oison [ wazɔ̃ ] n. m.
• XIIIe; réfect. d'apr. oiseau, de osson; lat. pop. °aucio, aucionis, de auca → oie
1 ♦ Petit de l'oie.
2 ♦ Fig. et vieilli Personne très crédule, facile à mener. « tu es un véritable oison et on n'a guère pris soin de t'instruire, mon pauvre petit » (Sand).
● oison nom masculin (bas latin aucio, -onis) Jeune oie. Littéraire. Personne crédule, facilement dupe. ● oison (difficultés) nom masculin (bas latin aucio, -onis) Sens Ne pas confondre oisillon (= petit d'un oiseau, quelle que soit son espèce) et oison (= petit de l'oie).
oison
n. m. Jeune oie.
⇒OISON, subst. masc.
A. —Petit de l'oie sauvage ou domestique. Le regard oblique d'une oie sur les sept oisons qui la suivent (RENARD, Journal, 1904, p.901).
♦Oison bridé. Oison auquel on a placé une plume dans les ouvertures de la partie supérieure du bec, pour l'empêcher de passer à travers les haies. (Dict. XIXe et XXe s.).
— P. méton. Chair de cet animal. Je vous pourrais montrer à Amiens plus de quatorze vieilles rôtisseries bien odorantes (...) j'aimerais voir un bon et gros oison en broche (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p.104).
B. —P. compar. ou p. anal., péj.
♦Loc. Se laisser plumer comme un oison. Se laisser dépouiller:
• ♦ Ses résignations, à lui, me font bouillir; pas moyen de l'amener à se défendre; il s'est laissé plumer comme un oison, disant merci à tous ceux qui voulaient bien prendre, et prenaient au nom du Seigneur.
GIDE, Caves, 1914, p.771.
♦Oison (bridé). Jeune personne niaise, facile à mener. Qu'est-ce à dire, oison bridé? (SAND, Hist. vie, t.3, 1855, p.326). Ce niais couronné, cet oison, valait-il qu'on se donnât tant de peine à gouverner pour lui son royaume? (DRUON, Louve Fr., 1959, p.117). Quel novice, quel oison fais-tu encore, quoique tu te prétendes recuit et trempé par un malheureux demi-siècle (ARNOUX, Visite Mathus., 1961, p.166).
REM. 1. Oisonne, subst. fém., péj. Jeune fille peu intelligente, sotte. Mais, petite oisonne, (...) à quoi cela te servirait-il de te noyer? C'est bête comme tout la mort (HUYSMANS, Marthe, 1876, p.74). Emploi adj., hapax. [En parlant d'une chose] Bête. [Manette] avait la virginité bête et heureuse d'impressions, l'allégresse un peu oisonne de la Parisienne à la campagne (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p.237). 2. Oisonnerie, subst. fém. Simplicité excessive, qui confine à la bêtise. Avec le vide de sa vie en place et son lointain provincialisme dans le département de Seine-et-Oise, Saint-Gratien ressemble à une petite cour tombée en enfance. L'oisonnerie de Mme de Galbois s'étale tout à son aise (GONCOURT, Journal, 1877, p.1200).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep.1740. Étymol. et Hist. 1. Ca 1230 «petit de l'oie» (Gaydon, 276 ds T.-L.); 1532 oison bridé (RABELAIS, Pantagruel, XIX, éd. V.-L. Saulnier, p.158); 2. 1585 oison coiffé «personne très crédule, facile à mener» (N. DU FAIL, Contes et discours d'Eutrapel ds OEuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t.2, p.258); 1588 oison «id.» (MONTAIGNE, Essais, III, 7, éd. P.Villey et V.-L. Saulnier, p.916); 1611 oison bridé «id.» (COTGR.). Réfection, d'apr. oiseau, de l'a. fr. osson (XVe s. ds GDF., s.v. oison), qui s'est maintenu dans les parlers de l'Est, FEW t.1, p.172a, et qui est issu du b. lat. aucio, -onem, dér. de auca (v. oie). Cf. auciun «petit de l'oie» dès le VIIIe-IXe s. ds les Gl. de Cassel (BARTSCH Chrestomathie 1, 16). Fréq. abs. littér.:52. Bbg. LERAT (P.). Le Ridicule et son expr. ds les comédies fr. de Scarron à Molière. Lille, 1980, pp.117-118.
oison [wazɔ̃] n. m.
ÉTYM. XIIIe; réfect. d'après oiseau, d'une forme osson, du lat. pop. aucio, aucionem, de auca. → Oie, oiseau.
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b Personne très crédule, facile à mener. ⇒ Niais (étym.). Cf. aussi Bridoye, personnage de Rabelais. — ☑ Loc. (vx). Oison bridé. Cf. Brid'oison, personnage du Mariage de Figaro, de Beaumarchais.
0 (…) tu es un véritable oison et on n'a guère pris soin de t'instruire, mon pauvre petit.
G. Sand, François le Champi, I.
Encyclopédie Universelle. 2012.