pioupiou [ pjupju ] n. m.
• 1838; d'une onomat. enfantine désignant les poussins
♦ Fam. vx Jeune fantassin; soldat. « moderniser l'aspect extérieur du pioupiou français » (Cendrars). Des pioupious.
● pioupiou nom masculin (onomatopée) Populaire. Nom donné autrefois aux simples soldats. ● pioupiou (synonymes) nom masculin (onomatopée) Populaire. Nom donné autrefois aux simples soldats.
Synonymes :
- troufion (populaire)
⇒PIOUPIOU, subst. masc.
A. —Vieilli, fam. Simple soldat, généralement dans l'infanterie. Synon. troufion (pop.). [Le soleil] qui brunit nos pioupious en Afrique (BALZAC, Lettres Étr., t.2, 1844, p.395). Une histoire de troupiers, la touchante idylle d'un pioupiou, la grosse souffrance naïve d'un soldat (Le Livre, Bibliogr., VI, 1885, p.169 ds Fonds BARBIER). Je le voyais sur des photographies, déguisé en pierrot, en garçon de café, en pioupiou (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.28).
B. —[P. réf. à l'onomat. imitant le cri du poussin ou de certains oiseaux] Aux premiers râles de l'aurore, il se levait de belle humeur au pioupiou des passereaux (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p.138).
REM. 1. Piou subst. masc. et onomat. a) Subst. masc. Synon. (supra A). De l'eau-de-vie et de l'absinthe, rien que ça!... le mélo de mon piou, tu sais bien? le militaire (...) il ne buvait que ça (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p.126). b) [Onomat. imitant le petit cri aigu du poussin] Sa voix [de la ménagère] se fait plus douce en s'approchant de la mère poule et de sa jeune couvée. «Piou... piou... piou...!...» (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 2, 1954, p.58). 2. Pioupiesque, adj. Du pioupiou ou qui est dans sa manière. Au gouvernail on voit des fresques (...) pioupiesques (RIMBAUD, Poés., 1871, p.100). Ce qui lui appartient en propre [à V. Brauner], c'est cet humour métaphysique et pioupiesque (Le Nouvel Observateur, 12 juin 1972, p.67, col. 3).
Prononc.:[pjupju]. Étymol. et Hist. I. 1611 pioupiou cri de jeunes poussins (COTGR.). II. 1838 «jeune soldat» (A. FR. VARNER, Le Pioupiou ou la Gloire et l'amour, comédie en 2 actes d'apr. Catal. gén. des impr. de la Bibl. nat., t.203, col. 378); 1864 piou (GONCOURT, loc. cit.). Onomat. évoquant le cri des poussins, plais. empl. pour désigner de jeunes soldats. Fréq. abs. littér.:31. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.481. — WEIL (A.). En marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t.45, p.31.
pioupiou [pjupju] n. m.
ÉTYM. 1838; « cri des poussins », 1611; onomat. enfantine désignant les poussins, appliquée par plaisanterie aux jeunes soldats.
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♦ Fam., vieilli. Soldat de la ligne; jeune fantassin. || Des pioupious. ⇒ Tourlourou.
1 En bas, les bons Pioupious qui faisaient la sieste
Près des tambours dorés et des rouges canons.
Rimbaud, Poésies, « Éclatante victoire de Sarrebrück ».
2 Il a fait vivant, ce rôle de la grande Adèle, par un tas d'attitudes de fille à soldat, par un monde de détails caractéristiques, que donne la fréquentation des pioupious.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. VII, p. 227.
3 (…) tous les modèles de tenue que les tailleurs des bureaux de l'intendance imaginaient au ministère à Paris pour moderniser l'aspect extérieur du pioupiou français (…)
B. Cendrars, la Main Coupée, in Œ. compl., t. X, p. 100.
Encyclopédie Universelle. 2012.