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pénitencier

1. pénitencier [ penitɑ̃sje ] n. m.
• 1530; « prêtre autorisé à confesser » XIIIe; lat. pænitentiarius
Relig. cathol. Prêtre qui tient d'un évêque le pouvoir d'absoudre certains cas réservés. Grand pénitencier : cardinal qui préside la Pénitencerie apostolique. pénitencier 2. pénitencier [ penitɑ̃sje ] n. m.
• 1842; maison pénitencière « où l'on fait pénitence » XVe; de pénitence
1Établissement où se subit une peine de réclusion (anciennt de travaux forcés). bagne, centrale, prison (cf. Maison d'arrêt). Pénitencier militaire.
2Anciennt Maison de correction, colonie pénitentiaire.

pénitencier nom masculin (de pénitence) Établissement dans lequel étaient détenues les personnes condamnées à une longue peine privative de liberté. ● pénitencier (difficultés) nom masculin (de pénitence) Orthographe Pénitencier s'écrit avec un c alors que pénitentiaire s'écrit avec un t. Sens Ne pas confondre pénitencier, n.m., et pénitentiaire, adj. 1. Pénitencier n.m. = prison où sont purgées les peines de réclusion. 2. Pénitentiaire adj. = relatif aux prisons, aux détenus. Régime pénitentiaire. Établissement pénitentiaire. ● pénitencier (expressions) nom masculin (de pénitence) Navire pénitencier, bâtiment sur lequel on transportait des condamnés aux colonies. ● pénitencier nom masculin (latin paenitentiarius) Prêtre ou prélat chargé de lever les peines réservées.

pénitencier
n. m.
d1./d RELIG CATHOL Prêtre chargé par un évêque d'absoudre certains péchés très graves.
d2./d Bâtiment où sont détenus les condamnés aux travaux forcés, à la réclusion.

I.
⇒PÉNITENCIER1, subst. masc.
RELIG. CATH.
A. —Prêtre chargé par le pape ou par son évêque d'absoudre certains péchés graves dits cas réservés. L'honnête pénitencier Filliucius (...) n'absout pas d'emblée et indistinctement le libertin (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.3, 1848, p.60).
En appos. avec valeur d'adj. C'est un cardinal pénitencier, non un chanoine, qui fait passer les fidèles sous sa férule (GREEN, Journal, 1935, p.12).
B.(Cardinal) grand(-)pénitencier. Cardinal nommé par le pape pour présider la Sacrée Pénitencerie. [La Sacrée Pénitencerie est] présidée par le cardinal grand pénitencier (...). Celui-ci a pour insigne une longue baguette de bois, dont il touche la tête des personnes qui viennent s'agenouiller devant lui (de même pour ses délégués à Rome), acte qui leur vaut une indulgence de cent jours (MARCEL 1938).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694 et 1718: pe-; 1740: pe- mais ,,se confesser au Pénitencier``; dep. 1762: -. Étymol. et Hist. A. 1. XIIIes. [ms.] «prêtre ayant l'autorisation de confesser» (Decretales, ms. Boulogne s. Mer 123, fol. 1a ds GDF. Compl.); ca 1284 (JEAN DE MEUN, Trad. 1e épître de P. Abélard, éd. Ch. Charrier, 1192: Estiene, qui lors estoit penitencier le roy [tunc dapifer; Etienne de Garlande]); 2. 1530 «prêtre qui dans l'église cathédrale était chargé par le pape ou l'évêque d'absoudre les cas réservés» (PALSGR., p.253 s.v. Penytauncer); 1690 grand pénitencier (FUR.); 3. 1690 grand pénitencier [du pape, à Rome] (FUR.). B. 1re moitié XVes. [ms.] «pénitent» (FROISSART, Chron., I, § 331, éd. S. Luce, t.4, pp.100 et 332, var. ms. B5 Brit. Mus. Arundel 67, fol. 360 [leçon du ms. de base B1, fin XIVes.: peneant). Dér. de pénitence; suff. -ier, d'apr. le lat médiév; paenitentiarius subst.: sens A 3, Pontifical de la Curie, XIIIes.; sens A 2, 1248; également relevé aux sens A1 et B (sans réf.), v. BLAISE Latin. Med. Aev. Cf. les formes adaptées du type peneäncier aux sens de «pénitent» (1181-98 Trad. Ps. Eructavit, 153 ds T.-L.) et de «confesseur» (début XIVes. [ms.] Dit du Lendit, 14 ds BARBAZAN et MÉON, Fabliaux et contes, II, 302, et id. Dit des trois chanoines ds A. JUBINAL, Nouv. rec. de fabliaux, I, 270).
II.
⇒PÉNITENCIER2, subst. masc.
A.DR. PÉNAL
1. Établissement dans lequel les condamnés aux travaux forcés subissent leur peine (synon. bagne); p.ext., prison. Le pénitencier d'Alcatraz, de l'île de Ré. L'île Norfolk, devenue le siège d'un établissement, où sont parqués les plus intraitables condamnés des pénitenciers anglais (VERNE, Île myst., 1874, p.431). La femme échappée à la mort par miracle, le caïd fut condamné à cinq ans de pénitencier à Ajaccio (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p.87). [Eykmann] avait remarqué dans un pénitencier frappé par cette maladie [le béri-béri] que les poules qui absorbaient comme les prisonniers du riz décortiqué présentaient des accidents nerveux (QUILLET Méd. 1965, p.364).
Pénitencier militaire. Établissement dans lequel sont détenus les soldats condamnés par le conseil de guerre à plus d'un an de prison. Willié (...) que deux ou trois «coups durs» avaient conduit dans sa jeunesse (...) au pénitencier militaire du château d'Oléron (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.86).
2. Établissement où se subissaient aux colonies la peine de la transportation et celle de la relégation collective. (Dict.XXes.).
En appos. avec valeur d'adj. Navire pénitencier. Navire sur lequel on transportait les condamnés à la relégation. (Dict.XIXe et XXes.).
B.P. anal. Synon. de colonie pénitentiaire, maison de correction. Il revoyait les classes, les études, les récréations... Il se rappelait (...) les temps maudits, le pénitencier, sa cellule, la promenade quotidienne sous la surveillance du gardien (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.50).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist.A. Adj. 1. 1528 [éd.] «où l'on fait pénitence» maison penitenciere (Perceforest, IV, [chap. 37] fol. 120 ds LA CURNE); 2. 1903 navire pénitencier (Nouv. Lar. ill.). B. Subst.1. 1842 pénitencier militaire (Ac. Compl.); 2. 1845 «prison» (BESCH.); 3. 1903 «prison pour les condamnés aux travaux forcés aux colonies» (Nouv. Lar. ill.). Dér. de pénitence; suff. -ier.
STAT.Pénitencier1 et 2. Fréq. abs. littér.: 65.

1. pénitencier [penitɑ̃sje] n. m.
ÉTYM. 1530; « prêtre autorisé à confesser », XIIIe; de pénitence.
Dr. canon. Prêtre qui tient du pape ou d'un évêque le pouvoir d'absoudre certains cas réservés.Grand pénitencier : cardinal qui préside à Rome la Pénitencerie apostolique.
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2. pénitencier [penitɑ̃sje] n. m.
ÉTYM. 1842; adj., maison pénitencière « où l'on se rend pour faire pénitence », XVe; de pénitence.
1 Dr. pén. Établissement de détention où se subit une peine de réclusion (anciennt, de travaux forcés). Centrale, maison (d'arrêt), prison; pénitentiaire (établissement, maison); bagne (anciennt); pénal (argot). || Le pénitencier de l'île de Ré.Pénitencier militaire.
2 Anciennt. Maison de correction, colonie pénitentiaire (→ Bourgeron, cit. 1).
0 Il se rappelait avec obsession cette campagne de presse menée jadis contre le pénitencier; il se rappelait surtout un article intitulé Bagnes d'enfants, où l'on décrivait par le menu la misère matérielle et morale des pupilles, mal nourris, mal logés, soumis aux punitions corporelles, abandonnés souvent à la brutalité des gardiens.
Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 153.

Encyclopédie Universelle. 2012.