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oratoire

1. oratoire [ ɔratwar ] n. m.
XIIIe; oratur XIIe; lat. chrét. oratorium, du lat. orare « prier »
1Lieu destiné à la prière, petite chapelle. « Il disait sa messe soit à la cathédrale, soit dans son oratoire » (Hugo).
2(1662) Nom de diverses congrégations religieuses. L'Oratoire de Jésus. Les Pères de l'Oratoire. oratorien. Église, maison de la congrégation de l'Oratoire.
oratoire 2. oratoire [ ɔratwar ] adj.
• v. 1500; lat. oratorius, de orator
Qui appartient ou convient à l'orateur, à l'art de parler en public; qui a le caractère des ouvrages d'éloquence. Art oratoire. déclamation, éloquence. Développement oratoire : discours. Procédé oratoire. Joute oratoire.
(1798) Précautions oratoires : moyens qu'on emploie pour se concilier la bienveillance de l'auditeur et ménager sa susceptibilité.

oratoire adjectif (latin oratorius) Qui concerne l'orateur, l'art de parler en public : Talent oratoire. Se dit de textes écrits qui ont l'allure de discours emphatiques : Un style oratoire.oratoire (synonymes) adjectif (latin oratorius) Qui concerne l' orateur , l'art de parler en public
Synonymes :
- déclamatoire
Se dit de textes écrits qui ont l'allure de discours...
Synonymes :
- discoureur
- phraseur
oratoire nom masculin (latin ecclésiastique oratorium) Chapelle de dimensions restreintes, généralement située dans une maison particulière. (L'oratoire est public, semi-public ou privé.) Nom donné à deux sociétés ecclésiastiques.

Oratoire ou Oratoire d'Italie
(congrégation de l'), société de prêtres séculiers fondée en 1564 à Rome par Philippe Néri.

I.
⇒ORATOIRE1, subst. masc.
RELIG. CATH.
I. —Lieu consacré à la prière. Oratoire privé, public, semi-public.
A. —Petite pièce aménagée pour la prière, à l'usage d'une personne ou d'une communauté (famille, congrégation religieuse). Prier, s'enfermer, se retirer dans son oratoire. Je me suis jetée à l'oratoire: il fallait prier tout de suite, coûte que coûte (MONTHERL., Port-Royal, 1954, p.1050):
♦ Un jour, en rentrant au logis, je vis ouverte une petite chambre qu'elle appelait son oratoire; il n'y avait, en effet, pour tout meuble qu'un prie-Dieu et un petit autel, avec une croix et quelques vases de fleurs.
MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.266.
B. —Petite chapelle isolée ou attenante à un édifice (château, monastère). Le bras gauche du transept n'est encore qu'indiqué et se termine par un grand oratoire, froid, laid, ennuyeux et mal meublé, à quelques confessionnaux près (HUGO, Rhin, 1842, p.87). À l'endroit où la tradition veut que St Pierre ait été enterré, le pape Anaclet bâtit un oratoire sur son tombeau, et Constantin y éleva, en 326, une basilique qui dura plus de onze siècles (MÉNARD, Hist. Beaux-Arts, 1882, p.149).
II.(Congrégation de) l'Oratoire. Congrégation religieuse fondée par Philippe de Néri; congrégation religieuse fondée par Bérulle en France sur le modèle de la précédente. Il appartenait à la congrégation de l'Oratoire, où Bérulle l'avait admis en 1623 (BREMOND, Hist. sent. relig., t.3, 1921, p.602).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1174-76 oratur «local réservé à la prière» (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 3903); ca 1200 oratoire (Dialogue Grégoire, 12, 3 ds T.-L.). II. 1611 [date de fondation par Pierre de Bérulle, v. Lar. 19e] Oratoire nom de congrégation; 1662 id. (BOSSUET, Oraison funèbre du Père Bourgoing, éd. J. Truchet, p.57). I empr. au lat. chrét. oratorium «oratoire», dér. de orare «prier» (cf. la forme pop. a. fr. oreor, a. prov. orador, lim. ouradour, évincée par chapelle, mais qui subsiste dans de nombreux topon., v. FEW t.7, pp.386b-387a). II calque de l'ital. Oratorio, nom de la congrégation fondée à Rome en 1548 par St Philippe de Néri et qui servit de modèle à la congrégation de l'Oratoire fondée par Bérulle (v. DEI et FEW t.7, p.387a). Fréq. abs. littér.:394. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 503, b) 508; XXe s.: a) 515, b) 663.
II.
⇒ORATOIRE2, adj.
A. —Qui est propre à l'art, au talent de l'orateur. Don, fougue oratoire. Un moraliste de mauvaise humeur n'aurait pas manqué de tirer un beau mouvement oratoire de la position de ce temple auprès d'un égoût (JOUY, Hermite, t.1, 1811, p.265). Le talent de M. Cousin est oratoire. Il a le goût et le don de l'éloquence (TAINE, Philos. XIXe s., 1857, p.82):
1. ... cet esprit d'exagération est souvent désintéressé; il dérive du désir habituel de produire un effet; en d'autres termes, il est le résultat du génie oratoire et rhéteur, qui est un défaut et une puissance de notre caractère national.
MICHELET, Introd. Hist. univ., 1831, p.452.
Action oratoire. Ensemble des gestes, des mouvements, des jeux de physionomie utilisés par l'orateur pour rendre son discours plus efficace. Guizot a pour lui l'action oratoire, le jeu; mais, lu, cela perd beaucoup (SAINTE-BEUVE, Pensées, 1868, p.121).
Art oratoire. Éloquence. M. de Montlosier, descendu de sa montagne d'Auvergne, où sans doute il avoit peu étudié l'art oratoire (CHATEAUBR., Génie, t.2, 1803, p.108).
Joute oratoire. Assaut d'éloquence entre deux orateurs (avocats, hommes politiques). V. joute ex. 3.
[Avec une valeur caractérisante, en parlant d'un comportement] Qui est semblable à celui que l'on prête à un orateur; théâtral, grandiloquent. Chapuis se mit à bourrer sa pipe avec des gestes oratoires (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.16).
B. —[En parlant du discours de l'orateur] Qui est propre au genre littéraire auquel appartient le discours. Amplification, développement, effet, formule, style oratoire. Les doigts et l'oreille scandent involontairement la marche aisée des dactyles poétiques et l'ample déroulement des périodes oratoires (TAINE, Philos. art, t.1, 1865, p.130):
2. Ce fut la suite du discours qui fit seulement comprendre à nos concitoyens que, par un procédé oratoire habile, le Père avait donné en une seule fois, comme on assène un coup, le thème de son prêche entier.
CAMUS, Peste, 1947, p.1294.
Précaution oratoire (souvent au plur.). Préambule destiné à amadouer un auditoire en apaisant sa susceptibilité. Je répondis à ces mots par un consentement très-dédaigneux, à ce que je crois, car je trouvais la précaution oratoire au moins inutile (STAËL, Corinne, t.2, 1807, p.283). Mais en vous offrant cette suite curieuse autant que véridique, j'ai quelques précautions oratoires à prendre (BALZAC, Annette, t.1, 1824, p.8).
[Avec une valeur caractérisante, en parlant d'une oeuvre littér.] Qui évoque l'art oratoire, sa technique, ses procédés. Dans l'admirable Mémoire ou Lettre justificative adressée à son père [par Mirabeau], le ton est tout oratoire et atteint par moments à la haute éloquence (SAINTE-BEUVE, Pensées, t.4, 1851, p.36).
P. anal., dans le domaine des arts plast. Je vous ai parlé de son idéal [de Rubens] si différent de celui des autres, des éblouissements de sa palette, du rayonnement de ses idées tout en lumière, de sa force persuasive, de sa clarté oratoire, de ce penchant aux apothéoses qui le font monter, de cette chaleur de cerveau qui le dilate au risque de le trop gonfler (FROMENTIN, Maîtres autrefois, 1876, p.88).
REM. Oratoirement, adv. De manière oratoire. Entre la plaidoirie d'Arnauld contre les Jésuites à la fin du seizième siècle et celle de Gerbier pour Port-Royal au dix-huitième, notre sujet monastique s'encadre tout d'un coup assez oratoirement (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.1, 1840, p.77).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début XVIe s. [date du ms.] art oratoire (Poésie inédite, ms. B.N. fr. 1716, f° 9 ds G. CHASTELLAIN, OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.6, p.XII); spéc. 1798 précautions oratoires (Ac.). Empr. au lat. oratorius «oratoire», dér. de orator, -oris (orateur). Fréq. abs. littér.:452. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 617, b) 619; XXe s.: a) 636, b) 680.

1. oratoire [ɔʀatwaʀ] n. m.
ÉTYM. XIIIe; oratur, v. 1190; lat. ecclés. oratorium, du lat. class. oratum, supin de orare au sens de « prier ».
1 Lieu destiné à la prière, petite chapelle. || Oratoire romain. Sacrarium.Spécialt. (Dans la religion catholique). Se dit des « lieux destinés au culte divin, à l'usage d'un groupe déterminé de fidèles » (Dict. de liturgie romaine). 1. Chapelle (II., 1.), église (II.). || Il disait sa messe (cit. 3) soit à la cathédrale, soit dans son oratoire.(1761). Fig. Lieu où l'on peut se recueillir.
0 Servir Dieu, ce n'est point passer sa vie à genoux dans un oratoire (…) c'est remplir sur la terre les devoirs qu'il nous impose (…)
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, VI, VIII.
2 (1662). Nom de congrégations religieuses. || L'Oratoire de Sainte-Marie, fondé en 1564 à Rome par saint Philippe de Néri. || L'Oratoire de Jésus, fondé au XVIIe siècle à Paris par le cardinal de Bérulle. || Membre de l'Oratoire. || Les Pères de l'Oratoire. Oratorien (→ Divin, cit. 6).Église, maison de la congrégation de l'Oratoire. || Aller à la messe à l'Oratoire.
3 (1377; vx). Prie-Dieu que l'on plaçait dans un renfoncement.
4 Mus. Vx. Oratorio.
DÉR. Oratorien.
HOM. 2. Oratoire.
————————
2. oratoire [ɔʀatwaʀ] adj. et n. m.
ÉTYM. V. 1460; lat. oratorius, de orator « orateur ».
1 a Qui appartient ou qui convient à l'orateur, à l'art de parler en public. || Art oratoire. Déclamation, éloquence; → Assistance, cit. 2.
b (1680). Qui a les caractères propres aux ouvrages d'éloquence. || Développement oratoire. Discours. || Discours étudié et oratoire (→ Génie, cit. 24). || Débit, don, fougue oratoire (→ Apaiser, cit. 20). || Genre, geste, joute (cit. 3), lyrisme, morceau, mouvement, période, poésie, procédé (→ Discours, cit. 22), souffle, style (→ Associer, cit. 9), ton, tour oratoire (→ Harmonie, cit. 23).Convenances oratoires.
1 (…) par un discours fait exprès,
Jacqueau prépare l'auditoire.
Ce morceau vraiment oratoire
Fait bâiller; mais on applaudit.
Florian, Fables, II, 7.
(1798). Loc. Précaution oratoire : moyen qu'on emploie dans un discours, un écrit, une conversation pour se concilier la bienveillance de l'auditeur ou du lecteur et ménager sa susceptibilité, quand on aborde certains sujets délicats (→ Mielleux, cit. 2).
2 N. m. Genre oratoire.
2 Et l'oratoire, avec Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, sera même chassé de la poésie, qui n'aura pas attendu le conseil de Verlaine pour prendre l'éloquence et lui tordre le cou.
A. Thibaudet, Gustave Flaubert, p. 259.
DÉR. Oratoirement.
HOM. 1. Oratoire.

Encyclopédie Universelle. 2012.