poulie coupée. ,,Poulie spéciale dont la chape et l'un des flasques qui lui sont solidaires peuvent s'ouvrir pour engager un câble transversalement`` (FOREST. Métall. 1977). Synon. galoche.

♦ Arg., vieilli. ,,Poulie coupée. 1° Vulve (mar. 1843). 2° Fillette : Je veux un mousse, ma femme fait une poulie coupée ``(ibid. 1903)`` (ESN. 1966).

— Poulie de capon. ,,Forte poulie à trois réas de bronze, estropée, en fer, avec un croc à grande ouverture`` (GRUSS 1952).

— Poulie étagée ou poulie à gradins. ,,Organe de transmission composé de plusieurs poulies de diamètres différents et accolées; elle est utilisée quand la machine à commander peut exiger des vitesses de travail différentes`` (Forest. 1946). Poulie étagée d'une perceuse. Il y a des poulies présentant des emplacements de courroies à deux, trois et même quatre diamètres différents : on les appelle poulies étagées (GORGEU, Machines-outils, 1928, p. 21). La transmission se faisait d'abord par courroie, puis par chaîne. Les changements de vitesse étaient obtenus grâce à un système de poulies étagées (Jeux et sports, 1967, p. 1635).

— Poulie fixe. Poulie calée sur son axe et tournant avec lui. Une poulie fixe est placée à la partie supérieure; on suspend à cette poulie un fil vertical, aux extrémités duquel on attache deux poids égaux (POISSON, Mécan., t. 2, 1811, p. 44).

— Poulie folle. Poulie qui tourne librement autour de son axe et ne communique à aucun organe le mouvement qu'elle reçoit. Lorsque la ligne présente une grande longueur, ou que l'on s'y voit contraint par le relief du sol, on soutient le câble [aérien] de distance en distance à l'aide de poulies folles fixées au sommet de pylônes (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 941).

— Poulie mobile. Poulie qui peut être déplacée sur son axe, devenir fixe ou folle à volonté. Considérons une poulie mobile autour de son axe. La position de la poulie peut être définie par l'angle (...) que fait un plan fixe dans l'espace avec un plan passant par un point de la poulie et par l'axe de celle-ci (H. POINCARÉ, Thermodyn., 1892, p. 397).

— Poulie motrice ou poulie de commande. ,,Poulie fixée sur l'axe de commande`` (Forest. 1946).

— Poulie multiple. ,,Assemblage de plusieurs poulies de même diamètre en un seul système`` (Lexis 1975).

b) [P. réf. à l'utilisation]

— Poulie à foin. Il existait encore rue Lhomond des maisons où le bras des poulies à foin se tendait au-dessus de la porte pourrie des greniers (NIZAN, Conspir., 1938, p. 19).

— Poulie d'itague. ,,Poulie capelée par son estrope, à la tête d'un mât de hune, qui sert à hisser et à amener la vergue de ce mât`` (BONN.-PARIS 1859).

— Poulie de renvoi. Les câbles [des treuils pour la manœuvre des wagons] sont guidés par des poulies de renvoi ou toupies qui permettent également de tourner les plaques (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 221).

— Poulie de retour. Poulie utilisée pour le changement de direction d'un câble de levage. Une poulie de retour sera employée pour diriger sur un treuil ou un cabestan le garant d'une caliorne de hissage (GALOPIN, Lang. mar., 1925 p. 49). L'installation d'un treuil à action directe ou, à défaut, avec poulie de retour (AMBROISE, Monteur mécan., 1949, p. 5).

— Poulie pénétrante. ,,Poulie de très petit diamètre que les carriers mettent en place dans les puits creusés dans les masses de pierre dure, pour faire des sciages verticaux ou horizontaux lors de l'extraction des pierres`` (NOËL 1968). Actuellement, on utilise la poulie pénétrante importée d'Italie (Carrare) qui creuse elle-même sa place au fur et à mesure de la descente du fil (LAMBERTIE, Industr. pierre et marbre, 1962, p. 53).

— Poulie universelle. L'usage des poulies universelles mobiles, dont l'axe est fixé par une chape à un point fixe, se répand beaucoup (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 437).

— MÉD. Poulie de traction. ,,Poulie à gorge comportant un dispositif qui permet de la fixer au pied du lit, et sur laquelle s'enroule une corde munie de poids destinée à opérer une traction continue sur un membre fracturé`` (Méd. Biol. t. 3 1972).

B.— P. anal. (de forme), ANAT. Poulie astragalienne. ,,Surface articulaire en forme de poulie, convexe d'avant en arrière et concave transversalement, qui occupe la face supérieure de l'astragale`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Poulie de réflexion du grand oblique. ,,Anneau fibrocartilagineux (...) dans lequel s'engage et se réfléchit le tendon intermédiaire du muscle grand oblique`` (Méd. Biol. t. 3 1972).

REM. 1. Pouliage, subst. masc., mar. Ensemble des poulies d'un navire. Les voiles furent bordées de fortes ralingues, et il restait encore de quoi fabriquer les drisses, les haubans, les écoutes, etc. Quant au pouliage, sur les conseils de Pencroff et au moyen du tour qu'il avait installé, Cyrus Smith fabriqua les poulies nécessaires (VERNE, Île myst., 1874, p. 324). 2. Poulierie, subst. fém., mar. Dans un arsenal, atelier où l'on fabrique les poulies. Les forges, la poulierie, la garniture, travaillèrent pendant plusieurs jours pour nos frégates (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 344).

Prononc. et Orth. :[puli]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 mécan. polie (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 7671); b) 1478 poulie double (G. ARNAUD D'AGNEL, Comptes du roi René, t. 1, p. 170); 1754 poulie multiple (Encyclop. t. 4, p. 209a : les poulies mouffées, c'est à dire les poulies multiples); 1765 poulie simple (Encyclop. t. 13, p. 204a); c) 1765 poulie de renvoi (ibid., p. 204b); d) 1765 mar. poulies de palan (ibid., p. 205a); e) 1771 poulie mobile « poulie dont la chape n'est pas attachée à un point fixe » (Trév.); 1771 poulie immobile « poulie dont la chape est attachée à un point fixe » (ibid.); 1798 poulie fixe même sens (Ac.); f) 1858 poulie folle (CHESN.); 1858 poulie fixe « poulie solidaire de son axe » (ibid.); g) 1928 poulie étagée (GORGEU, Machines-outils, p. 21); h) 1963 poulie de tension (Lar. encyclop.); 2. a) 1690 anat. (FUR.); b) 1805 poulie de l'astragal (CUVIER, Anat. comp., t. 1, p. 380); 1912 poulie astragalienne (G. GÉRARD, Anat. hum., p. 203). Issu d'un lat. vulg. polidia, plur. pris pour un fém. sing. du neutre polidium, empr. à un dér. du gr. « pivot » (v. pôle). Cf. les corresp. ital. puléggia, esp. polea, prov. poleia (v. G. PARIS ds Romania t. 27, p. 488). Fréq. abs. littér. :212. Fréq. rel. littér. : XIX^e s. : a) 284, b) 381; XX^e s. : a) 226, b) 319.

poulie [puli] n. f.

ÉTYM. V. 1165; polie, v. 1130; grec tardif polidion, de polos « pivot ».

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1 Petite roue, munie ou non d'une gorge, qui porte sur sa jante une corde, un câble, une chaîne ou une courroie et qui sert à soulever des fardeaux, à transmettre le mouvement ou à le changer de direction; l'ensemble formé par cette roue et la chape qui l'enveloppe. || La poulie est une machine simple (→ Manutention, cit. 1). || Éléments, parties d'une poulie. ⇒ Croc, gorge, goujure, joue, mâchoire, réa, rouet. || Caisse ou chape de poulie : partie qui enveloppe le réa et porte son axe. || Poulie fixe, solidaire de son axe. || Poulie folle, qui tourne librement sur son axe. || Poulie simple, à un seul réa; poulie double, triple…, qui porte deux, trois… réas sur le même axe. || Poulie à émerillon. || Appareils formés d'un assemblage de poulies. ⇒ Marionnette, moufle (1. Moufle, cit. 2), palan (cit. 1). || Système de poutres soutenant une poulie. ⇒ Bigue, chèvre. || Soulever un fardeau au moyen d'une poulie. ⇒ Guinder. || Poulie à fourrage (→ Cligner, cit. 1), pour hisser les meules (→ Mas, cit.). — La poulie, élément du gréement d'un voilier (→ aussi Alourdir, cit. 1). || Estrope soutenant une poulie. || Poulie à caisse ouverte sur l'un de ses côtés. ⇒ Galoche. — Bruit (→ Esprit, cit. 40), grincement (cit. 4) d'une poulie. || Poulie qui grince (cit. 7). — La poulie, organe de transmission du mouvement, portant une courroie, une corde sans fin.