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DIORITES
DIORITES

DIORITES

C’est à l’abbé Haüy (Traité de géognosie de J. F. d’Aubuisson de Voisins, 1819), qui mettait ainsi l’accent sur la présence, dans ces roches plutoniques, de minéraux différant nettement les uns des autres par leur couleur, que les diorites doivent leur nom (du grec diorao , je distingue). Elles sont formées essentiellement d’un feldspath plagioclase relativement sodique (de l’oligoclase à l’andésine) et de hornblende verte pouvant être accompagnée de pyroxène et de biotite.

Les diorites sont des roches holocristallines, à grain plus ou moins fin, dont la couleur va du gris au verdâtre et qui sont soit équigranulaires, soit hétérogranulaires avec de gros cristaux de plagioclase ou d’amphibole. La texture est ordianirement grenue, hypidiomorphe ou xénomorphe, parfois doléritique.

La composition des diorites est très variable, d’autant plus que leur définition diffère suivant les auteurs (cf. tableau).

La définition de la famille des diorites dans la classification des roches plutoniques pose des problèmes délicats, car il s’agit de roches intermédiaires entre les granodiorites, les syénites, les gabbros et les anorthosites.

Presque toujours, en effet, à côté des minéraux essentiels (plagioclases, hornblende-pyroxène-biotite), il existe du quartz et de l’orthose en quantité plus ou moins grande. Si le quartz devient suffisamment abondant, il y a passage aux diorites quartziques ; si c’est l’orthose, aux syénites ; si c’est à la fois le quartz et l’orthose, aux granodiorites . Les limites sont nécessairement arbitraires; la plupart des auteurs admettent une teneur en quartz inférieure à 5 p. 100 et une proportion d’orthose allant jusqu’à 10 p. 100 du total des feldspaths.

Lorsque le plagioclase est pratiquement le seul constituant, la roche devenant hololeucocrate (indice de coloration inférieur à 10), il y a passage aux anorthosites .

Les diorites ne forment que rarement des masses indépendantes, et alors toujours de petites dimensions; elles apparaissent le plus souvent comme des faciès de bordure ou des enclaves dans de grands plutons principalement granodioritiques.

C’est d’autant plus remarquable que leurs équivalents volcaniques, les andésites, ont au contraire une vaste répartition hors des domaines intraocéaniques. De plus, dans les régions où dominent les laves andésitiques (cordillères ouest-américaines, par exemple), les roches plutoniques associées sont généralement plus acides (granodiorites, tonalites, monzonites). Il faut donc admettre que les magmas andésitiques qui n’ont pu atteindre rapidement la surface ont évolué en profondeur, soit par différenciation, soit par hybridation. Il n’en reste pas moins que certaines diorites résultent très probablement de la cristallisation de magmas de composition andésitique.

Mais, dans la plupart des cas, l’hétérogénéité des diorites et leur localisation dans des massifs de roches différentes (granites ou gabbros) suggèrent une autre origine. Elles pourraient provenir de réactions entre un magma acide et un matériel basique ou calcaire, ou bien entre un magma basique et un matériel plus acide, c’est-à-dire de phénomènes d’assimilation, ou plus généralement de syntexis . Enfin, on peut encore envisager, dans certains cas, des transformations métasomatiques lors de la granitisation d’un matériel gabbroïque ou plus basique.

Encyclopédie Universelle. 2012.