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parfumer

parfumer [ parfyme ] v. tr. <conjug. : 1>
• fin XIVe; it. anc. perfumare, du lat. fumare 1. fumer
1Remplir, imprégner d'une odeur agréable. embaumer. « Sachet toujours frais qui parfume L'atmosphère d'un cher réduit » (Baudelaire).
2Imprégner de parfum (2o). Parfumer son mouchoir, son papier à lettres. Voulez-vous que je vous parfume ?
V. pron. (réfl.) Femme qui se parfume.
3Par ext. Aromatiser. Parfumer une crème à l'essence de café.
⊗ CONTR. Empuantir. ⊗ HOM. Pare-fumée.

parfumer verbe transitif (ancien provençal perfumar, du latin fumare, jeter de la fumée) Remplir, imprégner un lieu d'une odeur agréable : Les fleurs parfument la pièce. Imprégner quelque chose, quelqu'un d'une substance qui répand une odeur : Parfumer un mouchoir. Imprégner un aliment de quelque chose qui lui donne une saveur particulière : Parfumer un gâteau au citron.parfumer (homonymes) verbe transitif (ancien provençal perfumar, du latin fumare, jeter de la fumée) pare-fumée nom masculin pare-fumée nom masculin invariableparfumer (synonymes) verbe transitif (ancien provençal perfumar, du latin fumare, jeter de la fumée) Remplir, imprégner un lieu d'une odeur agréable
Synonymes :
- embaumer
Contraires :
- empuantir

parfumer
v. tr.
d1./d Remplir d'une bonne odeur. Les fleurs parfument l'air.
d2./d Répandre du parfum sur. Parfumer son bain.
|| v. Pron. Imprégner ses vêtements, son corps de parfum.
d3./d Aromatiser (un mets).

⇒PARFUMER, verbe trans.
A. —Remplir, imprégner d'une odeur agréable.
1. Qqn parfume qqc.1 (de, par, etc., qqc.2). Le linge peut être parfumé, au cours du blanchissage, à l'aide de chapelets d'iris ou de poudre d'iris (Lar. mén. 1926, p.752).
[L'obj. dir. désigne l'atmosphère ambiante] On peut parfumer sa chambre [du malade], non pas avec des résines que l'on brûle (...) mais (...) avec la vapeur chaude d'une décoction de plantes vulnéraires (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p.281).
2. Qqc.2 parfume qqc.1 Les plantes à l'envi parfument vos cheveux, La pierre et le métal en forment les parures, Ils reçoivent du vent les plus souples aveux (MUSELLI, Travaux et jeux, 1914, p.17).
[L'obj. dir. désigne l'atmosphère ambiante] Mais ce n'est pas assez avoir dit de l'orange que d'avoir rappelé sa façon particulière de parfumer l'air et de réjouir son bourreau (PONGE, Parti pris, 1942, p.19):
1. Il tendait le cou, humait l'odeur qui montait de la cocotte. Il aurait fallu du thym dans la sauce. «Té, l'ail remplace tout!» s'écria Pluche. Il alla chercher le panier à salade (...). Le lapin mijotait et une bonne odeur parfumait la chambre...
DABIT, Hôtel Nord, 1929, p.145.
P. métaph. L'intention pieuse allait parfumer les plus vénéneuses manigances (BLOY, Hist. désobl., 1894, p.144).
B. —Imprégner de parfum (v. ce mot B).
1. Qqn parfume qqc.1 (de, par, etc., qqc.2). Parfumer son mouchoir. Ici, point de soeur qui parfume mes cendres et pleure, les cheveux épars, devant mon tombeau (BARRÈS, Cahiers, t.3, 1904, p.271):
2. Il prit une brosse et du savon et en quelques minutes rendit la carapace de sa tortue brillante comme un petit bouclier, imbriqué d'écailles blondes, puis il la parfuma en la frottant d'essence de lavande, l'odeur favorite de Jeannette, et enfin la reposa sur le guéridon.
MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p.32.
Empl. pronom. La journée lui parut fort longue. Il la passa en partie à se bichonner et à se parfumer (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, M. Parisse, 1886, p.732). Père Ubu: (...) Avant, à huit heures du matin elle était ronde et elle se parfumait à l'eau-de-vie. Maintenant qu'elle se parfume à l'héliotrope elle ne sent pas plus mauvais. Ça m'est égal. Mais maintenant il n'y a plus que moi à être rond! (JARRY, Ubu, 1895, V, 1, p.85). Elle se parfumait, se mettait de la peinture sur les ongles, du rouge sur les lèvres (QUENEAU, Pierrot, 1942, p.27).
P. métaph. Des Lupeaulx faisait ménage avec tout le monde. Il restait l'ami des ministres déchus en se constituant leur intermédiaire auprès de ceux qui arrivaient, embaumant ainsi la dernière flatterie et parfumant le premier compliment (BALZAC, Employés, 1837, p.33).
2. Qqc.2 parfume qqc.1 Le faste russe des fourrures Que parfume le vétyver (GAUTIER, Émaux, 1858, p.70). Sa chevelure clairsemée sentait bon la pommade, et de la brillantine parfumait sa barbe rare (VERLAINE, OEuvres posth., t.1, Hist. comme ça, 1896, p.312).
C. —Donner aux mets, aux boissons, aux desserts un parfum (v. ce mot C).
1. Qqn parfume qqc.1 (à, de, par qqc.2). Incorporer (aux mets, aux boissons, aux desserts) une substance aromatique agréable au goût. On parfume également ces gimblettes au zeste de citron (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p.148). Rien ne vaut l'omelette magique de la Gironde, qui se parfume au fenouil et conjure à la fois la faim et les sorts! (DEVIGNE, Légend. de Fr., 1942, p.22).
P. ell. du compl.:
3. Les pastilles de gomme, les pastilles de réglisse et les pâtes pectorales sont des bonbons composés exclusivement de gommes naturelles, de sucre et de glucose, parfumés et colorés. Après cuisson, on parfume et on colore, puis on coule dans des moules métalliques légèrement huilés.
BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p.32.
2. Qqc.2 parfume qqc.1 Quand les truffes auront suffisamment parfumé l'intérieur de ladite volaille, venez la manger avec nous (SAND, Corresp., t.3, 1850, p.220).
Prononc. et Orth.:[], (il) parfume []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIVes. trans. «fumiger» (MOAMIN, Traité de fauconn. [texte écrit par un aut. ital.], éd. H. Tjerneld, IV, 13, p.242); 2. 1528 «imprégner d'un parfum» (Comptes royaux ds GAY: gands perfumez); 1532 (RABELAIS, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, chap. 9 bis, p.73: une paire de gants, parfumez à la chandelle de noix); 1567 réfl. (AMYOT, Pericles, éd. L. Clément, p.46). Mot formé à partir du lat. fumare (fumer1) et per «à travers» et prob. empr. à une lang. du Bassin méditerranéen que l'on ne peut préciser: l'ital. perfumare, bien que n'étant att. que dep. 1640 (OUDIN Ital.-Fr.) à côté de profumare (dep. 1508 d'apr. DEI), est vivant dans les dial. (v. FEW t.3, p.859b, note 10); l'a. prov. perfumar est att. dep. ca 1500 dans un texte contenant de nombreux gallicismes (Myst. de St Pons ds R. Lang. rom. t.31, p.321) mais son déverbal perfum est att. en 1397 (PANSIER); le cat. perfumar est att. dep. le XIVes. (ds ALC.-MOLL), l'esp. dep. 1490 (d'apr. COR.-PASC.), le port. dep. le XVIes. (d'apr. MACH.). Fréq. abs. littér.:328. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 552, b) 570; XXes.: a) 600, b) 254. Bbg. HOPE 1971, pp.213-214. —KOHLM 1901, p.24. —QUEM. DDL t.5.

parfumer [paʀfyme] v. tr.
ÉTYM. 1532, au sens 2.; XIVe, méd. vétérinaire; ital. anc. perfumare, du lat. fumare « fumer », à cause des fumées odorantes obtenues par combustion de bois ou d'écorces, qui constituaient les parfums primitifs.
1 (1674). Remplir, imprégner d'une odeur agréable. Embaumer. || Un cassis (cit. 1) sauvage parfumait la pièce. || Bouchon d'herbes aromatiques qui parfume une flasque.Pron. (passif). || La fumée d'un houka (cit. 2) se parfume en traversant le réservoir.
1 Prince, l'unique objet du soin des immortels,
Souffrez que mon encens parfume vos autels.
La Fontaine, Fables, XII, 1.
2 (…) une femme en toilette fine, charmante et sentant frais, à ne savoir même (…) si ce n'était pas sa peau qui parfumait sa chemise.
Flaubert, Mme Bovary, I, IX.
3 Sachet toujours frais qui parfume
L'atmosphère d'un cher réduit.
Baudelaire, les Épaves, « Galanteries », X.
4 Une odeur fraîche et nette de genièvre et l'arôme des vins qui, depuis des siècles, imprègnent les murs, parfumaient l'air tiédi par un petit poêle.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 262.
Par métaphore, littér. Imprégner. || « Le bien (cit. 16, Hugo) qu'on fait parfume l'âme ». || La volupté parfumait toutes les pensées (→ Essaim, cit. 10, France).
2 Imprégner de parfum (2.). || Parfumer son mouchoir, son papier à lettres…Pron. (réfl.). || Femme qui se parfume et se farde (cit. 9). || Se faire (cit. 252) la barbe et se parfumer.Se parfumer au musc ( Muscadin), à l'œillet…
5 Les plus affétés et délicats (parmi les Anciens) se parfumaient tout le corps bien trois ou quatre fois par jour.
Montaigne, Essais, I, XLIX.
6 Seigneur, excusez notre pauvreté; nous n'avons, pour parfumer nos hôtes suivant l'usage de l'Inde, ni ambre gris ni bois d'aloès (…)
Bernardin de Saint-Pierre, la Chaumière indienne.
Par ext. Aromatiser. || Les lapins qui « de thym parfumaient leur banquet » (→ Éveiller, cit. 32, La Fontaine).Parfumer une crème à l'essence de café.
——————
parfumé, ée p. p. adj.
ÉTYM. (XVIe, perfumé).
1 (Choses). || Vent chaud, parfumé d'aromates (cit. 5). || Chemin (cit. 23) parfumé d'herbes sèches et de résines amères.
7 L'air plus serein des peuples étrangers
Et le doux vent parfumé d'orangers
De leur douceur vous ont-ils point ravie ?
Ronsard, le Bocage royal, II, « À elle-même ».
8 Je verrai les chemins encor tout parfumés
Des fleurs dont sous ses pas on les avait semés !
Racine, Iphigénie, IV, 4.
9 (…) de charmants climats (…) où l'atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine.
Baudelaire, le Spleen de Paris, XVII.
2 Femme trop parfumée, qui laisse derrière elle un sillage de parfum. || Mouchoir parfumé (→ Coupure, cit. 6) au musc ( Musquer).
10 (…) ce Coran toujours enveloppé d'un mouchoir en soie de La Mecque et parfumé au santal (…)
Loti, les Désenchantées, I, III.
11 Elle (…) mit de côté le sachet parfumé à la racine d'iris, qu'elle conservait parmi les voilettes et les mouchoirs (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 245.
Additionné de parfum. || Huiles parfumées (→ Badigeonner, cit. 2). || Brillantine parfumée à la fougère, à l'ambre ( Ambré).
Par ext. (En parlant de goûts, de saveurs). Aromatisé. || Cigarettes mentholées, parfumées à la menthe.Thé parfumé de citron et de rhum (→ Gourmandise, cit. 8). || Jambon (cit. 3) parfumé d'une gousse d'ail. || Glace parfumée à l'ananas. → Glace à l'ananas.
12 Jean découpe un de ces délicieux petits gigots limousins parfumés aux herbes des collines.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 313.
3 Qui répand une odeur suave. Fleurant (vx), fragrant (rare). || Houppes (cit. 7) parfumées de l'arbousier. || Bouffées (cit. 4) de brise parfumée.
13 (…) tu seras constamment enveloppé dans une atmosphère composée des essences parfumées des fleurs les plus odorantes.
Lautréamont, les Chants de Maldoror, I.
Par ext. Qui a une saveur agréable et prononcée. || Miel parfumé (→ Mirabelle, cit.). || Un thé léger (cit. 13), très parfumé. || Boissons parfumées (→ Fumeux, cit. 2).
CONTR. Empuantir. — (Du p. p.) Puant.
DÉR. Parfum.
HOM. Pare-fumée.

Encyclopédie Universelle. 2012.