ombreux, euse [ ɔ̃brø, øz ] adj.
• XIIIe; lat. umbrosus, de umbra → 1. ombre
1 ♦ Littér. Qui donne de l'ombre. Les hêtres ombreux.
2 ♦ Où il y a beaucoup d'ombre. ⇒ ombragé. Bois ombreux, forêts ombreuses. ⇒ sombre, ténébreux. « Les salles d'attente étaient ombreuses et fraîches » (Camus).
⊗ CONTR. Ensoleillé.
● ombreux, ombreuse adjectif Littéraire. Où il y a de l'ombre. ● ombreux, ombreuse (difficultés) adjectif Emploi Ne pas confondre ces deux adjectifs proches par la forme et par le sens. 1. Ombragé = abrité du soleil par des feuillages. Un banc ombragé du parc. Registre littéraire. 2. Ombreux = où il y a de l'ombre ; qui donne de l'ombre. Une ruelle ombreuse ; se promener sous les tilleuls ombreux. Registre poétique. → ombrageux
ombreux, euse
adj. Plein d'ombre. Vallons ombreux.
⇒OMBREUX, -EUSE, adj.
A. —1. a) Synon. de ombragé (v. ce mot II A). Chemin ombreux; allée, vallée ombreuse. Les tilleuls entrelaçaient leur feuillage ombreux et touffu (...). Il n'y pénétrait qu'un jour faible et doré (KARR, Sous tilleuls, 1832, p.31). Assis sur le bout ombreux d'un banc aux trois quarts trempé de soleil, M. Bergeret oubliait, sous les arbres (A. FRANCE, Orme, 1897, p.143). Ce dessous de l'herbe ombreux et vert, plein d'humidité et d'ombres (GIONO, Joie demeure, 1935, p.300).
b) Synon. de ombré (v. ce mot II A 1 b). L'échancrure ombreuse des corsages (FAURE, Hist. art, 1921, p.113). L'intimité de la pièce ombreuse (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.97).
2. P. méton.
a) [En parlant d'un tableau, etc.] Où l'ombre, les ombres prédomine(nt). Ce qui rattache Whistler (...) à Velasquez, c'est (...) le choix d'une harmonie ombreuse où frissonnent quelques lueurs d'argent et d'or (MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, p.306). Meule jaune-clair définie par deux lignes (...) pour devenir, côté éclairé, un cône jaune-orangé-clair se profilant sur un fond vert foncé, et, côté ombreux, un hémisphère gris-violet, se découpant sur fond clair (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p.14).
b) Littér. Qui caractérise, évoque l'ombre. La chambre silencieuse Dégage une odeur ombreuse De feuillage et de lilas (CLAUDEL, Poés. div., 1952, p.841).
B. —P. anal., rare. Synon. de ombrageux (v. ce mot A, p.anal.). Vos yeux dardent toujours sous leurs ombreuses franges L'or acéré de leurs regards (CROS, Coffret santal, 1873, p.54).
C. —Au fig.
1. Rare. Pudique, prompt à s'effaroucher. Synon. ombrageux (v. ce mot B 2 a). Coeurs ombreux De pudeur belle et rude (JOUVE, Trag., 1922, p.105).
2. Indistinct, secret, ignoré. [Le public] a su l'Ode à la Colonne, l'Ode à l'Arc de Triomphe, mais il ignore les parties mystérieuses, ombreuses, les plus charmantes de Victor Hugo (BAUDEL., Art romant., Th. Gautier, 1859, p.460). Aux gouffres ombreux et scintillants de la sieste, où l'intelligence ne se déplace qu'au ralenti (...) où les contacts sont flous et les lumières équivoques et dorées (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p.178).
REM. Ombreusement, adv. De manière ombreuse, avec des ombres. Une faille ravineuse (...) glissait, ombreusement, furtivement, vers la rivière (GIDE, Si le grain, 1924, p.427).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1694, puis dep. 1835. Étymol. et Hist. a) XIIIe s. [ms.] «où il y a de l'ombre» (Continuation de Perceval, ms. P. 31756, éd. W. Roach, t.4, p.481); b) 1542 fig. «sombre» (Trad. de la Genese d'Aretin, p.14 ds GDF. Compl.: umbreux augure). Du lat. umbrosus «ombragé; sombre; qui donne de l'ombre» (de umbra, v. ombre). Fréq. abs. littér.:146. Bbg. GOHIN 1903, p.317.
ombreux, euse [ɔ̃bʀø, øz] adj.
ÉTYM. XIIIe; ombros, v. 1175; rare av. XVIe; du lat. umbrosus, de umbra. → 1. Ombre.
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2 Qui est à l'ombre; où il y a beaucoup d'ombre. ⇒ Ombragé. || Bois ombreux (→ Ensoleiller, cit. 1), forêts ombreuses. ⇒ Sombre, ténébreux. || Une ombreuse région (→ Gorge, cit. 33). || Une retraite ombreuse (→ Dresser, cit. 28).
1 Si l'on pouvait, jeune Orlando, avoir comme toi une grande forêt ombreuse pour se retirer (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XI.
2 Très ombreuse, cette cour, sous des arceaux, sous des platanes centenaires (…)
Loti, les Désenchantées, XI.
2.1 Voilà pourquoi, à la vue de Geneviève, je me jurai d'aller trouver au fond de leurs jardins, ensoleillés, il va sans dire, là où l'ombre était nécessaire, ombreux là où il fallait le soleil.
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 183.
3 (…) les salles d'attente (…) restaient ouvertes et, quelquefois, des mendiants s'y installaient aux jours de chaleur parce qu'elles étaient ombreuses et fraîches.
Camus, la Peste, p. 125.
4 C'était comme une danse, animée depuis les profondeurs ombreuses où flottaient les algues et les poissons, qui déplaçait la gelée verdâtre et la balançait mollement, durement, d'un bout à l'autre.
J.-M. G. Le Clézio, le Déluge, p. 171.
3 Fig., littér. Assombri, triste. || Visage ombreux.
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CONTR. Brillant, ensoleillé.
Encyclopédie Universelle. 2012.