mutualité [ mytɥalite ] n. f.
1 ♦ Rare Caractère de ce qui est mutuel.
2 ♦ Forme de prévoyance volontaire par laquelle les membres d'un groupe, moyennant le paiement d'une cotisation, s'assurent réciproquement une protection sociale (en cas de maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès) ou se promettent certaines prestations. ⇒ association, mutuelle. Mutualité agricole.
● mutualité nom féminin (de mutuel) Système de solidarité entre les membres d'un groupe, à base d'entraide mutuelle. L'ensemble des sociétés mutualistes. ● mutualité (expressions) nom féminin (de mutuel) Mutualité agricole, organisation professionnelle qui assure la couverture des risques professionnels de l'agriculture (Assurances mutuelles agricoles) et qui gère le système de protection sociale des exploitants et des ouvriers agricoles (Mutualité sociale agricole). ● mutualité (synonymes) nom féminin (de mutuel) Système de solidarité entre les membres d'un groupe, à base...
Synonymes :
mutualité
n. f. Système de solidarité sociale (assurance, prévoyance) fondé sur l'entraide mutuelle des membres cotisants groupés au sein d'une même société à but non lucratif. La mutualité fut une des formes de socialisme préconisées par Proudhon.
— Ensemble des sociétés mutualistes.
⇒MUTUALITÉ, subst. fém.
A. — Rare
1. Échange d'actes ou de sentiments équivalents entre deux ou plusieurs personnes. Les deux partenaires se mécomprennent mutuellement (...) l'un aime sans oser le dire à celui dont il ne se croit pas aimé; l'autre à son tour aime sans se savoir aimé. Dans l'ignorance de cette mutualité l'un et l'autre attendent en vain le mot qui arrangerait tout: peut-être ne se trouveront-ils jamais (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p.166).
2. Caractère mutuel (d'un acte, d'un sentiment). L'amour comporte une mutualité de sentiments, une certitude de jouissances que rien n'altère, et un trop constant échange de plaisirs, une trop complète adhérence entre les coeurs pour ne pas exclure la jalousie (BALZAC, Langeais, 1834, p.308):
• 1. Quel dommage que ce Saint-Victor ne puisse faire un ami! Que de sympathies d'idées, de principes, de sentiments entre nous! Car il faut le reconnaître, il faut, dans une liaison, deux choses: la mutualité de l'estime et une certaine rencontre sur le terrain non pas précisément des idées politiques, si l'on veut, mais des idées philosophiques.
GONCOURT, Journal, 1860, p.722.
B. — DR. SOC., au sing. (avec parfois une majuscule)
1. Action sociale de prévoyance et d'entraide pratiquée par des associations, à but non lucratif, dont les membres s'assurent mutuellement contre certains risques ou se promettent certaines prestations moyennant le versement d'une cotisation (d'apr. CAP. 1936). L'intérêt que l'État porte actuellement à la mutualité est sans doute lié à son désir de la voir se substituer à lui pour un certain nombre de réalisations para-médicales (SUAVET 1962):
• 2. Parce qu'à la différence de l'épargne, elle est un moyen de prévoyance collective, la mutualité [it. ds le texte] a été longtemps, en Europe dès le Moyen Âge, la forme privilégiée adoptée par les ouvriers pour se garantir contre les risques sociaux. Groupement sans but commercial, la société de secours mutuel unit des membres qui s'assurent mutuellement. La charge des risques est entièrement diffusée sur l'ensemble des mutualistes.
J. DOUBLET, G. LAVAU, Séc. soc., Paris, P.U.F., 1957, p.16.
2. P. méton. Ensemble des organismes qui pratiquent cette action sociale. La Mutualité, tout comme la Sécurité sociale, n'entend pas abandonner ses adhérents qui, affirme-t-elle, n'ont rien à reprocher aux cliniques conventionnées (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p.8, col.2). Les caisses de mutualité agricole se divisent en deux groupes: les assurances mutuelles agricoles (dites «mutualité 1900»), qui pratiquent l'assurance contre les accidents, l'incendie, la grêle et la mortalité du bétail, et la mutualité sociale agricole, qui gère la protection sociale obligatoire (Pt Lar. Méd. 1976).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1599 «caractère de ce qui est mutuel» (LASPHRISE, 136 ds Z. rom. Philol. t.29, p.81); 1784 (RESTIF DE LA BRETONNE, Pays., II, 235 ds BRUNOT t.6, 2, 1, p.1145); 2. 1829 «système de solidarité à base d'entraide mutuelle» (BOISTE); 3. 1907 «ensemble des associations de secours mutuel» (Nouv. Lar. ill. Suppl.). Dér. sav. de mutuel; suff. -(i)té. Fréq. abs. littér.:30. Bbg. GOHIN 1903, p.272.
mutualité [mytɥalite] n. f.
ÉTYM. 1784; attestation isolée, 1599; de mutuel.
❖
1 Rare. Caractère de ce qui est mutuel. || La mutualité d'un échange. ⇒ Réciprocité.
2 (1829). Dr. « Forme de prévoyance volontaire fondée sur un système d'engagements synallagmatiques par lequel les membres d'un groupe, moyennant le seul payement d'une cotisation, s'assurent réciproquement contre certains risques (maladies, blessures, infirmités, chômage) ou se promettent certaines prestations (frais funéraires, secours aux ascendants, veuves, orphelins), en se garantissant les mêmes avantages sans autre distinction que celle qui résulte des cotisations fournies et en excluant toute idée de bénéfice » (Capitant, Voc. juridique, Mutualité). ⇒ Association, assurance, mutuelle, société, solidarité. || La mutualité française. || La mutualité agricole.
Encyclopédie Universelle. 2012.