pantenne [ pɑ̃tɛn ] n. f. VAR. pantène
• pantene 1571; a. provenç. pantena
1 ♦ Chasse Pantière.
2 ♦ (1687) Mar. En pantenne : dans une position quelconque, en désordre. Mettre les vergues en pantenne.
● pantenne ou pantène nom féminin (ancien provençal pantena) En pantenne, dans la marine, en désordre. Vergues en pantenne, vergues disposées en croix de Saint-André, en signe de deuil. ● pantenne ou pantène (expressions) nom féminin (ancien provençal pantena) En pantenne, dans la marine, en désordre. Vergues en pantenne, vergues disposées en croix de Saint-André, en signe de deuil.
⇒PANTENNE, subst. fém.
B. —Loc. adv., MAR. En pantenne. [Dans l'anc. mar. à voile, en parlant de certaines parties du gréement ou de l'ensemble du bâtiment] En désordre. Voiles, vergues, navire en pantenne. À la mort d'un capitaine, on met, en signe de deuil, les vergues de son bâtiment en pantenne, brassées et apiquées en contre-sens, ou les voiles mal orientées, et le pavillon à mi-mât (WILL. 1831). Être en désordre à bord, c'était «être en pantenne»; avoir le vent dans les voiles, c'était «porter-plain». Rien de tout cela ne se dit plus (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.87).
— Au fig., pop. Dans une situation difficile, dans un état de confusion, de trouble. [Les] femmes du monde (...) qui en reviennent [du cabaret du Mirliton] (...) le coeur tout en pantenne (Ch. VIRMAITRE, Dict. arg. fin-de-s., 1894, p.IX). Elle bien sûr, elle voyait tout. Elle m'avait aperçu en pantaine sur le trottoir d'en face (CÉLINE, Voyage, 1932, p.459).
Prononc. et Orth.:[]. LITTRÉ, ROB.: pantène ou pantenne; Lar. Lang. fr.: -tenne ou -tène; CÉLINE, supra: -taine (graph. admise ds Lar. Lang. fr., s.v. pantière). Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p.208: -tène. Étymol. et Hist. 1. 1571 pantene «grand filet de chasse pour les oiseaux» (BELLEFOREST, Secrets de la vraye agriculture, p.331); 1780 pantenne (BUFFON, Hist. nat. des oiseaux, t.7, pp.466-467: la pantenne ou pantière est un filet tendu entre deux grands arbres...); 2. a) 1687 mar. voiles en Pantenne (DESROCHES, Dict. des termes propres de mar.); b) 1803 (BOISTE: Pantenne. s.f. état d'un vaisseau désemparé et dégréé); c) 1849 fig. (VIRMAITRE, loc. cit.) att. dans les parlers de l'Ouest et du Sud-Ouest (v. VERR.-ON. 1908 et MUSSET, Gloss. des pat. et parlers de l'Aunis et de la Saintonge). 1 empr. à l'a. prov. pantena «sorte de nasse» att. en 1336 (A. GERMAIN, Hist. du comm. de Montpellier, t.1, p.314, v. LEVY et PANSIER t.3) et formé, d'apr. FEW t.7, p.569, du rad. de pantière et d'un suff. coll. -ena, prov. panteno «filet que l'on place à l'extrémité des bordigues pour retenir les anguilles; nasse» (v. MISTRAL). On rapprochera de 2 le prov. en pantano «en désordre, sens dessus dessous» et comme terme de mar. «mal orienté (en parlant du gréement d'un navire)» (v. MISTRAL). Bbg. LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p.315. — SAIN. Sources t.2 1972 [1925] p.150, t.3 1972 [1930] p.537.
pantenne [pɑ̃tɛn] n. f.
ÉTYM. 1571; de l'anc. provençal pantena (1336), du rad. de pantière.
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1 Chasse. ⇒ Pantière (filet pour la chasse).
2 ☑ Mar. (1687; probablt par compar. entre les voiles et des filets pendus qui sèchent). Loc. adj. En pantenne : en désordre, en parlant d'un gréement. || « Après un coup de vent, un échouage, un bâtiment est en pantenne lorsque ses voiles sont défoncées, ses vergues apiquées, brassées en différents sens » (Gruss). || Mettre les vergues en pantenne en signe de deuil.
♦ Par ext. Se dit d'un navire dont le gréement, l'équipement, etc., est en désordre (après un coup de vent, etc.).
0 Certainement tout était en pantenne, mais des gars décidés auraient déjà eu dégagé ça aux trois quarts !… Même dans cette pagaille, rien n'empêchait vraiment d'aller à l'écubier travailler la chaîne.
Roger Vercel, Remorques, p. 76.
REM. On trouve aussi la graphie pantène.
Encyclopédie Universelle. 2012.