parjurer (se) [ parʒyre ] v. pron. <conjug. : 1>
• 1080 ; lat. perjurare
♦ Littér. Faire un parjure, violer son serment, sa promesse. « En manquant de mémoire, on peut se parjurer » (Molière).
parjurer (se)
v. Pron. Violer son serment, faire un faux serment.
⇒PARJURER, verbe trans.
A. —Littér. Violer son serment; affirmer sous serment ce que l'on sait faux. Parjurer sa promesse. J'ai parjuré ma foi, j'ai menti grandement Quand j'en donnai parole au siège apostolique (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p.308).
— Empl. abs. Race de chiens qui se croient libres, (...) parce que libres de tricher et de parjurer et d'abjurer, et que je fais changer d'avis, s'ils ont faim, rien qu'en leur montrant leur auge (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p.602).
B. —Empl. pronom. Faire un parjure. Craindre, refuser de se parjurer; se parjurer sur une médaille; se parjurer devant Dieu. Je ne suis bon à rien! J'ai perdu ma vie, je me suis parjuré!.... (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p.369). L'honneur jouait dans les habitudes morales des officiers de Simon un rôle si naturel qu'ils n'imaginaient même pas qu'un adolescent comme lui pût se parjurer (NIZAN, Conspir., 1938, p.94):
• ♦ [Louis Bonaparte] se tourne vers les juges inamovibles, et leur dit: —Magistrature, je brise la Constitution, je me parjure, je dissous l'Assemblée souveraine, (...) je pille les caisses publiques, je séquestre, je confisque, je vole, j'escroque, je spolie (...) regardez les lois, elles sont sous mes pieds.
HUGO, Nap. le Pt, 1852, p.205.
— En partic. Faire un faux serment en justice. Il s'est parjuré devant le juge (Ac.). Un faux témoignage: il avait horreur de cette idée. Mais quoi? En se parjurant, il ne ferait de tort à personne; il sauverait la tête de Mercier (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.476).
Prononc. et Orth.:[], (il) parjure [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 réfl. «violer son serment» (Roland, éd. J. Bédier, 3830: Vers vos s'en est parjurez et malmis); 2. ca 1535 «faire un faux serment» se parjurer faulcement (NICOLAS DE TROYES, 25 ds HUG.). B. 1. Ca 1130 trans. «prendre à témoin en faisant un faux serment» (Li ver del juise, 409 ds T.-L.); 2. 1176-81 «manquer à sa parole, violer son serment» (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 1403). C. Ca 1150 abs. «commettre un parjure» (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 521). Empr. au lat. perjurare «se parjurer; faire un faux serment; mentir; attester par un faux serment», plus souvent att. sous la forme pejerare. Fréq. abs. littér.:23.
parjurer [paʀʒyʀe] v.
ÉTYM. 1080, pron.; lat. perjurare.
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III V. pron. Faire un parjure. — Violer son serment. || Tu ne te parjureras point (→ Acquitter, cit. 5).
1 De grâce, songez bien avant que d'assurer :
En manquant de mémoire, on peut se parjurer.
Molière, Dom Garcie, II, 5.
♦ Faire un faux serment. || Témoin en justice qui se parjure.
2 On remarqua qu'au Te Deum, le Roi n'était pas venu à Notre-Dame, qu'il n'avait pas, comme on l'espérait, juré sur l'autel. Il voulait bien mentir, mais non pas se parjurer.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., III, V.
Encyclopédie Universelle. 2012.