pénates [ penat ] n. m. pl.
• 1488; lat. penates, de penus « intérieur de la maison »
1 ♦ Dieux domestiques protecteurs de la cité ou du foyer, chez les anciens Romains. Les pénates, qui personnifiaient le foyer, étaient associés aux lares. — Statuettes de ces dieux.
♢ Par métaph. « Des objets, meubles, photos [...] Ce sont leurs pénates. Ils [les Américains] les traînent partout, comme Énée » (Sartre). Porter, emporter ses pénates dans un endroit : s'y installer.
2 ♦ (1678) Fig. et plais. Demeure. ⇒ domicile, foyer, habitation, maison. Regagner ses pénates.
● pénates nom masculin pluriel (latin penates, de penus, provisions) Divinités romaines protectrices de la maison. (Leurs statuettes figuraient dans le laraire.) Familier. Pays, domicile, foyer : Regagner ses pénates. ● pénates (difficultés) nom masculin pluriel (latin penates, de penus, provisions) Orthographe Toujours au masculin pluriel : regagner ses chers pénates ; jamais de majuscule.
pénates
n. m. pl.
d1./d ANTIQ Dieux domestiques des Romains.
d2./d Fig., Fam. Habitation, foyer. Regagner ses pénates.
⇒PÉNATES, subst. masc. plur.
A. —HIST. ANTIQUE
1. a) Divinités domestiques, au nombre de deux, qui, chez les Étrusques et les Romains, veillaient à la prospérité de la famille et dont l'autel était le foyer de la maison. Le temple des lares et des pénates est l'atrium, leur autel, le focus (MICHELET, Hist. romaine, t.1, 1831, p.54). Les pénates, disent-ils encore, sont les dieux qui nous font vivre (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p.115).
Rem. Rare au sing.: Il savoit que la statue populaire, que le pénate obscur qui console le malheureux, est plus utile à l'humanité que le livre du philosophe (CHATEAUBR., Essai Révol., t.1, 1797, p.55).
— En appos., au fig. Il ne l'était pas moins [avantageux] qu'un esprit aussi étendu que celui de M. Fox soutînt les principes malgré les circonstances, et sût préserver les dieux pénates des amis de la liberté au milieu de l'incendie (STAËL, Consid. Révol. fr., t.1, 1817, p.427).
b) Représentation des pénates. La maison reluisante, et les baisers d'époux! Les pénates, au feu, séchant leur corps d'argile! (BOUILHET, Melaenis, 1857, p.179).
♦En appos. Il avait, une nuit d'automne, trouvé la combe déserte et (...) il y avait fixé ses dieux pénates (PERGAUD, De Goupil, 1910, p.120).
2. Divinités, au nombre de deux, chargées de veiller au bien-être d'une cité et honorées en son enceinte. Démodocus, saisissant une coupe, alloit faire une libation aux pénates de Lasthénès (CHATEAUBR., Martyrs, t.1, 1810, p.267).
B. —Fam. ou plais. Maison où l'on habite. Synon. foyer, habitation, domicile. Regagner ses pénates. Nous désirons beaucoup vous voir revenir aussi le plus vite possible en nos pénates mâconnaises (LAMART., Corresp., 1831, p.193). Vancouver: Mon cher monsieur Dardenboeuf... je suis heureux... mais bien heureux de vous voir dans mes pénates. Dardenboeuf: Mon cher monsieur Vancouver... je suis heureux... mais bien heureux de me voir dans vos pénates. (À part.) Comme ça, je ne me compromets pas (LABICHE, Isménie, 1853, 7, p.287). Grâce à mon imagination, vous êtes rentré dans vos pénates, on vous y a reçu à bras ouverts, on vous y traite comme un coq en pâte (PONSON DU TERR., Rocambole, t.2, 1859, p.115). Daignerez-vous honorer de votre présence mes modestes pénates? (MILOSZ, Amour. init., 1910, p.18). V. aussi perchoir A 2 ex. de Nerval.
— Loc., p.métaph. Installer, fixer, planter ses pénates (quelque part). Installer (etc.) son domicile (quelque part). Les pénates de ma soeur sont transférés 47 rue des Martyrs, c'est là que mes lettres sont adressées (BALZAC, Corresp., 1844, p.676). Il ne s'agit pas d'un prolétariat vagabond, mais de groupes formés, cohérents, (...) à la recherche d'un terrain propice pour y planter leurs pénates et continuer leurs habitudes traditionnelles (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.44). Ils fixent de préférence leurs pénates à proximité des résidences princières ou des établissements officiels (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXes., 1962, p.23).
Rem. Bien que masc., le mot est parfois empl. au fém. dans cette accept. V. ex. de Lamartine supra.
Prononc. et Orth.:[penat]. Ac. 1694-1740: penates; dep. 1762: pé-. Étymol. et Hist.1. 1491 [éd.] «dieux domestiques protecteurs du foyer, chez les Romains et les Étrusques» (La Mer des Histoires, I, 53 d ds Rom. Forsch. t.32, p.123); 1685 «les statuettes qui représentent ces dieux» ces pénates d'argile (LA FONTAINE, Philémon et Baucis, 43 ds OEuvres, éd. H. Régnier, VI, 152); 2. 1678 «foyer, demeure» (ID., Fables, XII, 75, ibid., II, 166). Empr. au lat. class. penates «dieux protecteurs du foyer», d'où le sens de «foyer domestique, demeure» déjà en latin. Fréq. abs. littér.:95.
pénates [penat] n. m. pl.
ÉTYM. 1488; lat. penates, n. m. pl., même sens, de penus « intérieur de la maison », puis « garde-manger, provisions ».
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1 Dieux domestiques protecteurs de la cité ou du foyer (se dit surtout de ces derniers) chez les anciens Romains. (→ Dieu, cit. 17). || Les pénates, qui personnifiaient le foyer, étaient honorés deux à deux et associés aux lares. — Par appos. || Dieux pénates. — Par ext. Statuettes des pénates.
♦ ☑ Loc. métaphorique Porter, emporter ses pénates dans tel endroit, chez qqn…, s'y installer (→ Aurore, cit. 17; homme, cit. 2).
2 (1678). Fig. (Vx ou mod. et par plais.). Demeure. ⇒ Foyer, habitation, maison. || Regagner ses pénates, revoir ses pénates (→ Lotus, cit. 2).
1 Il renonce aux courses ingrates,
Revient en son pays, voit de loin ses pénates (…)
La Fontaine, Fables, VII, 12.
2 N'empêche que les Turcs eux-mêmes souhaitent de voir mon avis consigné noir sur blanc, — mon avis et mes avis — et que si je ne soufflais mot, à mon retour dans mes pénates, on serait sans doute étonné, de ce côté de la Méditerranée comme de l'autre.
G. Duhamel, la Turquie nouvelle, III.
Encyclopédie Universelle. 2012.