Akademik

nationaliser

nationaliser [ nasjɔnalize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1842 ; « rendre national » 1792; de national
Opérer la nationalisation de (une entreprise privée). P. p. adj. Entreprises nationalisées, où est intervenue la nationalisation. Le secteur nationalisé ( public) . Les banques nationalisées. ⊗ CONTR. Dénationaliser, privatiser.

nationaliser verbe transitif (de national) Effectuer une nationalisation, procéder à la nationalisation des moyens de production, du crédit, etc.

nationaliser
v. tr. Procéder à la nationalisation de. Nationaliser les grandes industries.

⇒NATIONALISER, verbe trans.
A.Emploi trans.
1. a) Étendre, rendre commun à toute une nation. Les impositions se payaient partout, la conscription était nationalisée (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.450).
b) ) Donner à un pays, à un groupe humain une structure qui le caractérise comme étant une nation. Louis XIV a fait périr plus d'hommes pour creuser les aqueducs de Maintenon que la Convention pour asseoir justement l'impôt, pour mettre de l'unité dans la loi, nationaliser la France et faire également partager les héritages (BALZAC, Peau chagr., 1831, p.54).
) Donner à quelque chose des traits caractéristiques propres à une nation, qui différencient une nation d'une autre. Aujourd'hui notre scène porte une tragédie non plus religieuse, mais nationale et qui modèle la religion à son image, la soustrait à la circulation catholique, la nationalise (THIBAUDET, Princes lorr., 1924, p.156). Quand elle traduit, la Comedia espagnole nationalise aussitôt ses emprunts, et des histoires italiennes ou françaises fait des drames ou des tableaux de moeurs espagnols (BRASILLACH, Corneille, 1938, p.61).
c) Rendre représentatif d'une nation. Cette proposition est conforme aux principes de Juillet, c'était incarner le pays dans l'électorat, et conséquemment nationaliser les assemblées futures (BALZAC, OEuvres div., t.2, 1831, p.132).
2. a) Transférer à l'État la propriété d'un bien. En 1789, c'est une forme de propriété étroitement définie que frappait la Révolution. Quand elle nationalisait les biens du clergé, c'est une propriété corporative bien déterminée qu'elle absorbait (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.89).
b) ÉCON. POL. Opérer une nationalisation (v. ce mot B 2). Nationaliser une entreprise, un groupe, un secteur de l'économie. Les organisations communistes vont nationaliser la terre, et déclarer les créances illégales (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p.260). Sans doute, au cours du mois de décembre, fis-je adopter par le gouvernement, puis voter par l'Assemblée, la loi qui nationalisait la Banque de France et quatre établissements de crédit (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p.277).
3. Rare. Changer de nationalité. Synon. usuel naturaliser. «Faut que tu nous rendes un service, Joigneau», dit Loutre (...). «C'est rapport au Fritz. On voudrait le faire nationaliser (MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p.1052).
B.Emploi pronom.
1. [Le suj. désigne une pers., une collectivité] Prendre les moeurs, les caractères spécifiques d'une nation. Quelques hommes illustres dans les lettres, les triomphes de la tribune, Monsieur de Talleyrand dans les congrès, la conquête d'Alger, et plusieurs noms redevenus historiques sur les champs de bataille, montrent à l'aristocratie française les moyens qui lui restent de se nationaliser (BALZAC, Langeais, 1834, p.228). Impossibilité de la race juive à se nationaliser (PROUST, Temps retr., 1922, p.913).
[P. anal.] N'est-ce pas en se nationalisant qu'une littérature prend une signification plus universelle, un intérêt plus humainement général? (BENDA, Trahis. clercs, 1927, p.296).
2. Se constituer en nation. Que les régions où le pur spéculatif s'est maintenu le plus longtemps semblent être l'Allemagne et l'Italie, c'est-à-dire celles qui se sont le plus tard nationalisées, et qu'elles aient cessé à peu près de le produire le jour précisément qu'elles devinrent des nations (BENDA, Trahis. clercs, 1927 p.199).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. a) 1792 «rendre national, identifier avec la nation» (CHABOT ds AULARD, La Société des Jacobins, t.4, p.321, 23 sept. ds RANFT, p.120: nationalise[r] ... l'armée [cf. BRUNOT t.9, p.927]); b) 1793 «déclarer propriété d'État» (AULARD, Recueil des Actes du Comité de salut public, t.2, p.234, 1er mars ds RANFT, p.120: 165 bons chevaux, qu'on pourrait nationaliser); c) 1842 écon. pol. (C. PECQUEUR, Théorie nouvelle..., p.675 ds DUB. Pol., p.351: socialiser et nationaliser tous les instruments de travail); 1948 entreprise nationalisée (L'Aurore, 23 sept., p.1); 1956 secteur nationalisé (CHENOT, Entr. national., p.31); 2. 1800 pronom. «se fixer dans une nation, en adopter les moeurs» (BOISTE). Dér. de national; suff. -iser. Fréq. abs. littér.:21. Bbg. QUEM. DDL t.6.

nationaliser [nasjɔnalize] v. tr.
ÉTYM. 1842; « rendre national », 1972, Bloch; de national.
1 Vieilli. Rendre national; donner à qqn le caractère, l'esprit national.Pron. || Étrangers qui sont déjà naturalisés, mais qui ne sont pas encore vraiment nationalisés.Pron. || Étrangers qui se nationalisent facilement.
2 ( ci-dessus Nationalisation). Transférer à l'État la propriété d'un bien. || Nationaliser une entreprise.
——————
nationalisé, ée p. p. adj.
|| Entreprises nationalisées, où est intervenue la nationalisation. Public, semi-public. || Secteur nationalisé. || Les banques nationalisées.
CONTR. Dénationaliser, privatiser. — (Du p. p.) Privé.
DÉR. Nationalisable, nationalisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.