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CURSUS HONORUM
CURSUS HONORUM

CURSUS HONORUM

La notion légale de cursus honorum , ordre hiérarchisé des magistratures électives permettant l’accès au Sénat, apparut à Rome en \CURSUS HONORUM 180. Jusqu’alors, un citoyen pouvait briguer n’importe quelle magistrature sans avoir rempli les autres. Quand le Sénat désira contrôler les carrières pour empêcher les favoris de la foule d’arriver directement aux plus hautes charges, il fit voter la lex Villia : la première magistrature, la questure, ne pouvait être remplie qu’à vingt-sept ans, après dix ans de service militaire. Comme il fallait deux années pleines entre chaque charge, on ne pouvait être édile curule (ou, plus tard, édile plébéien ou tribun de la plèbe) qu’à trente ans, préteur à trente-trois ans et consul à trente-six ans. Cependant, pour permettre une certaine souplesse, des dérogations légales étaient prévues: en \CURSUS HONORUM 70, le Sénat permit à Pompée d’accéder au consulat alors qu’il n’avait encore rempli aucune charge. Sylla apporta quelques changements à la loi: les âges d’accès à la préture et au consulat furent respectivement fixés à quarante et quarante-trois ans.

Auguste réorganisa les carrières. Le cursus sénatorial ne fut plus accessible qu’à ceux qui avaient une fortune personnelle d’au moins un million de sesterces; les fonctions restèrent les mêmes, mais les âges d’accès furent abaissés (vingt-cinq ans pour la questure, trente-trois ans pour le consulat). Désormais, chaque charge effectuée ouvrait la voie à des postes importants dans l’administration des provinces ou de l’Italie et dans l’entourage de l’empereur (légations, curatelles). Parallèlement et progressivement se créa un cursus équestre réservé à ceux qui avaient une fortune de quatre cent mille sesterces; il ne se définit légalement qu’au IIe siècle en catégories de traitements selon les fonctions remplies (procuratèles financières, palatines, provinciales et préfectures). Mais ce cursus équestre n’eut jamais la rigidité du cursus sénatorial. À partir du IIIe siècle, l’un et l’autre s’affaiblirent et disparurent, les fonctions étant alors remplies sans tenir compte des ordres d’origine.

cursus honorum [kyʀsysɔnɔʀɔm] n. m.
ÉTYM. 1900; mots lat., « carrière (cursus “cours”) des honneurs ».
Didactique.
1 Antiq. rom. À Rome, Suite ordonnée de magistratures que devait parcourir l'homme qui faisait une carrière politique. || Auguste modifia le cursus honorum de la République.
2 Mod. Suite, progression de titres. || « Le cursus honorum était jadis en sens inverse : on quittait le plan pour l'Élysée ou pour Matignon (l'administration du plan pour les services de la présidence de la République ou du Premier ministre) » (l'Express, 25 sept. 1972, p. 105). || « Elle a suivi le “cursus honorum” universitaire normalement » (Sciences et Avenir, mai 1980, p. 29).

Encyclopédie Universelle. 2012.