perfectible [ pɛrfɛktibl ] adj.
• 1756; du lat. perfectus « parfait »
♦ Qui est susceptible d'être amélioré. « La science est perfectible, l'art, non » (Hugo). « L'optimisme serait une erreur, si l'homme n'était point perfectible » (Renan).
⊗ CONTR. Imperfectible.
● perfectible adjectif Qui peut se perfectionner. ● perfectible (synonymes) adjectif Qui peut se perfectionner.
Synonymes :
- améliorable
Contraires :
perfectible
adj. Susceptible d'être perfectionné.
⇒PERFECTIBLE, adj.
Qui peut se perfectionner. Synon. améliorable, amendable, corrigible; anton. imperfectible, incorrigible.
A.— Qui peut acquérir diverses qualités physiques, propres à rapprocher de l'état, du fonctionnement parfait :
• 1. Toute fonction ou structure animale étant perfectible à certains degrés, l'aptitude de tout être vivant à reproduire son semblable pourra dès lors fixer dans l'espèce les modifications suffisamment profondes survenues chez l'individu. De là résulte le perfectionnement, limité mais continu, (...) de chaque race quelconque, par des régénérations successives.
COMTE, Catéch. positiviste, 1852, p. 133.
B.— Qui peut se modifier, se développer de manière à croître en valeur esthétique, intellectuelle, etc. Qualités intimes et perfectibles dont l'exercice, dont les développements produisent en nous des phénomènes d'activité, de pénétration, de vision encore inobservés (BALZAC, L. Lambert, 1832, p. 80). Science (...) rudimentaire, imparfaite, mais commode, indéfiniment perfectible (CARREL, L'Homme, 1935, p. 298) :
• 2. Un temps qui interroge tout, qui vit de tout essayer, de tout regarder comme perfectible et donc provisoire (...) ne saurait être un temps de repos pour les lettres ni pour les arts. La poursuite des perfectionnements exclut la recherche de la perfection. Perfectionner s'oppose à parfaire.
VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 15.
C.— Domaine mor., relig. Qui peut devenir meilleur, corriger ses défauts, ses manques ou se défaire de ses péchés. La placidité de cette utopie qui s'imagine que l'homme est perfectible! — Mais non, à la fin, la créature humaine est née égoïste, abusive, vile (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 197).
D.— PHILOS., MÉTAPHYS. Qui peut progresser vers le bien, tendre à la perfection idéale. L'homme est encore un animal perfectible. L'homme vit en société, (...) cette société est perfectible, et l'homme se perfectionne dans cette société perfectionnée (P. LEROUX, Humanité, 1840, p. 142) :
• 3. Quelques écrivains ont beaucoup déclamé contre le système de la perfectibilité, et l'on auroit dit, à les entendre, que c'étoit une véritable atrocité de croire notre espèce perfectible. (...) Il est très-probable que le genre humain est susceptible d'éducation, aussi-bien que chaque homme, et qu'il y a des époques marquées pour les progrès de la pensée dans la route éternelle du temps.
STAËL, Allemagne, t. 5, 1810, p. 33.
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1756 (VOLTAIRE, Essai sur les mœurs, Introd., éd. R. Pomeau, Paris, Garnier, 1963, t. 1, p. 24). Dér. sav. du lat. perfectus, -a, -um; suff. -ible, v. -able. Fréq. abs. littér. :80. Bbg. GOHIN 1903, p. 276.
perfectible [pɛʀfɛktibl] adj.
ÉTYM. 1756; dér. sav. du lat. perfectum, supin de perficere. → Perfection.
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♦ Qui est susceptible d'être amélioré, rendu meilleur, plus parfait. || L'homme, la nature humaine est perfectible.
1 Il (l'homme) est perfectible; et de là on a conclu qu'il s'est perverti. Mais pourquoi n'en pas conclure qu'il s'est perfectionné jusqu'au point où la nature a marqué les limites de sa perfection ?
Voltaire, Essai sur les mœurs, Introd., p. 30.
2 La science est perfectible; l'art, non.
Hugo, Shakespeare, I, III, II.
3 L'optimisme serait une erreur, si l'homme n'était point perfectible, s'il ne lui était donné d'améliorer par la science l'ordre établi.
Renan, l'Avenir de la science, Œ. compl., t. III, p. 752.
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CONTR. Imperfectible.
DÉR. Perfectibilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.