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portement

portement [ pɔrtəmɑ̃ ] n. m.
XIIIe « manière d'être »; « état de santé » XIVe jusqu'en 1663; de 1. porter
Portement de croix : scène de la Passion où le Christ est représenté portant sa croix. « “Portement de croix” que tant d'artistes ont essayé de représenter par la pierre ou par l'huile » (Daniel-Rops).

portement nom masculin Portement de croix, représentation de Jésus portant sa croix sur le chemin du Calvaire. ● portement (expressions) nom masculin Portement de croix, représentation de Jésus portant sa croix sur le chemin du Calvaire.

⇒PORTEMENT, subst. masc.
A. —[Corresp. à porter1 1re section]
1. Portement de croix. Fait, pour le Christ, de porter la croix. Elle relatait l'agonie du portement de croix, les chutes sur les genoux (HUYSMANS, En route, t.1, 1895, p.270). P. méton. Représentation plastique (le plus souvent tableau) de cet événement. Combien de fois ai-je été voir (...) le portement de croix à Gand (ARAGON, Rom. inach., 1956, p.117).
2. Rare. Déplacement (de quelque chose) d'un point à un autre. Rome, avec ses portements publics d'Eucharistie à domicile (GONCOURT, MmeGervaisais, 1869, p.178).
[En parlant du corps] Dans les blues de Wiener ou les gambades de Pipon, sa silhouette [d'un danseur] reste personnelle, ses sursauts, portements de corps ou dislocations, apparaissent imprévus (A. LEVINSON, Visages danse, 1933, p.282).
Portement de voix. Synon. de port de voix (v. port2). Il se mit à miauler un couplet de seguidille, en andalou, avec des portements de voix si bizarres, des coups de gosier si étranges, des notes de tête si impossibles qu'on eût dit la sérénade de Raminagrobis sous la gouttière de la chatte blanche (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.121).
B. —[Corresp. à porter1 3esection I] Vieilli, pop. État de santé. Elle m'a dit bonjour et demandé mon portement avec beaucoup d'honnêteté (SAND, Pte Fad., 1849, p.186 ds L.VINCENT, Lang. et style rust. Sand, 1916, p.172).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1265 «manière d'être, comportement» (BRUNET LATIN, Trésor, éd. P.Chabaille, II, II, 56, 4, p.364: portemens blasmables [éd. F.J.Carmody, p.244: port blasmables]); 1288 (JEAN DE JOURNI, Dîme de pénitence, éd. H.Breymann, 1733); b) 1509 «état de santé» (J.LEMAIRE DE BELGES, Illustrations de Gaule, I, 21 ds OEuvres, éd. J.Stecher, t.1, p.143); 2. a) fin XIIIes. «action de porter» (FRÉDÉRIC II, De arte venandi, éd. G.Holmér, chap.48, 5: le mauvais portemant); 1314 portement d'armes (Ordonnances des Rois de France, t.1, p.539); b) 1688 art portement de croix (MIÈGE). Dér. de porter1; suff. -ment1. Cf. lat. médiév. portamentum «comportement» (1238 en Italie ds DU CANGE). Fréq. abs. littér.:11.

portement [pɔʀtəmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1314, portement d'armes « coup de main »; au fig., « manière d'être » (XIIIe), « état de santé » (XIVe et jusqu'en 1663, Loret, in Brunot, t. IV, p. 261); de porter.
Rare. Action de porter. Portage.
1 Un homme de chez nous, de la glèbe féconde
A fait jaillir ici d'un seul enlèvement,
Et d'une seule source et d'un seul portement,
Vers votre assomption la flèche unique au monde.
Ch. Péguy, la Tapisserie de Notre-Dame, Pl., p. 678.
Portement de croix : scène de la Passion où le Christ est représenté portant sa croix.
2 Ainsi, ployant de plus en plus sous le fardeau, Jésus s'avança. « Portement de croix » que tant d'artistes ont essayé de représenter par la pierre ou par l'huile, situant tour à tour la scène dans les rues de tous les pays, tous les temps (…)
Daniel-Rops, Jésus en son temps, XI, p. 542.

Encyclopédie Universelle. 2012.