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musiquer

musiquer [ myzike ] v. <conjug. : 1>
• 1392 au sens 2; de musique
Vx
1 V. tr. Mettre en musique. Musiquer des vers.
2 V. intr. Jouer de la musique. « Nous musiquâmes tout le jour au clavecin du prince » (Rousseau).

⇒MUSIQUER, verbe
Vx ou littér.
A.Emploi trans.
1. Mettre en musique. Musiquer des vers. Les tramways feux verts sur l'échine Musiquent au long des portées De rails leur folie de machines (APOLL., Alcools, 1913, p.59). Les Grenadiers de Mont-Cornette dont (...) j'avais accepté de faire la musique sur l'instante prière de madame Ugalde (...) ces deux pièces lamentables me donnèrent cent fois plus de mal à musiquer que la triomphante Fille de Madame Angot (L. SCHNEIDER, Maîtres opérette fr., Hervé, Charles Lecoq, 1924, p.229).
2. Moduler, émettre de façon agréable à l'oreille. Rires musiqués. Un homme sera forcé, pour me parler, de musiquer sa voix (BALZAC, Mém. jeunes mariées, 1842, p.170).
B.Emploi intrans., fam. ou région. (surtout Centre et Ouest). Exécuter, jouer de la musique. Il avait pu exceller dans les vers latins, musiquer et peindre sans avoir appris (...): sa vocation véritable était d'être homme de peine (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.759). Grimm aimait la musique, jouait du clavecin, ils «musiquèrent» ensemble et devinrent passionément amis (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p.293).
REM. 1. Musicable, adj. [Correspond à supra A 1]. Qui peut être mis en musique. La limitation de la musique aux sons notables, exécutables (...) a pour conséquence l'édification de toute oeuvre musicale à partir de structures, ou archétypes, qui ont semblé jusqu'à présent les seuls «musicables» (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p.146). L'habileté des librettistes Jules Barbier et Michel Carré, et plus encore celle de Gounod, fut de ne prendre dans Goethe que les scènes «musicables» (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p.149). 2. Musicant, -ante, adj., vx. Synon. de musiquant (infra). Au bout d'une heure de ce dialogue musicant, les deux fils de Stépanida, tout à coup pris de la virtuosité bohémienne, se mettaient à jouer, tous les deux à la fois (E. DE GONCOURT, Zemganno, 1879, p.170). 3. Musiquant, -ante, part. prés. en emploi adj., vx. [Correspond à supra B] Qui joue de la musique, qui musique. Une maison (...) toujours mangeante, musiquante, chantante, recueillant au passage toutes les notoriétés et toutes les voix jeunes et vieilles (GONCOURT, Journal, 1867, p.362).
Prononc.:[myzike], (il) musique [myzik]. Étymol. et Hist. 1. a) 1392 «jouer de la musique» en parlant d'un instrument «rendre un son» ici part. prés. adj. instrumens musicans (EUSTACHE DESCHAMPS, L'art de dictier, De Musique ds Œuvres complètes, éd. G. Raynaud, VII, 269); 1583 inf. (GAUCHET, Vendanges, p.217); b) 1837 «émettre d'une façon mélodieuse» paroles ... si bien musiquées (BALZAC, Confid. Ruggieri, p.306); 2. av. 1574 [éd.] «mettre en musique» (JODELLE, Épithalame de Madame Marguerite ds Œuvres, éd. Marty-Laveaux, II, 118). Dér. de musique; dés. -er. Bbg. GOHIN 1903, p.250.

musiquer [myzike] v.
ÉTYM. 1392; de musique.
Vieux.
1 V. intr. Jouer de la musique.
1 Après le dîner on fit apporter de la musique. Nous musiquâmes tout le jour au clavecin du prince (…)
Rousseau, les Confessions, VIII.
2 V. tr. (1583). Mettre en musique.Au p. p. || « Des scènes de tragédie ou de comédie musiquées » (Diderot).
2 Ils ne savent pas encore ce qu'il faut mettre en musique, ni par conséquent, ce qui convient au musicien (…) Il n'y a pas six vers de suite dans tous leurs charmants poèmes qu'on puisse musiquer.
Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 48.
Par métaphore :
3 Les tramways feux verts sur l'échine
Musiquent au long des portées
De rails leur folie de machines
Apollinaire, Alcools, p. 34.

Encyclopédie Universelle. 2012.