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opportunisme

opportunisme [ ɔpɔrtynism ] n. m.
• 1876; de opportun
Politique qui consiste à tirer parti des circonstances, à les utiliser au mieux, en transigeant, au besoin, avec les principes. « Vous allez peut-être m'accuser d'opportunisme ! pourtant ce barbarisme cache une vraie politique » (Gambetta).
Par ext. (XXe) Comportement d'une personne qui règle sa conduite selon les circonstances, qui subordonne ses principes à son intérêt momentané ( opportuniste).

opportunisme nom masculin (de opportun) Attitude consistant à régler sa conduite selon les circonstances du moment, que l'on cherche à utiliser toujours au mieux de ses intérêts. Politique de prudence et de réalisme prônée par Gambetta, Jules Ferry et les républicains modérés entre 1879 et 1895. ● opportunisme (citations) nom masculin (de opportun) René Crevel Paris 1900-Paris 1935 Le surréalisme a mis les pieds dans le plat de l'opportunisme contemporain, lequel plat n'était, d'ailleurs, comme chacun sait, qu'une vulgaire assiette au beurre. Le Clavecin de Diderot Pauvert

opportunisme
n. m. Attitude consistant à agir selon les circonstances, à en tirer le meilleur parti, en faisant peu de cas des principes.

⇒OPPORTUNISME, subst. masc.
A. —Ligne de conduite politique dans laquelle la tactique se détermine d'après les circonstances, en transigeant, si nécessaire, avec les principes. La querelle stérile de l'opportunisme et du radicalisme (JAURÈS, Armée nouv., 1911, p.350):
♦ Plus de principes, rien qui soit juste ou injuste, avec la doctrine de l'opportunisme. À quatre heures, le gouvernement trouve que les coquins sont indignes de tout pardon; à onze heures du soir, ces coquins sont dignes de toutes les miséricordes. Et de la politique, l'opportunisme descendra bientôt dans la pratique de la vie, et il y aura de l'opportunisme dans l'honneur, dans la morale, etc.
GONCOURT, Journal, 1880, p.77.
B. —Comportement d'une personne qui agit en fonction des circonstances et sait exploiter les occasions; parfois péj., aptitude à saisir toutes les occasions avantageuses. À ces mots, face à face, l'occasion lui apparut. Admirable d'instinct, d'opportunisme, elle dit... (MONTHERL., Songe, 1922, p.66). L'amour absolu n'existe pas plus que le parfait gouvernement, et l'opportunisme du coeur est la seule sagesse sentimentale (MAUROIS, Climats, 1928, p.268). V. supra ex.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1876 (Journal Officiel, 13 juillet, p.5090, 1re col. ds LITTRÉ Suppl. 1877). Dér. de opportun; suff. -isme. Fréq. abs. littér.:52.

opportunisme [ɔpɔʀtynism] n. m.
ÉTYM. 1869; de opportun.
1 Politique qui consiste à tirer parti des circonstances, à les utiliser au mieux, en transigeant, au besoin, avec les principes. || Opportunisme d'un parti politique qui temporise, s'allie provisoirement à ses adversaires.
1 Vous allez peut-être m'accuser d'opportunisme ! Je sais que le mot est odieux (…) pourtant je pousse encore l'audace jusqu'à affirmer que ce barbarisme cache une vraie politique.
Gambetta, Disc. sur l'amnistie, Chambre des députés, 21 juin 1880.
2 De là une secrète préférence aussi pour le monarchiste obstiné qui s'en tient à l'idée, sans se régler sur l'expérience. En tout c'est l'opportunisme qui est vil, et le pire de tout est d'adorer l'opportunisme, et d'en faire doctrine.
Alain, Propos, 1er avr. 1914, La vraie République.
2 (XXe). Par ext. Comportement d'une personne qui règle sa conduite selon les circonstances, qui subordonne ses principes à son intérêt momentané (→ Conformisme, cit. 1). Par ext. || Opportunisme du cœur (→ Absolu, cit. 21).
3 Goethe n'est pas demeuré longtemps un révolté. Tout à l'heure je parlais de son « opportunisme ». C'est dire que, de toutes les circonstances, heureuses ou malheureuses, il entend tirer le meilleur parti possible, aussi bien pour lui-même (et non pour un profit matériel) que pour son œuvre, sachant fixer dans la forme la plus appropriée, la meilleure, ce que la conjoncture peut offrir de moins épisodique, de plus commun et susceptible, reconnu par tous, d'être utile à tous.
Gide, Attendu que…, p. 112.
4 S'il avait moins de sévérité que son frère pour le monde actuel, s'il s'en accommodait, somme toute, assez bien — autant par opportunisme naturel que par indifférence (…) — il était loin de le considérer comme un monde parfait.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 224.
DÉR. Opportuniste.

Encyclopédie Universelle. 2012.