palétuvier [ paletyvje ] n. m.
• 1722; appariturier 1614; du tupi apara-hiwa « arbre courbé »
♦ Grand arbre tropical aux feuilles persistantes, aux racines aériennes et verticales qui croît dans la vase des mangroves. — Spécialt Manglier.
● palétuvier nom masculin (moyen français appariturier, du tupi aparahiwa, arbre courbé) Nom commun à divers arbres habitant les mangroves tropicales et appartenant aux genres avicennia, bruguiera, rhizophora, etc., caractérisés par des racines aériennes formant arceaux ou des racines pneumatophores sortant de la vase, et par leur graine qui germe sur l'arbre en donnant une radicule en forme de flèche qui se fiche fortement dans la vase.
palétuvier
n. m.
d1./d Arbre des mangroves caractérisé par des racines en partie aériennes adaptées à la vase et dont l'écorce contient du tanin.
— (Afr. subsah.) Palétuvier rouge: arbre du genre Rhizophora (Fam. rhizophoracées). Palétuvier blanc: arbre du genre Avicennia (Fam. verbénacées). Syn. manglier.
d2./d Bois de ces arbres, de couleur rouge.
⇒PALÉTUVIER, subst. masc.
BOT. Groupe d'arbres (de la famille des Rhizophoracées) de la forêt aquatique des côtes tropicales, à racines aériennes. Synon. manglier. Un palétuvier ressemble à un fagot de bois mort que le rivage renvoie vers la mer (...); les palétuviers, c'est ce qu'il y a de plus résistant au monde; ça a des doigts crochus qui retiennent depuis des millions d'années la terre roulée par les marées (MORAND, Homme pressé, 1941, p.270). De ce côté le rivage est bordé de grands palétuviers Leurs racines enchevêtrées qui plongent dans la vase sont recouvertes de grappes d'huîtres empoisonnées (CENDRARS, Du Monde entier, 1957, p.144).
— Empl. adj., au fig. J'ai toujours pensé que les nations, on les doit à des familles palétuvières (...), à des femmes réunies sans autre force que leurs doigts joints et qui résistent aux guerres, aux inondations, aux banqueroutes, aux révolutions, au lâchage des hommes, à toutes les ruines (MORANDHomme pressé, 1941, p.270).
Prononc. et Orth.:[paletyvje]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1643 paretuvier (JANNEQUIN, Voy. de Lybie, au Royaume de Senega, p.67 ds KÖNIG, p.158); [1689 palesuvies prob. coquille pour paletuviés (GABIT, Relation de la Nigritie, p.24 d'apr. ARV., p.384)] 1722 paletuvier (LABAT, Nouv. Voyage aux isles de l'Amerique, II, 140-141 ds FRIED., p.470). Altération obscure (peut-être sous l'infl. de palud, palus «marais», cet arbre croissant dans des terrains limoneux, boueux, voir KÖNIG, p.159, note 1) de appariturier «id.», mot du Maranhao (1614, CLAUDE D'ABBEVILLE, Hist. de la Mission des Pères Capucins à l'Isle de Maragnan, f° 179 a/b ds KÖNIG, p.158), lui-même issu, par altération inexpliquée du tupi aparahiwa «id.» (comp. de apara «courbé» et iba ou hiva «arbre»). Voir FRIED., KÖNIG et FEW t.20, p.56b. Fréq. abs. littér.:16. Bbg. FRIEDERICI (G.). Vier Lehnwörter aus dem Tup. Z. fr. Spr. Lit. 1930, t.54, pp.180-182.
palétuvier [paletyvje] n. m.
ÉTYM. 1722; appariturier, 1614; tupi apara-hiwa « arbre (iba) courbé (apará) ».
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♦ Grand arbre des régions tropicales à racines aériennes, souvent fixées dans les boues et limons d'une baie (mangrove). — REM. Le mot ne correspond pas à une classe botanique.
♦ Spécialt. Manglier.
0 Sous les palétuviers visqueux, aux longs arceaux,
Dans l'enchevêtrement aigu des herbes grasses,
Tourbillonne l'essaim des moustiques voraces.
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « L'Aboma ».
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
Encyclopédie Universelle. 2012.