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pécule

pécule [ pekyl ] n. m.
• v. 1300; lat. peculium
1Antiq. rom. Économies qu'un esclave amassait pour acheter sa liberté.
2(1611) Cour. Somme d'argent économisée peu à peu. Se constituer un petit pécule. « Si le paysan sait amasser un pécule, il trouve de la terre à vendre, il peut l'acheter, il est son maître ! » (Balzac).
Spécialt (1877) Argent qu'on acquiert par son travail, mais dont on ne peut disposer que dans certaines conditions. Pécule d'un détenu, d'un militaire.

pécule nom masculin (latin peculium) Ensemble de biens économisé par l'esclave romain, avec l'autorisation de son maître, pour racheter sa liberté. Petit capital acquis peu à peu. Somme versée à certains militaires qui quittent l'armée sans avoir droit à une pension de retraite à jouissance immédiate. ● pécule (expressions) nom masculin (latin peculium) Pécule de libération, ensemble des sommes prélevées sur le produit du travail d'un détenu et qui lui sont remises le jour de sa sortie de prison. Pécule de vacances, en Belgique, prime de vacances.

pécule
n. m.
d1./d Somme d'argent économisée petit à petit. Il a amassé un petit pécule.
d2./d Somme qu'un militaire qui n'a pas droit à une retraite reçoit quand il quitte l'armée.
|| Somme prélevée sur le produit du travail d'un prisonnier et dont une partie lui est remise à sa libération.

⇒PÉCULE, subst. masc.
A.ANTIQ. ROMAINE. Économies en argent faites par une personne dépendant du paterfamilias, notamment par un esclave, qui pouvait s'en servir pour le rachat de sa liberté. Le client (...) n'a même pas la propriété des objets mobiliers, de son argent, de son pécule. (...) le patron peut lui reprendre tout cela, pour payer ses propres dettes ou sa rançon (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p.333).
B.P. anal.
1. Somme d'argent généralement peu importante, et économisée petit à petit. Léger, modeste, modique pécule; se constituer, se faire un petit pécule; toucher à, disposer de son pécule. Elle cousait, brodait et faisait quelques travaux d'écriture (...). Ces travaux étaient mal rémunérés; mais le peu qu'elle en tirait constituait un petit pécule (ARLAND, Ordre, 1929, p.418). Depuis de nombreuses années (...) des ouvriers agricoles portugais se rendent au Brésil pour y travailler quelques mois et rentrent au pays après avoir amassé un petit pécule (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p.117):
♦ Puis il partit [Ravaillac] n'ayant pour tout viatique que le pauvre pécule économisé sur l'argent qu'il recevait de ses élèves, et ces misérables vers qu'il emportait avec lui.
THARAUD, Trag. de Ravaillac, 1913, p.46.
P. métaph. Un de nos bons élèves (...) qui pendant vingt années suspendu aux lèvres de ses professeurs a fini par se composer une espèce de petit pécule intellectuel (CLAUDEL, Soulier, 1929, 3e journée, 2, p.781).
2. En partic.
a) Somme d'argent, capital acquis par le travail d'une personne en dépendance d'autrui, mais dont elle ne peut disposer que dans certaines conditions. Pécule d'un aliéné interné; toucher son pécule; pécule de base, complémentaire (BLEAND. 1976).
Spécialement
DR. PÉNAL. ,,Partie de la rémunération d'un délinquant détenu qui lui est remise au moment de sa libération`` (Jur. 1981). Pécule de réserve, pécule disponible d'un détenu. Sa mère n'était venue que pour la dépouiller de son misérable petit pécule de prison (E. DE GONCOURT, Élisa, 1877, p.221).
P. anal. La plupart des captifs auront retrouvé la patrie. Accueillis, le mieux possible, dans des centres hospitaliers, dotés d'un pécule, démobilisés, ils reprennent leur place dans le pays privé de tout (...) (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p.244).
DR. CIVIL et ADMIN. ,,Réserve pécuniaire constituée, sur le produit de son travail et ses économies, au profit d'un enfant mineur, plus spécialement d'un pupille, par celui qui est légalement chargé de sa garde et de son éducation`` (CAP. 1936). Les établissements hébergeant des mineurs de plus de quatorze ans, en état de travailler, doivent leur constituer un fonds de pécule au double titre de récompense et d'encouragement pour leur conduite et leur travail (Les Instit. soc. de la France, Paris, t.1, 1955, p.139).
b) ADMIN. MILIT. ,,Somme versée, au moment de leur libération, aux hommes de troupe engagés, rengagés ou commissionnés, qui, quittant l'armée sans avoir droit à une retraite, remplissent certaines conditions fixées par la loi`` (Lar. encyclop.). Tout militaire engagé, rengagé ou commissionné sous le régime de la présente loi, a droit de recevoir, au moment de sa libération, un pécule d'une valeur de 5000 à 12500 Fr, selon la durée de ses services ininterrompus (J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, art. 80, p.3822).
Prononc. et Orth.:[pekyl]. Ac. 1694, 1718: pecule; dep. 1740: pé- Étymol. et Hist. [1273 «bétail» (ABRAHAM IBN EZRA, Traité d'astrol., 34b, éd. R. Lecy et F. Cantera, p.80)] 1. XIIIes. antiq. romaine (Digestes, ms. Montpellier 47, f° 190c ds GDF. Compl.); 2. 1611 «ce qu'une personne, dans la dépendance d'autrui, acquiert par son économie» (COTGR.); spéc. 1877 «somme remise à un détenu» (E. DE GONCOURT, loc. cit.). Empr. au lat. peculium «petit bien amassé par l'esclave» d'où «argent amassé». Fréq. abs. littér.: 34. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.529. —HASSELROT 20es. 1972, p.85.

pécule [pekyl] n. m.
ÉTYM. V. 1300; lat. peculium « petit bien amassé sou par sou par un esclave ».
1 Didact. (Antiq. rom.). Économies qu'un esclave amassait par son travail ou son épargne et qui lui servait à acheter sa liberté.Par anal. || Pécule des fils de famille.
1 Le mot pécule vient de pecus, bétail. Anciennement le pater (père) remettait à l'enfant ou à l'esclave un troupeau. Le mot a pris un sens plus large et désigne toute espèce de biens remis à l'alieni juris (sujet, par oppos. au « chef de famille ») pour en tirer profit (…) Ces biens constituent entre les mains du servus (esclave) ou du filius (fils) un petit patrimoine, un tout cohérent, avec actif et passif.
Giffard, Précis de droit romain, t. I, §341.
2 Le sens pratique des Romains, autant qu'un fond d'humanité naturel à leurs âmes paysannes, les avaient préservés de la cruauté envers leurs esclaves, servi. Toujours ils les avaient ménagés (…) on les voit, pour en stimuler les efforts, les récompenser de primes et de salaires dont les versements accumulés en un pécule fournissaient, à l'ordinaire, la rançon de la servitude.
J. Carcopino, la Vie quotidienne à Rome, I, II, I, II.
Cour. (1611). Somme d'argent économisée peu à peu par une personne en dépendance d'autrui; économie de faible importance. || Amasser, se constituer un léger, un modeste, un modique pécule (→ Acquérir, cit. 5; aussi, cit. 36).
3 Si le paysan sait amasser un pécule, il trouve de la terre à vendre, il peut l'acheter, il est son maître !
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 82.
2 Dr. (Déb. XXe). Argent qu'une personne en puissance d'autrui acquiert par son travail, mais dont elle ne peut disposer que dans certaines conditions.Dr. pén. « Ensemble des fonds dont l'Administration pénitentiaire est comptable vis-à-vis du prisonnier et qui proviennent principalement de la portion de salaire qui lui est allouée comme rémunération de travail » (Capitant). || Pécule d'un détenu (pécule disponible, de réserve). Dr. admin. || Pécule constitué au profit d'un mineur par la personne ou l'association de bienfaisance légalement chargée de sa garde et de son éducation. || Pécule rémunérant le travail des malades, en hôpital psychiatrique.Admin. milit. || Pécule payable à un engagé qui quitte l'armée après cinq ans de service au moins.
DÉR. (Du même rad.) Péculat.

Encyclopédie Universelle. 2012.