pagne [ paɲ ] n. m.
• 1691; fém. 1643; paigne fém. 1637; esp. paño→ 1. pan
♦ Morceau d'étoffe ou de matière végétale tressée que l'on drape autour des hanches et qui couvre le corps de la taille aux genoux ou aux pieds. Pagne des Africaines, des Tahitiennes (⇒ paréo) . « Le torse nu, un pagne blanc et rouge autour des reins » (Loti).
● pagne nom masculin (espagnol paño) Vêtement porté à hauteur des hanches, fait d'une pièce de tissu enroulée autour du corps.
pagne
n. m.
d1./d Morceau d'étoffe ou de matière végétale tressée dont les habitants de certaines régions chaudes du globe (Afrique, Amérique tropicale, Océanie, etc.) se ceignent les reins ou se couvrent les épaules, ou qu'ils utilisent comme couverture, etc.
— (Afr. subsah.) Refaire son pagne, le rajuster.
d2./d (Afr. subsah.) Pagne ou tissu pagne: tissu de coton imprimé ou teint artisanalement, vendu en coupes mesurées en yards, dont on fait les pagnes (sens 1).
— Pagne à la cire: tissu teint en faisant des réserves à la cire.
— Pagne à la cola: tissu teint avec une teinture tirée de la noix de cola.
— Pagne wax: V. wax.
— Robe pagne, coupée dans ce tissu.
d3./d (Afr. subsah.) Longue pièce de ce tissu.
d4./d (Afr. subsah.) Coupe de cette cotonnade mesurant deux yards.
d5./d (Afr. subsah.) Pièce de cotonnade formée d'étroites bandes tissées artisanalement et assemblées par des surjets.
I.
⇒PAGNE1, subst. masc.
Vêtement rudimentaire porté par les indigènes des pays chauds, fait d'étoffe, de cuir, de plumes ou de matière végétale, ajusté autour des hanches et qui couvre le corps de la taille aux genoux. Les vêtemens consistent en un pagne qui voile les parties de la génération chez les deux sexes, et en un coupon d'étoffe qui sert à leur envelopper le corps (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p.14). Pour costumes elles [les négresses] portaient des amulettes et de petits caleçons de cuir. Nous en avons acheté (pas des femmes) mais des pagnes (leur caleçon) (FLAUB., Corresp., 1850, p.182):
• ♦ Les hommes se contentent d'une simple ceinture (...) ou, parfois d'un pagne en écorce martelée, dont un pan est entouré autour de la taille et l'autre passé entre les jambes et ramené à la ceinture, l'extrémité libre flottant par-devant.
PAGE, Dern. peuples primit., 1941, p.26.
— P. anal. Il la dépeint nue jusqu'aux flancs, ses beaux flancs en galbe de lyre, un long pagne de cachemire battant ses jambes à cothurnes (A. DAUDET, Immortel, 1888, p.111).
Rem. Jusqu'au déb. du XIXes., pagne était usuellement empl. au fém.: Un jeune nègre presque entièrement nu: une pagne lui ceignoit les reins, à la mode de son pays (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p.397).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. Fém. 1637 paigne (ALEXIS DE SAINT-LÔ, Relation du voyage au Cap-Verd, p.75 ds ARV., p.379); 1643 pagne (JANNEQUIN, Voyage de Lybie, p.98, ibid.). B. Masc. 1691 (LA LOUBÈRE, Voyage de Siam, I, 74 ds BOULAN, p.83). Empr. à l'esp. paño «id.» (déb. XVIIes. ds AL.), proprement «pan (de tissu)», du lat. pannus «morceau d'étoffe» (v. pan1). Fréq. abs. littér.:95.
II.
⇒PAGNE2, PAGNOT, subst. masc.
Arg., vieilli. Lit. Synon. arg. paddock, pageot, pieu2, plumard, pucier. Se mettre au pagnot. Dam' les clebs i's ont pas des pagnes Pour plumer avec leur putain (BRUANT 1901, p.293).
Prononc.:[], [-o]. MARTINET-WALTER 1973 notent pour pagnot [--], [-nj-] (6/9). Étymol. et Hist. I. Pagne 1872 (d'apr. ESN.). II. Pagnot 1900 (ibid.). I prob. issu, par apocope, de panier «id.» (1878, RIGAUD, Dict. jargon paris., p.245). II dér. de pagne2; suff. -ot.
DÉR. Pagnoter, verbe, arg. a) Empl. intrans. Coucher, dormir. Il vaut mieux qu'il reste pagnoter chez toi, pendant son séjour (...) qu'il n'aille pas dans un hôtel où on remplit des fiches (LE BRETON, Rififi, 1953, p.64). Pagnoter avec. Avoir des relations sexuelles avec. J' veux pagnoter avec toi... Combien qu' ça coûte? (MÉTÉNIER, Lutte pour amour, 1891, p.201). b) Empl. pronom. Se mettre au lit, se coucher. Si tu veux pioncer, faut pas te gêner... Mets-toi au pieu... Moi, j'en écraserais bien, je te promets... On peut se pagnoter ensemble, ça n'engage à rien... Frère et soeur, quoi (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.359). — [], (il se) pagnote [-]. Var. (se) pagneuter (L. DAUDET, Bacchantes, 1931, p.142), []. — 1res attest. 1. pagnoter a) 1878 pronom. «se mettre au lit» (d'apr. ESN.), b) ) 1883 pagnoter avec qqn (FUSTIER, Suppl. dict. Delvau, p.537), ) 1885 «coucher, dormir» (COURTELINE, Gaîtés esc., Nouv. Malade, p.281); 2. pagneuter 1931 pronom. «se mettre au lit» (L. DAUDET, loc. cit.); 1 de pagnot, prob. plus anc., dés. -er, 2 var. de pagnoter.
pagne [paɲ] n. m.
ÉTYM. 1691; fém., 1643; paigne, fém., 1637; esp. paño → Pan.
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1 Vêtement sommaire, constitué généralement par un morceau d'étoffe, parfois par un assemblage de feuilles, etc., qu'on ajuste autour des reins et qui sert de culotte ou de jupe. || Pagne des Tahitiennes. ⇒ Paréo. || Pagne de raphia. || Porter un pagne. || Se mettre en pagne.
1 (…) le torse nu, un pagne blanc et rouge autour des reins (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), III, II.
♦ Se faire un pagne avec une serviette de bains.
2 Franç. d'Afrique a Cotonnade, en général ornée de motifs de couleur. || Du pagne imprimé. || Pagne à la cire (ou wax). ⇒ Batik.
b Pièce de cette cotonnade.
c Vêtement de style traditionnel, descendant au moins jusqu'aux mollets.
2 Je veux dépouiller toutes ces défroques dont je suis affublé
Et reprendre le pagne qu'un bourrelet retient à la taille (…)
Agbossahessou, Haleines sauvages.
Encyclopédie Universelle. 2012.