paille [ paj ] n. f.
• XIIe; lat. palea « balle de blé »
I ♦ (Tige coupée).
1 ♦ Collect. Tiges des céréales quand le grain en a été séparé. ⇒ chaume. Paille de blé, d'avoine, de riz. Paille fraîche, sèche. Paille servant de nourriture aux bêtes (⇒ 1. fourrage) , de litière (⇒aussi fumier) . Botte de paille. ⇒ gerbée. Poignée de paille tortillée. ⇒ bouchon. Brin, fétu de paille. — Vin de paille : vin fait de raisins mûris sur la paille. — Feu de paille. — Garnir de paille. ⇒ empailler, 2. pailler. Huttes de paille (⇒ paillote) . Emballages de paille (⇒ paillon) . — Loc. Être sur la paille, dans la misère. Mettre qqn sur la paille, le ruiner (cf. Sur le sable). « Si sa mère paye pour lui, il se sera mis sur la paille » (Balzac). — La paille humide des cachots. La paille et le grain.
2 ♦ Paille filée et tressée, utilisée en vannerie. Stores en paille. Panier de paille. Réparer la paille d'une chaise (⇒ rempailler) . Chapeau de paille : canotier, panama, chapeau de soleil.
3 ♦ Une paille : brin de paille (⇒ fétu) . Loc. Tirer à la courte paille : tirer au sort au moyen de brins de paille de longueur inégale dont une extrémité reste cachée. La paille et la poutre.
♢ Tuyau de paille, et par ext. de papier, de matière plastique. ⇒ chalumeau. Boire en aspirant avec une paille. Paille coudée.
♢ Appos. Pommes paille : pommes de terre frites coupées très fines (cf. Pommes allumettes).
♢ (1867) Fam. Une paille : peu de chose. ⇒ rien, vétille. Iron. Il en demande dix millions, une paille !
4 ♦ Loc. HOMME DE PAILLE : personne qui sert de prête-nom dans une affaire plus ou moins honnête. « Je ne suis plus que le prête-nom d'un prévaricateur [...] C'est bien de Castel-Bénac que vous êtes l'homme de paille ? » (Pagnol).
5 ♦ Adj. inv. Couleur jaune pâle de la paille de blé. Des gants paille, une robe paille. — Jaune paille.
6 ♦ (1873; par anal.) PAILLE DE FER : filaments, copeaux de métal réunis en paquet. Nettoyer un parquet à la paille de fer.
II ♦ Par anal.
1 ♦ (1307) Techn. Défaut (impureté, fissure, loupe) dans une pièce de métal, de verre. « Ceux qui ont forgé l'épée de la nouvelle royauté ont introduit dans sa lame une paille qui tôt ou tard la fera éclater » (Chateaubriand). — Tache fine et allongée dans un diamant, une pierre précieuse. ⇒ crapaud.
2 ♦ Mar. Longue cheville métallique à tête.
⇒PAILLE-EN-CUL, PAILLE-EN-QUEUE, subst. masc.
ZOOL. Synon. usuel de phaéton (v. ce mot III). À mesure que nous avancions dans l'hémisphère Sud, les foux, les frégates (...) et les paille-en-culs, volaient autour des bâtiments (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.175). Il lui faisait admirer le vol du paille-en-queue à brins rouges, qui (...) voyage en quelques heures de l'Île de France à l'Île Rodrigue (SAND, Indiana, 1832, p.241). (Ce sont) les phaétons (longs de 80 cm à 1 m), qui doivent leur pittoresque appellation de pailles-en-queue à deux longues rectrices blanches ou rouge vif, qui ressemblent à deux brins de paille, et qui dépassent les autres plumes de 30 cm environ (Gde Encyclop. Alpha des sc. et des techn., Zool., t.3, 1978, p.46).
Prononc. et Orth.: [], [pa-], [-kø]. Ac. 1762: paille-en-cu; Ac. 1798: paille-en-cu, paille-en-queue; dep. 1878: paille-en-cul, paille-en-queue. Étymol. et Hist. 1708 paille-en-queüe (LEGUAT, Voyages... en deux isles desertes des Indes orientales, t.1, Amsterdam, J. L. de Lorme, p.13); 1762 paille-en-cu (Ac.). Comp. de paille, de en et de cul, queue, cet oiseau étant doté d'un long double penne semblant une longue paille implantée dans sa queue (cf. BUFFON ds LITTRÉ).
Encyclopédie Universelle. 2012.