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pléonasme

pléonasme [ pleɔnasm ] n. m.
• 1610; « mot augmenté d'une lettre ou d'une syllabe » 1571; gr. pleonasmos
Didact. Terme ou expression qui ne fait qu'ajouter une répétition à ce qui vient d'être énoncé. redondance, tautologie. Pléonasme fautif (ex. prévoir à l'avance; monter en haut). « une maisonnée de fous ou de poètes (ce qui est presque un pléonasme) » (Gautier).

pléonasme nom masculin (bas latin pleonasmus, du grec pleonasmos, excès) Répétition dans un même énoncé de mots ayant le même sens, soit par maladresse (par exemple descendre en bas), soit dans une intention stylistique (par exempleJe l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux, vu [Molière]).

pléonasme
n. m. LING Emploi de mots ou d'expressions superflus, mais destinés à renforcer l'idée (ex. je l'ai vu de mes yeux), ou qui ne font qu'ajouter, par une répétition fautive, à ce qui vient d'être exprimé (ex. descendre en bas).

⇒PLÉONASME, subst. masc.
LING., STYL. Terme ou expression qui ajoute une répétition (consciente ou inconsciente) à ce qui a été énoncé. Synon. battologie, périssologie, tautologie. Les expressions «je l'ai vu de mes yeux, entendu de mes oreilles» sont des pléonasmes admis et fort usités. Quand le pléonasme n'ajoute rien à la force ou la grâce du discours, il est vicieux (Ac. 1935). Lequel, laquelle, duquel, de laquelle, etc., ne sont autre chose que qui, dont et que, auxquels on a attaché, par pléonasme, l'article le qu'ils renferment déjà (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p.152). Il y a (...) une histoire sociale, médiocre, mais qui ne trouverait guère à s'enrichir au contact des mauvaises études de la sociologie typologique (pour ne pas dire ce qui serait pléonasme: la sociologie sociale) (Traité sociol., 1967, p.89).
Parfois p.plaisant. [À propos d'un terme ou d'une expr. que l'on feint de considérer comme superflu ou répétitif] Un homme de lettres et d'esprit (il n'y a pas là de pléonasme) eut, il y a quelques années, l'idée ingénieuse de composer une histoire de France en chansons (JOUY, Hermite, t.4, 1813, p.258).
P. métaph. V. brique ex. 2.
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694 et 1718: pleo-; dep. 1740: pléo-. Étymol. et Hist. 1610 (P. COTON, Institution catholique, I, 49 ds R. Philol. fr. t.43, p.131). Empr. au b. lat. gramm. pleonasmus, -i «id.» (Ves.), du gr. «id.», d'abord «surabondance, excès», dér. de «être surabondant, amplifier», de neutre de compar. de . Cf. en m. fr. la forme gr. Pleonasmos au sens mod., empl. au XVIes. par FABRI (Rhetor., l. I, p.192 ds HUG.) et pleonasme 1571 (J. LEBON, Etymologic. franc. de l'Hetropolitain, f° 4 v° ds GDF. Compl.: Nous procopons, syncopons, et apocopons (semble plus de raison) les vocables latins, grecs et estrangers, en les affranchissant, et les rendant quasi tous monosyllabes et pleonasmes, sine arte et ratione), et au sens «addition d'une ou de plusieurs lettres dans l'intérieur d'un mot» (MONTLYART, Hierogl., p.344, éd. 1615, ibid.). Fréq. abs. littér.:30.
DÉR. Pléonastique, adj., ling., styl. Relatif au pléonasme; qui constitue un pléonasme. Emploi, expression, forme, tour pléonastique. Une suite de mots est pléonastique dès que les éléments d'expression sont plus nombreux que ne l'exige l'expression d'un contenu déterminé (Ling. 1972, s.v. pléonasme). []. 1re attest. 1842 (Ac. Compl.); de pléonasme, p.substitution du suff. -atique à -asme. Cf. l'angl. pleonastic de même sens dep. 1778 ds NED.
BBG. — SCHMITT (Ch.) Gräkomane Sprachstreitschriften als Quelle für die französische Lexikographie. In:[Mél. Baldinger (K.)]. Tübingen, 1979, p.606.

pléonasme [pleɔnasm] n. m.
ÉTYM. 1610; « mot augmenté d'une lettre ou d'une syllabe », 1571; grec pleonasmos.
Didact. (gramm., rhétorique).
1 Terme ou expression qui ajoute une répétition (volontaire ou involontaire) à ce qui vient d'être énoncé. Battologie, périssologie, redondance, répétition (de mots), tautologie. || Pléonasmes involontaires (souvent considérés comme fautes; ex. : prévoir à l'avance; le jour d'aujourd'hui [cit. 10 et REM. infra], la panacée universelle). || « Et les moindres défauts de ce grossier génie Sont ou le pléonasme ou la cacophonie » (cit. 1, Molière). || Pléonasme inexcusable (cit. 3). || Mot qui fait pléonasme avec un autre (→ Dont, cit. 17).Le pléonasme, procédé grammatical. Pléonastique.Le pléonasme, figure de rhétorique, procédé de style (ex. : « Je l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu, Ce qu'on appelle vu… » Molière, Tartuffe, V, 3).
1 Monsieur, je suis heureux de l'occasion que me présente le hasard…
— il est si troublé, qu'il fait un pléonasme, dit Félicien à Lousteau.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 698.
2 — Nous pourrions peut-être… Ce pléonasme insidieux, que j'ai surpris sur tant de lèvres, annonçait le déchaînement des images et des hypothèses.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, I, VIII.
3 Le pléonasme est le contraire de l'ellipse; comme son nom l'indique (…) c'est une superfluité de mots. S'il ne s'agissait là que d'une surabondance arbitraire et stérile, la grammaire n'aurait à connaître du pléonasme que pour le proscrire. Mais il a aussi son usage légitime. Il peut être une compensation nécessaire à l'usure sémantique, à l'affaiblissement de tel ou tel élément du langage; il peut être, d'autre part, un utile renforcement de l'expression, à cette fin de mettre dans un plus grand relief tel ou tel élément de la pensée.
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, §11.
4 Je pense encore aux pléonasmes familiers et naïfs : puis ensuite, car en effet, descendre en bas, suivre derrière (…) aux pléonasmes négligents des écrivains : Une antique vétuste forêt (Roger Vailland, La Loi). Il n'aurait pas cru possible qu'un garçon comme lui pouvait aimer une femme comme donna Lucrezia (ibid.).
René Georgin, Jeux de mots, p. 31.
Par ext. Se dit en parlant d'une expression qui n'est pas proprement un pléonasme, mais que l'on feint de considérer comme tel (→ Fantaisiste, cit. 4).
5 (…) on nous prendrait pour une maisonnée de fous ou de poètes (ce qui est presque un pléonasme).
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XI.
6 Dire que Liszt l'a joué, et qu'il l'a joué d'une façon grandiose, fine, poétique et toujours fidèle cependant, c'est commettre un véritable pléonasme (…)
Berlioz, Beethoven, p. 164.
2 Par anal. Littér. Chose qui fait double emploi avec une autre.
7 Quand même cette lettre ferait de fréquents pléonasmes avec vos pensées, laissez-moi donc vous confier ma politique de femme.
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 887.
DÉR. (Du même rad.) Pléonastique.

Encyclopédie Universelle. 2012.