obsidional, ale, aux [ ɔpsidjɔnal, o ] adj.
• XVe; lat. obsidionalis, de obsidio « siège »
♦ Didact. Relatif, propre aux sièges, aux villes assiégées. Monnaie obsidionale, frappée dans une ville assiégée. — Fièvre obsidionale : sorte de psychose collective qui atteint une population assiégée. — Psychol. Délire obsidional : délire d'un sujet qui se croit assiégé, environné de persécuteurs.
● obsidional, obsidionale, obsidionaux adjectif (latin obsidionalis, de obsidio, -onis, siège) Qui concerne le fait d'assiéger une ville, d'être assiégé. Se dit des monnaies de nécessité frappées pendant un siège, donc de fabrication hâtive. ● obsidional, obsidionale, obsidionaux (expressions) adjectif (latin obsidionalis, de obsidio, -onis, siège) Couronne obsidionale, couronne que les Romains donnaient à celui qui avait fait lever le siège d'une ville. Fièvre obsidionale, psychose collective qui frapperait la population d'une ville assiégée.
⇒OBSIDIONAL, -ALE, -AUX, adj.
A. —Qui concerne le siège d'une ville. Bien qu'il fût employé du Gouvernement et de ce fait exempt du service militaire pendant la période obsidionale, il s'était laissé inscrire au bataillon de son quartier (VERLAINE, OEuvres compl., t.4, Louise Leclercq, 1886, p.129).
— ANTIQ. ROMAINE. Couronne obsidionale. Couronne décernée à celui qui avait délivré une ville assiégée. Si j'avais délivré la Rome chrétienne, je ne demandais qu'une couronne obsidionale, une tresse d'herbe cueillie dans la ville éternelle (CHATEAUBR., Mém., t.2, 1848, p.252).
♦Monnaie obsidionale. Monnaie frappée durant un siège pour suppléer à la rareté des espèces. (Dict. XIXe et XXe s.). On a employé le cuir à faire des monnaies obsidionales (Ac. 1798-1935).
B. —PSYCH., SOCIOL. Qui frappe les habitants d'une ville assiégée. Désertée de presque tous ses habitants, livrée aux soldats, la malheureuse ville semblait plongée dans la torpeur obsidionale (DUHAMEL, Pesée des âmes, Paris, Mercure de France, 1949, p.235).
♦Fièvre, folie obsidionale. Désordre mental qui frappe la population d'une ville assiégée. La «fièvre obsidionale» favorisait l'agitation révolutionnaire (BAINVILLE, Hist. Fr., t.2, 1924, p.219). Ce sentiment de l'«espace vital», on l'a vu, avec la fièvre obsidionale, passer de la psychologie des individus dans celle des nations et des peuples (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.301).
— P. anal., PATHOL. Délire obsidional. Délire, folie d'une personne qui se croit assiégée, persécutée:
• ♦ Sa maladie [de Rousseau] est surtout spirituelle: étrange délire obsidional. Il est un homme assiégé; le monde entier l'enserre et lui, il demeure enfermé dans la région la plus trouble, la plus confuse de lui-même.
MAURIAC, Gds hommes, 1949, p.115.
Prononc. et Orth.:[], plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. XVIe s. (Sexte J. Frontin, I, 3 ds GDF.); 1690 (FUR.: Obsidionale adj. fem. C'est une epithete que les Romains donnoient à des couronnes dont ils honoroient les Generaux qui avoient delivré une armée Romaine assiegée des ennemis, et qui les avoient obligez à decamper). Empr. au b. lat. obsidionalis «de siège» (IVe s.), att. dans le syntagme corona obsidionalis «couronne obsidionale» dès la période class., dér. de obsidio, -onis «siège», de obsidere «assiéger», comp. de ob «devant» et sedere «se tenir». Cf. en m. fr. le syntagme couronne obsidionnaire 1559 (POLDO D'ALBENAS, Discours historial de l'antique et illustre cité de Nismes, p.52). Bbg. DARM. 1877, p.182.
obsidional, ale, aux [ɔpsidjɔnal, o] adj.
ÉTYM. XVe; lat. obsidionalis, dér. de obsidio « siège », de obsidere « assiéger ». → Obséder.
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♦ Didact. Relatif aux sièges, aux villes assiégées. — Antiq. rom. || Couronne obsidionale : couronne d'herbes donnée à celui qui avait fait lever un siège. || Monnaie (cit. 7) obsidionale, frappée dans une ville assiégée.
1 Au même instant un nouvel assiégeant débusqua dans la chambre en faisant le saut périlleux. C'est Scapin à qui son ancien métier de bateleur et de soldat donnait des facilités singulières pour ces sortes d'ascensions obsidionales.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, XVII.
2 Désertée de presque tous ses habitants, livrée aux soldats, la malheureuse ville semblait plongée dans la torpeur obsidionale.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, X.
♦ Loc. Vx. || Folie obsidionale. Mod. || Fièvre obsidionale : psychose collective qui peut se produire dans une population assiégée et menacée.
3 En effet, la fièvre obsidionale, qui travaillait alors l'Angleterre, y faisait foisonner les organes de renseignements et de sécurité.
Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre, t. I, p. 124.
♦ Psychopath. || Délire obsidional : « ensemble d'interprétations et d'attitudes de défense liées au sentiment d'être assiégé, environné de persécuteurs » (Sivadon, in Piéron, Voc. de la psychologie). ⇒ Persécution (folie de la).
Encyclopédie Universelle. 2012.