Akademik

patiner

1. patiner [ patine ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1408; de patte
Vx Manipuler; caresser. peloter. patiner 2. patiner [ patine ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1732; de patin
1Glisser sur la glace avec des patins. Apprendre à patiner. Par anal. Fam. « il y avait des gosses qui patinaient à roulettes, avec un seul patin » (Aragon).
Par ext. Glisser comme sur des patins. Patiner sur un parquet ciré, sur un dallage.
2(1868) Glisser sans tourner; tourner sans avancer (d'une roue de véhicule). chasser, déraper, riper. Roues de locomotive qui patinent sur les rails. « Le premier camion patina, fit un quart de cercle, versa ses hommes comme un panier, s'abattit » (Malraux). (D'un embrayage) Tourner sans entraîner les roues. Faire patiner l'embrayage.
3(v. 1970) Ne pas progresser. piétiner. Les négociations patinent.
patiner 3. patiner [ patine ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1867; de patine
Couvrir de patine, notamment d'une patine artificielle. Pronom. Sculptures qui commencent à se patiner. P. p. adj. Cuir patiné.

patiner verbe intransitif (de patin) Faire du patin à glace ou à roulettes. En parlant d'une roue, tourner sans avancer, par manque d'adhérence. En parlant d'un embrayage, avoir ses surfaces de frottement qui glissent l'une contre l'autre sans produire d'entraînement. Au Canada, tergiverser, louvoyer : Un politicien qui sait patiner.patiner (synonymes) verbe intransitif (de patin) En parlant d'une roue, tourner sans avancer, par manque d'adhérence.
Synonymes :
- chasser
- déraper
patiner verbe transitif (de patine) Recouvrir un objet d'une patine artificielle.

patiner
v. intr.
d1./d Se déplacer avec des patins; pratiquer le patinage.
d2./d Glisser par manque d'adhérence (roues de véhicule, disque d'embrayage, etc.).
d3./d (Québec) Fig. Pratiquer le patinage (sens 3).
————————
patiner
v. tr. Donner une patine naturelle ou artificielle à (qqch).

I.
⇒PATINER1, verbe intrans.
A. —1. Glisser, évoluer, danser sur la glace avec des patins à glace. Rien de plus dangereux que de patiner sur une couche de glace sans songer combien cette couche est mince (RENAN, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, p.530). Un jour qu'elle patine avec des camarades sur les canaux glacés de la ville, elle fait une chute et se brise une côte (HUYSMANS, En route, t.1, 1895, p.73). Le soir, sur la glace bleue des étangs, on patine jusqu'à la nuit dans les jardins royaux (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p.104).
P. métaph. La réponse n'est pas très facile, me répondit d'une voix qui semblait patiner sur les mots, M. de Charlus (PROUST, Guermantes 1, 1920, p.293). V. démarrage ex. 3.
P. anal.
♦Glisser comme sur des patins. Rateau empoignait ses outils de frotteur et ratissait le parquet et sautait à cloche-pied et patinait sur une brosse, en rugissant (HUYSMANS, Là-bas, t.1, 1891, p.43).
Littér. Donner l'impression de glisser en se déplaçant. L'horizon (...) est borné par une courbe de la rivière; elle était plate comme un miroir; de grands insectes patinaient sur l'eau tranquille (FLAUB., Éduc. sent., t.2, 1869, p.62). C'étaient de grands faucheux qui patinaient, à la surface, traçant de petits cercles, se cognant les uns sur les autres, s'arrêtant, puis refilant, en dessinant de nouveaux ronds (HUYSMANS, En route, t.2, 1895, p.134). Le soir, en été, les cris délirants des martinets, qui fendaient l'air lumineux et patinaient dans le ciel (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p.937).
2.Patiner (à roulettes). Évoluer, se déplacer, danser avec des patins à roulettes. Les enfants sont restés à patiner à roulettes (MORAND, New-York, 1933, p.106).
B.P. ext.
1. Glisser, déraper par manque d'adhérence au sol. Brodequins à clous qui patinent sur le parquet ciré; souliers cloutés qui patinent. Écrasés sous la charge, les brancardiers ahanaient, patinant dans la boue (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p.255). Les semelles cloutées patinaient sur le dallage des couloirs (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.208).
2. [Le suj. désigne la roue d'un véhicule] Tourner rapidement sur place, l'effort exercé par le moteur dépassant l'adhérence au sol ou à la surface de roulement. La chaussée a disparu sous la couche accumulée des boues et des glaces: un charretier crie: Hue! en tirant sur sa bête, et essaye de faire démarrer le tombereau dont les roues patinent (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.119):
1. En vue d'augmenter l'adhérence, lorsque les roues ont tendance à patiner, les locomotives sont munies d'une ou de plusieurs sablières (...) qui contiennent du sable très sec. Ce sable est amené, par des tuyaux, en avant des roues motrices au voisinage du rail (...) [et] projeté sur le rail au moyen d'un jet de vapeur ou d'air.
BAILLEUL, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p.51.
[P. méton. du suj.] Glisser sur place par manque d'adhérence. Dans ce pays (...) les tracteurs patinent et s'enlisent trop facilement (Forêt fr., 1955, p.37). La forêt s'éclaircissait un peu, la route devenait plus facile, quoique glissante. La voiture patinait sur du sable (CAMUS, Exil et roy., 1957, p.1659):
2. Un train a stoppé en pleine voie; la machine siffle pour repartir, joue des pistons, patine et reste en place; un homme passe, jette du sable sous les roues: domptée et retrouvant sa puissance, la machine s'ébranle aussitôt.
ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p.326.
3. MÉCAN. [Le suj. désigne un organe entraîné mécaniquement] Glisser sans produire d'entraînement. Une courroie peut sauter; elle patine lorsque le diamètre des poulies n'est pas assez grand (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p.59). Détendue, la courroie patine et n'entraîne plus le ventilateur, d'où refroidissement insuffisant (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p.343).
En partic. [Le suj. désigne un embrayage] Glisser, ne pas transmettre intégralement le mouvement du moteur aux roues motrices. L'embrayage patine. Provient d'usure ou de la présence de graisse ou d'huile sur le disque (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956 p.353).
Empl. factitif. Un bon embrayage ne doit pas patiner de lui-même. Il arrive, au cours de certaines manoeuvres dans de très mauvais terrains (et ceci n'est pas recommandé) qu'un chauffeur fasse patiner l'embrayage pour réaliser une meilleure progressivité (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956 p.66). V. caler ex. 3.
Prononc. et Orth.:[patine], (il) patine [patin]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist.1. a) 1732 «glisser sur la glace avec des patins» (Trév.); b) 1845 [éd.] «glisser comme sur des patins» (Th. GAUTIER, La Toison d'or ds Nouvelles, p.187); 2. a) 1845-46 (BESCH.: se dit d'une locomotive dont les roues tournent sur les rails sans avancer, faute d'adhérence suffisante); b) 1931 mécan. (CHARTROU, loc. cit.). Dér. de patin; dés. -er.
II.
PATINER2, verbe trans.
A. —Revêtir d'une patine naturelle ou artificielle. Patiner un bijou. Après le travail minutieux du sculpteur, trois siècles l'ont patiné pour porter devant lui à son comble notre émotion (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p.200). C'est (...) avec la potasse qu'on patine les motifs en relief (CLOSSET, Trav. artist. cuir, 1930, p.43).
Empl. pronom. passif. La patine semble fonction du degré d'homogénéité de la pierre. La majorité des calcaires demi-durs de Bourgogne, d'une parfaite homogénéité, se patinent régulièrement (Arts et litt., 1935, p.20-5).
B.P. anal. Donner l'apparence, la couleur de la patine; ôter l'aspect du neuf. Les manches de sa chemise retroussées sur ses bras bruns, [il] vaporisait dans ses deux arpents de vigne attaqués du mildiou le sulfate de cuivre qui le patinait en vieille statue de bronze (HAMP, Champagne, 1909, p.IV). La lumière mouille l'ardoise ou patine la tuile rose (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.227):
♦ ... la honte de la culotte rapiécée (...) m'obligeait à marcher contre les murs (...) jusqu'au jour où, ayant trouvé dans le jardin de mes parents un endroit où l'herbe était épaisse et tendre, je patinai mon fond qui eut soudainement l'air plus vétuste que le reste.
MAETERL., Bulles bleues, 1948, p.103.
REM. Patinage, subst. masc. Action de revêtir d'une patine, de vieillir artificiellement; résultat de cette action. [Le] Vieillissage ou patinage [est] destiné à donner à une peinture neuve l'aspect d'une ancienne peinture (ROBINET, Vérif., métré et prat. trav. bât., t.6, 1930, p.53).
Prononc. et Orth.:[patine], (il) patine [patin]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist.1. 1867 «enduire un objet d'une substance qui lui donne l'aspect de la patine» (Moniteur univ., 12 nov., p.1102, 4e col. ds LITTRÉ); 2. 1895 «prendre une teinte particulière sous l'effet du temps» (LORRAIN, Sens et souv., p.311: son éclat amorti de joyau patiné par le temps [à propos d'un tableau]). Dér. de patine; dés. -er.
III.
⇒PATINER3, verbe trans.
Vx et littér. Caresser de manière prolongée, tendrement, sensuellement le corps de quelqu'un ou d'un animal. Ces chairs autrefois satinées Par des mains d'amants patinées Sont maintenant ratatinées Sur le squelette raccourci (POMMIER, Enfer, 1853, p.103). Tiens bon, va! la coque a deux bords... On sait patiner ça! comme on fait d'une amante (CORBIÈRE, Amours jaunes, 1873, p.209). M. de Coëtquidan jouissait d'un grand prestige auprès des chats. Il savait les caresser à la naissance de la queue, entre les pattes, etc., toute une façon de patiner les chats qui n'est guère connue que des célibataires. Il les rendait fous (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.739).
Prononc. et Orth.:[patine], (il) patine [patin]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist.1. 1408 «manipuler, manier» (Doc. ds GDF. Compl.); 2. 1628 «caresser indiscrètement (une femme)» (SOREL, Polyandre, I, 58 ds BRUNOT t.3, p.213). Dér. de patte1; suff. -iner.
DÉR. Patineur, subst. masc., vx. ,,Celui qui patine, manie indiscrètement, attouche avec trop de liberté`` (LITTRÉ). Synon. fam. peloteur. []. Att. ds Ac. 1694-1878. 1res attest. a) adj. 1651 [éd.] «qui prend des libertés avec les femmes» (SCARRON, Roman comique, p.73), b) subst. 1659 [éd.] (ID., Epître chagrine à Mgr. le mareschal d'Albret, p.13); de patiner3, suff. -eur2.
STAT.Patiner1, 2 et 3. Fréq. abs. littér.:63.

1. patiner [patine] v. tr.
ÉTYM. 1408; de patte.
1 Vx. Manier sans ménagement. Manipuler.
2 Vieilli. Caresser, peloter (fam.). Absolt. Prendre des libertés avec une femme ( Galanterie).
0 (…) s'approchant des comédiennes, (il) leur prit les mains sans leur consentement, voulut un peu patiner, galanterie provinciale qui tient plus du satyre que de l'honnête homme.
Scarron, le Roman comique, I, X.
——————
se patiner v. pron. (réfléchi).
Mar. Vx, fam. Se hâter, se presser (de patiner, vx, au sens de « manœuvrer »).
——————
patiné, ée p. p. adj.
|| Fruits patinés.
DÉR. 1. Patineur.
HOM. 2., 3. Patiner.
————————
2. patiner [patine] v. intr.
ÉTYM. 1732; de patin.
1 Glisser sur la glace avec des patins. || Apprendre à patiner; savoir patiner.Par anal. || Patiner à roulettes (et, absolt, patiner).
1 Il patinait merveilleusement (…)
(…) Fin comme une grande jeune fille,
Brillant, vif et fort, telle une aiguille,
La souplesse, l'élan d'une anguille.
Verlaine, Amour, « L. Létinois », X.
2 Sur le boulevard Inkermann, il y avait des gosses qui patinaient à roulettes, avec un seul patin au pied, prêtant le second de la paire à un camarade qui n'en avait pas.
Aragon, les Cloches de Bâle, I, V.
Glisser comme sur des patins. || Patiner sur un parquet ciré, sur un dallage (→ Freiner, cit. 2). || Frotteur (cit.) qui patine sur une brosse.
3 (le plancher) est saupoudré d'une légère couche de sable de mer soigneusement tamisé, dont le grain retient le pied et empêche les glissades si fréquentes dans nos salons, où l'on patine plutôt que l'on ne marche.
Th. Gautier, Fortunio, « Toison d'or », III.
2 (1868, cit. 3.1). D'une roue de véhicule. Glisser sans tourner; tourner sans avancer. Chasser, déraper. || Roues de locomotive qui patinent sur les rails.Voiture qui patine dans la boue, sur du verglas…
3.1 Malheureusement, l'hiver étant survenu, le service des facteurs montés sur des vélocipèdes présenta quelques difficultés : les roues patinaient sur la neige durcie et n'avançaient pas.
L. Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1869, p. 129 (1868).
4 Le premier camion patina, fit un quart de cercle, versa ses hommes comme un panier, s'abattit.
Malraux, l'Espoir, I, II, II.
(D'un embrayage). Glisser sans entraîner les roues. || Faire patiner l'embrayage.
3 (V. 1970). Fig. Ne pas progresser; manquer d'efficacité. Piétiner. || Les négociations patinent.
DÉR. 1. Patinage, patinette, 2. patineur, patinoire.
HOM. 1., 3. Patiner.
————————
3. patiner [patine] v. tr.
ÉTYM. 1867; de patine.
Couvrir de patine, et, spécialt, d'une patine artificielle.Pron. (plus cour.) || Les sculptures commencent à se patiner.
——————
patiné, ée p. p. adjectif.
Couvert d'une patine naturelle ou artificielle.
0 (…) à la place du mince tube creux en métal blanc, imitant misérablement une sorte d'aileron, vient se poser une lourde poignée de vieux cuivre adorablement patiné, une vieille poignée de château (…)
N. Sarraute, le Planétarium, p. 20.
DÉR. 2. Patinage.
HOM. 1., 2. Patiner.

Encyclopédie Universelle. 2012.