offrande [ ɔfrɑ̃d ] n. f.
• 1080; lat. médiév. offerenda, subst. au fém., du lat. class. offeranda « choses à offrir »
1 ♦ Don que l'on offre à la divinité ou à ses représentants. Offrande votive, expiatoire. — (Relig. anc.) ⇒ libation, sacrifice.
2 ♦ Liturg. Cérémonie pratiquée à certaines messes où le prêtre présente la patène à baiser et reçoit les dons des fidèles.
3 ♦ Vieilli ou littér. ⇒ 1. don, 2. présent. Offrande à une œuvre de bienfaisance. ⇒ obole. « L'offrande de mon ami fut beaucoup plus considérable » (Baudelaire). — Fig. Ce que l'on offre à qqn pour lui prouver son dévouement, sa reconnaissance, son amour... « quelqu'un vers qui porter en offrande sa noblesse et sa pureté » (A. Gide).
● offrande nom féminin (latin médiéval offerenda, choses qui doivent être offertes) Don fait à la divinité ou déposé dans un temple avec une intention religieuse. Don volontaire et, le plus souvent, modeste : Verser une offrande. Cérémonie qui se pratique à certaines messes, et pendant laquelle les fidèles viennent en procession déposer leurs dons. ● offrande (synonymes) nom féminin (latin médiéval offerenda, choses qui doivent être offertes) Don fait à la divinité ou déposé dans un temple...
Synonymes :
- oblation
Don volontaire et, le plus souvent, modeste
Synonymes :
- aumône
- cadeau
- don
- libéralités
- secours
offrande
n. f.
d1./d Litt. Don. Apporter son offrande à une souscription.
d2./d Don fait à une divinité, à ses ministres.
⇒OFFRANDE, subst. fém.
A. —RELIG. Don que les fidèles offrent à un dieu, à Dieu pour l'honorer.
1. [Dans les relig. antiques] Les parties de la victime destinées à l'offrande sont recouvertes de graisse, et consumées avec des libations sur des charbons embrasés (CHATEAUBR., Martyrs, t.1, 1810, p.152).
2. [Dans la liturg. cath. et romaine]
a) Obole. Offrande propitiatoire, votive. Déposer une offrande dans le tronc de l'église (ABOUT, Grèce, 1854, p.279):
• ♦ Sur une nappe d'un blanc immaculé recouvrant leur margelle ou sur une table placée tout contre, formant autel, les femmes (...) ont disposé un crucifix, un cierge, un verre d'eau bénite avec une branche du buis des Rameaux, du sel et une gracieuse offrande de beurre et d'oeufs, quelquefois du lard.
MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., t.1, 1954, p.73.
♦Faire son offrande. Cette jeune veuve qu'on avait vu venir en humble pèlerine faire son offrande à ce naissant sanctuaire (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p.181).
b) Don du pain, du vin et de la quête recueillie qui sont disposés sur l'autel pour être offert à Dieu par l'assemblée liturgique. Le disciple, qui a reçu gratuitement, doit donner gratuitement, et faire à Dieu des offrandes cultuelles (LÉON 1975, s.v. don).
c) Procession en usage à certaines messes (enterrement, mariage) et pendant laquelle les fidèles baisent la patène présentée par le prêtre et offrent leurs dons. Aller à l'offrande. C'était fini, l'offrande était faite, le célébrant s'en allait, accompagné du cérémoniaire, des thuriféraires et des acolytes, après avoir prié Dieu de bénir les époux (ZOLA, Rêve, 1888, p.206).
B. —P. anal. Présent dont on gratifie quelqu'un pour lui prouver son dévouement, son attachement. Il n'est pas jusqu'à ces gens du peuple qui ne s'empressent d'apporter leur offrande (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.541).
♦Apporter qqc. en offrande. Elle apporta en offrande sa robe de noces, lorsque d'épouse tendrement chérie elle fut devenue veuve errante et exilée (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836 p. VI).
— P. anal. Tout homme et toute femme devraient penser continuellement à ceci que le bonheur, j'entends celui que l'on conquiert pour soi, est l'offrande la plus belle et la plus généreuse (ALAIN, Propos, 1923, p.473).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 offrende «don que l'on offre à Dieu» (Roland, éd. J. Bédier, 3861); 2. a) ca 1200 «antienne qui précède l'offrande du pain et du vin» (JEAN RENART, Escoufle, éd. Fr. Sweetser, 232); b) ca 1260 «cérémonie pratiquée à certaines messes, où le prêtre présente la patène à baiser et reçoit les dons des fidèles» (RUTEBEUF, Miracle de Théophile, 232 ds OEuvres compl., éd. E. Faral et J. Bastin, t.2, p.187); 3. ca 1270 «don, présent» (Richart le beau, 2460 ds T.-L.). Empr. au lat. médiév. offerenda, subst. du fém. du lat. offerendus «qui doit être offert», adj. verbal de offerre, v. offrir. Offerenda est att. au sens de «offrande faite par les fidèles à l'Église» au Xe s. (Nov. gloss.), au sens de «offertoire, partie de la messe» dès le IXe s. (Amalarius, ibid.), au sens de «antienne de l'offertoire» au Xe s. (BLAISE Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.:600. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 956, b) 920; XXe s.: a) 657, b) 846.
offrande [ɔfʀɑ̃d] n. f.
ÉTYM. V. 1112; offrende, 1080; lat. médiéval offerenda, subst. au f., du lat. class. offeranda « choses à offrir ».
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1 Don que l'on offre à la divinité ou à ses représentants. || Offrande à Dieu, à Jésus-Christ (→ Autant, cit. 38), à l'Église (→ Denier de Saint-Pierre). || Offrande votive d'action de grâce (→ Ex-voto). || Offrande expiatoire. || Faire une offrande. || Quête pour recueillir les offrandes des fidèles. || Acte d'offrande. ⇒ Oblation. — L'Offrande musicale, de J.-S. Bach (1747). — (Relig. anc.). || Offrande de bêtes (→ Holocauste, cit. 1). ⇒ Sacrifice. || Offrande de lait, de vin. ⇒ Libation. || Envoyer des offrandes dans les temples (→ Célébrité, cit. 1), à l'autel. || Faire l'offrande d'une victime humaine. || Offrande faite aux âmes des ancêtres (cit. 7). || Porteurs d'offrandes. ⇒ Choéphore.
1 De toute autre victime (qu'Iphigénie) il (Éole) refuse l'offrande.
Racine, Iphigénie, III, 5.
2 Les offrandes votives, ainsi que les boucliers enlevés à l'ennemi dans le cours de la guerre Médique, étaient suspendus en dehors de l'édifice (…)
Chateaubriand, Itinéraire…, I, p. 188.
3 L'oblation est l'action d'offrir; et l'offrande est la chose qui doit être offerte.
Littré, Dict., art. Offrande.
2 (Fin XIIe). Liturgie cathol. Cérémonie pratiquée à certaines messes (mariage, sépulture) où le prêtre présente la patène à baiser et reçoit les dons des fidèles. || Aller à l'offrande. || Le troupeau bourgeois et paysan qui se pressait à l'offrande (→ Curiosité, cit. 14).
3 (Fin XIIIe). Cour. Don, présent (→ Dette, cit. 11; inestimable, cit. 2). || Offrande à un pauvre, à une œuvre de bienfaisance… ⇒ Aumône, charité.
4 Nous fîmes la rencontre d'un pauvre qui nous tendit sa casquette en tremblant (…) L'offrande de mon ami fut beaucoup plus considérable que la mienne (…)
Baudelaire, le Spleen de Paris, XXVIII.
♦ (1661). Fig. Ce que l'on offre à qqn pour lui prouver son dévouement, sa reconnaissance, son amour… || Tous les Français, depuis le premier jour de la France, ont apporté leur offrande (→ Fondation, cit. 6). || Faire à qqn l'offrande de son amitié, de son dévouement. ⇒ Offrir. || Porter, apporter en offrande sa noblesse… (→ Âme, cit. 66). — L'offrande lyrique (ou Gitanjali), poèmes de Rabindranath Tagore, traduits en français par André Gide.
5 L'éclat de ses yeux, ses sourcils levés, son visage naturellement tendu en avant, lui donnaient toujours l'air d'accourir, d'apporter sa jeunesse en offrande.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 70.
Encyclopédie Universelle. 2012.