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• XIII^e « faire la guerre »; lat. militari, de miles, itis « soldat »

1 ♦ (1669 dr.) (Choses) Militer pour, contre : constituer une raison, un argument pour ou contre. Les arguments, les raisons qui militent en faveur de cette décision. « Tout ce qui militait en 1789 pour le maintien de l'Ancien Régime » (Chateaubriand).

2 ♦ (1794) (Personnes) Agir, lutter sans violence (pour ou contre une cause) en s'efforçant de rallier autrui à ses convictions. Militer pour la paix, contre la violence. — Spécialt Être un militant (de parti, de syndicat). « un copain qui milite à la Guerre sociale » (Romains).

Synonymes :

v. intr.

d1./d OEuvrer activement à la défense ou à la propagation d'une idée, d'une doctrine.

|| être militant d'une organisation. Militer dans l'opposition.

d2./d Militer pour, contre: plaider pour, contre. Cet élément milite pour sa thèse.

⇒MILITER, verbe trans.

A. — [Le suj. désigne une chose] Militer pour, contre, en faveur de qqn/de qqc. Constituer un argument favorable ou défavorable; agir pour ou contre quelqu'un, quelque chose. Argument, écrit, exemple, fait qui milite en faveur, pour ou contre qqc. ou qqn.

— [Le compl. prép. désigne une chose] Ces raisonnements ne militent pas avec moins de force pour les républiques (CONSTANT, Esprit conquête, 1813, p.193). Toutes les raisons imaginables pour établir que cette société est impossible, militeront de même contre la société des individus (MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t.2, 1821, p.18):

• 1. Cela semble en effet revenir à dire que le rapport de l'âme au corps n'est pas objectivement déterminable; or l'existence de nombreuses constances psycho-physiques paraît militer en faveur d'une thèse inverse.

G. MARCEL, Journal, 1914, p.126.

— [Le compl. prép. désigne une pers.] Aucun précédent ne militait en ma faveur (DUMAS père, Comment je devins aut. dram., 1833, p.20).

B. — [Le suj. désigne une pers.]

1. Combattre, lutter (sans employer de moyens violents) pour faire prévaloir une idée, une thèse, une doctrine. Lord Byron, Pigault-Lebrun et M. de Stendhal militent en faveur du néant (DELÉCLUZE, Journal, 1824, p.21). Il était fiancé et promenait toujours à son bras (...) cette molle agrégative de lettres qui militait autrefois pour les lignes dites «fascistes» (MAGNANE, Bête à concours, 1941, p.213).

♦Emploi abs. Le plus beau temps de ma vie a peut-être été l'époque où je militais en province, où j'étais secrétaire d'un rayon (NIZAN, Conspir., 1938, p.173).

— Emploi intrans., RELIG. CATH., rare. [Correspond à militant I A] Lutter pendant sa vie terrestre pour respecter les préceptes de l'Évangile. Il existe une triple analogie entre les pierres de l'édifice [l'église], les bienheureux de la Jérusalem céleste et les fidèles qui militent ici-bas (BARRÈS, Pitié églises, 1914, p.50).

2. En partic. [Le suj. désigne une pers. appartenant à une organisation, un parti, un syndicat] Effectuer les tâches (tant matérielles qu'intellectuelles) indispensables à l'approfondissement et à la diffusion des idées qu'un militant veut voir triompher. Militer dans un parti, un syndicat. Des milliers de jeunes qui avait milité dans la J.A.C., qui s'y étaient révélés inventifs, actifs, révolutionnaires se retrouvaient, plusieurs années après leur installation ou leur mariage, avec des responsabilités minimes et impuissants à faire entendre leur voix (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p.141):

• 2. Pourquoi est-il impossible de comprendre pleinement le communisme si l'on ne milite pas à l'intérieur du parti? C'est que le marxisme veut être avant tout la fin de l'attitude philosophique, c'est-à-dire contemplative.

LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p.6.

Prononc. et Orth.:[milite], (il) milite [milit]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1480 «faire la guerre» (Arch. Nord, B 7662, pièce 15 ds IGLF); 2. 1669, 11 avr. «constituer une raison en faveur de quelque chose» (Arrêt du Conseil d'État ds LITTRÉ); 3. 1794 pol. (Sections de Paris, 12 Ventôse, an II - 2 mars ds QUEM. DDL t.11). Empr. au lat. militare «être soldat, faire son service militaire». Fréq. abs. littér.:61.

militer [milite] v. intr.

ÉTYM. XIII^e, « faire la guerre, combattre », encore au XVI^e; cf. Huguet; du lat. militari, de miles, -itis « soldat ».

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1 (XVII^e, en dr. Cf. un Arrêt du Conseil d'État de 1669, in Littré). Fig. (En parlant des choses). || Militer en faveur de…, pour…, contre… : constituer une raison, un argument pour ou contre, influer, agir en faveur de… ou contre (quelque chose). → Inculpé, cit. 2; magie, cit. 2. || Les arguments, les raisons qui militent en faveur de cette décision.