poulain [ pulɛ̃ ] n. m.
• pulain 1125; bas lat. pullamen, de pullus
1 ♦ Petit du cheval, mâle ou femelle (jusqu'à trente mois). Les juments « restaient paisibles [...] tandis que leurs poulains se reposaient à leur ombre » (Flaubert). Poulain entraîné pour la course. ⇒ yearling. — « J'étais actif et gai comme un jeune poulain » ( Cendrars).
2 ♦ (1898) Débutant prometteur (sportif, étudiant, écrivain), considéré par rapport à la personne qui le soutient (son entraîneur, son professeur, son éditeur). C'est le poulain du professeur X, il réussira. « les poulains de chez Grasset et de la NRF » (Cendrars).
3 ♦ Techn. Poulain de chargement ou absolt poulain : assemblage en forme d'échelle, formé de madriers réunis par des barres de fer cintrées, qui sert à décharger des tonneaux d'un camion, etc. — Mar. Poulain de charge : assemblage de madriers, de planches servant à protéger les flancs d'un navire.
● poulain nom masculin (bas latin pullamen, -inis, du latin classique pullus, petit d'un animal) Jeune cheval, âgé de moins de 3 ans. Débutant qui promet, et sur lequel quelqu'un a fondé des espoirs. Assemblage de deux madriers réunis par des entretoises, et dont on se sert pour charger ou décharger des tonneaux ou des fûts.
poulain
n. m.
d1./d Petit du cheval, mâle ou femelle, de moins de dix-huit mois (V. pouliche).
d2./d (Par comparaison) Jeune talent, jeune espoir, par rapport à ceux qui l'encouragent et qui patronnent ses débuts. Poulain d'un directeur sportif.
d3./d TECH Rampe constituée de deux longues pièces parallèles (madriers, etc.) réunies par des entretoises, servant à la manutention des grosses charges.
⇒POULAIN, subst. masc.
A.— Petit du cheval dont l'âge ne dépasse généralement pas trois ans. Beau, jeune poulain; poulain arabe; poulain en liberté. Les poulains hennissaient quand on passait, et galopaient, galopaient (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 9) :
• Par la porte ouverte, on entend sur l'aire la cavalcade de la jument qui s'amuse avec son poulain; on voit le poulain qui joue à sauter contre le soleil et qui bondit tellement haut qu'après il est tout étonné et qu'il se renifle les jambes.
GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 225.
P. compar. ou p. métaph. J'étais gai et actif comme un jeune poulain (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 476). Son œil plein d'expérience (de son expérience à lui) me surveille, et attend, attend que le poulain échappé revienne au râtelier (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 111). Yves avançait en secouant la tête comme un poulain, sous la ruée des mouches plates (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 119).
♦ En partic. Jeune cheval mâle. Il m'amena toutes les pouliches et tous les poulains de ses domaines (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 281). À partir de sa deuxième année [un cheval] c'est un poulain, ou une pouliche (ZITRONE, Courses, 1962, p. 43).
♦ Locutions
[En parlant d'une jument] Faire un/son poulain. Mettre bas un poulain. Il a chanté toute la journée parce que sa jument a fait un poulain (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 157).
P. anal., arg., pop. Faire (le/un) poulain. ,,Tomber de cheval`` (FRANCE 1907). [En parlant de la monture] Faire tomber son cavalier. — Si c'était un âne, Ragotte, vous monteriez dessus! — Oh! non, dit-elle, il aurait vite fait de faire poulain! (RENARD, Nos frères farouches, 1910, p. 26).
♦ P. méton.
Peau de cet animal utilisée dans l'habillement. Le poulain doré qui merveilleusement assoupli forme avec ses larges moirures de ravissants manteaux de sport (Psyché, nov. 1925, p. 48 ds QUEM. DDL t. 16).
Pièce de monnaie en usage à Corinthe, dans l'Antiquité, et portant une représentation de Pégase. Voir L'Hist. et ses méth., 1961, p. 330.
— P. anal.
SPORTS. ,,Jeune professionnel qui fait partie de l'écurie d'un manager`` (PETIOT 1982). [Le manager du boxeur allemand] (...) considérait attentivement son poulain. Il le tâta, passa doucement sa main sur les épaules meurtries (MORAND, Champions du monde, 1930, p. 125).
Débutant considéré par rapport à celui qui le soutient. Je fournissais mes deux Auvergnates en romans, leur faisant lire du Mauriac, du Maurois, du Montherlant, du Morand, les quatre « M », du Marcel Proust, les poulains de chez Grasset et de la N.R.F. (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 390).
B.— [Désigne un élément inanimé]
1. Synon. pop. de bubon chancrelleux (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972) et de bubon inguinal (d'apr. LITTRÉ-ROBIN 1865 et NYSTEN 1824). À ces symptômes se joignent souvent, par la suite, des chancres, des poireaux, un chapelet de boutons au front et sur les tempes, des poulains, des condylomes (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 535).
Rem. ,,Ceux qui en sont atteints marchent les jambes écartées comme les jeunes chevaux qui viennent de naître`` (LITTRÉ-ROBIN 1865).
2. Spécialement
a) MANUTENTION. Poulain (de chargement). ,,Assemblage de fortes pièces de bois en forme d'échelle, servant pour la descente des tonneaux dans les caves, pour le chargement et le déchargement des bateaux, des camions et voiture de roulage`` (JOSSIER 1881). [La] gerbeuse (...) comporte une rampe en forme de poulain muni d'une crémaillère (CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 4, 1927, p. 204).
Poulain mécanique. Engin de même type muni d'un berceau sur lequel on place la charge et qui se déplace le long de cet engin (d'apr. Lar. encyclop.).
b) MAR. ,,Arc-boutant servant à empêcher le déplacement d'un navire, lorsque les tins et les accores sont enlevés immédiatement avant le lancement`` (GRUSS 1978).
REM. Pouline, subst. fém. Synon. vieilli de pouliche. Tous les ans je fais subir la même opération à un certain nombre de poulines (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 1, 1801, p. 265).
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1694-1762 : poulain; 1798-1878 : -lain, -lin, -ine; 1935 : -lain. Étymol. et Hist. I. 1. a) 1121-34 pulain « jeune cheval de moins de deux ans » (PHILIPPE DE THAON, Bestiaire, 1089 ds T.-L.); 1176-84 polain (GAUTIER D'ARRAS, Ille et Galeron, éd. F. A. Cowper, 121); ca 1210 poulain (Dolopathos, 31 ds T.-L.); b) 1925 « peau de cet animal préparée pour en faire de la fourrure » (Ève, 27 sept., p. 8 ds QUEM. DDL t. 16); 2. 1893 fig. « jeune sportif qui fait partie de l'écurie d'un manager » (L'Écho de Paris, 18 mars ds PETIOT 1982); 1948 plus gén. « débutant aidé dans sa carrière par un personnage influent » (CENDRARS, loc. cit.). II. 1. 1re moit. XIIIe s. « assemblage de madriers dont on se sert pour le transport de marchandises » (Gaufrey, éd. F. Guessard et P. Chabaille, 6966, p. 210); 2. 1694 mar. (CORNEILLE). Dér. très anc. du lat. pullus « petit d'un animal » notamment « poulain »; représente peut-être le b. lat. et lat. médiév. pullamen « petit d'un animal », att. dans les Scholia Bernensia Verg. (VIIe-IXe s. avec qq. passages du Ve s.) et la Mulomedicina Chironis (v. FEW t. 9, p. 543b et Neue Jahrbücher für das klassische Altertum..., éd. J. Elberg, 1912, cahier 5, p. 314, note 1), qui aurait d'abord été un collectif. Fréq. abs. littér. :165.
DÉR. Pouliner, verbe intrans. [En parlant d'une jument] Mettre bas. Joseph Glomore courait après sa jument (...). C'était la première fois qu'elle poulinait. Joyeuse déjà avant (GIONO, Batailles ds mont., 1937, p. 126). — [puline], (elle) pouline [pulin]. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1res attest. 1121-34 pulainee part. passé adj. fém. « (d'une jument) qui a mis bas récemment » (PHILIPPE DE THAON, Bestiaire, 1972 ds T.-L.), 1er tiers XIVe s. [ms.] pouléner « (de la jument) mettre bas » (Renart contrefait, éd. G. Raynaud, H. Lemaître, 6e branche, ms. A, t. II, p. 242); de poulin, var. de poulain encore att. ds Ac. 1878, dés. -er.
BBG. — DUCHÁ (O.). Les Microstructures lex. In : Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec, 1976, t. 1, pp. 584-586. — MARCHOT (P.). Notes étymol. Romania. 1921, 47, p. 241. — QUEM. DDL t. 13, 16.
poulain [pulɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1125, pulain; bas lat. pullamen, de pullus. → Poule.
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1 Petit du cheval, jeune cheval mâle ou femelle (jusqu'à l'âge de vingt-quatre ou trente mois). ⇒ aussi Pouliche. || Poulain folâtre (cit. 3). || Jument (cit. 1) poulinière et son poulain. — Poulain entraîné pour la course, pour devenir un crack.
1 Elles (les juments) restaient paisibles, allongeant la tête et la crinière pendante tandis que leurs poulains se reposaient à leur ombre, ou venaient les téter quelquefois (…)
Flaubert, Mme Bovary, III, VIII.
2 Dans les fermes des collines les juments ne sont pas grasses et lourdes; comme on attend d'elles moins gros travail que bonne espérance de poulains, on les laisse galoper dans les hauts campas.
J. Giono, Jean le Bleu, VIII.
2 (1898; par compar. avec le jeune cheval participant à une course). Sportif débutant (considéré par rapport à son entraîneur). — Étudiant, écrivain débutant, candidat se présentant pour la première fois à une élection, etc. (considéré par rapport à son professeur, à son éditeur, à la personnalité politique qui l'appuie…). || Les poulains d'un grand patron des hôpitaux, d'un éditeur, d'un manager (⇒ Écurie, fig.). (En politique). || « … un “poulain” de Jacques Chirac » (le Nouvel Obs., 15 mai 1982, p. 39).
3 (XIIIe). Techn. || Poulain de chargement, ou, simplement, poulain : assemblage en forme d'échelle, formé de madriers réunis par des barres de fer cintrées, qui sert à décharger des tonneaux d'un camion, à les descendre dans une cave, etc.
♦ Mar. || Poulain de charge : assemblage de madriers, de planches qui protège les flancs d'un navire quand on décharge des barriques, etc. Traîneau pour le transport de certains fardeaux.
♦ (1694). Mar. Arc-boutant qu'on place sous l'étambot d'un navire en chantier. — Dans ce sens, on écrit aussi poulin.
Encyclopédie Universelle. 2012.