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mendicité

mendicité [ mɑ̃disite ] n. f.
• 1265; lat. mendicitas
1Condition d'une personne qui mendie. Être réduit à la mendicité.
2Action de mendier. Délit de mendicité. « Je vais te faire coffrer pour mendicité, dit l'agent » (Sartre).

mendicité nom féminin (latin mendicitas, -atis) Action de mendier pour vivre. État de quelqu'un qui mendie pour vivre : Être réduit à la mendicité.

mendicité
n. f.
d1./d Action de mendier. Vivre de la mendicité.
d2./d état, condition de mendiant. Réduire qqn à la mendicité.

⇒MENDICITÉ, subst. fém.
A. — État d'une personne qui mendie. Être réduit à la mendicité. Cette idée affreuse d'une misère absolue, de la mendicité me faisait frémir et je m'enfonçais bien vite dans mes études pour oublier notre position, comme si j'eusse pu l'anéantir en n'y pensant plus (MICHELET, Mémor., 1822, p. 212). Les devoirs grandissent avec les nécessités, éliminent ou du moins rabaissent à un niveau très inférieur cet élément de parasitisme qui fait pulluler, dans des climats moins exigeants, la mendicité et le vaganbondage (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 77):
1. Qui pourrait se résoudre à dépenser un sol en fantaisie, en luxe, presque en commodité, quand on traverse des milliers d'hommes jadis riches comme nous, réduits à la plus affreuse mendicité par des malheurs, par des erreurs, ou même par des fautes?
STAËL, Lettres div., 1793, p. 452.
B. — Action de mendier. Le Bourg-Achard, la commune de Caumont où la mendicité est interdite, dit l'inscription (MICHELET, Journal, 1845, p. 620). La mendicité est soumise, en Belgique, à un arbitraire administratif que l'on peut comparer à celui de la police des moeurs (SOREL, Réflex. violence, 1908, p.370):
2. Même en temps ordinaire, les villages sont infestés de mendiants; car, comme dit Letrone, les pauvres sont assistés dans les villes, mais à la campagne, pendant l'hiver, la mendicité est de nécessité absolue.
TOCQUEVILLE, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 220.
Au fig. Sollicitation qui appelle la pitié, la commisération. Satan, c'est toi que nous adorons, Dieu logique, Dieu juste! Légat suradmirable des fausses transes, tu accueilles la mendicité de nos larmes (HUYSMANS, La-bas, t. 2, 1891, p. 162).
C. — Les mendiants pris collectivement:
3. ... comme aussi les dépôts de mendicité et autres lieux de réclusion y présentaient des individus retenus comme vagabonds, ou qui pouvaient le devenir, n'ayant point de parents, ignorant leur origine, ayant été recueillis dès leur enfance sans qu'on sût d'où ils venaient.
LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 908.
REM. Mendicitaire, adj., hapax. a) [En parlant d'une pers.] Qui en est réduit à la condition de mendiant. Deux ans avant, dis-je, vous reçûtes du mendicitaire Léon Bloy, une hospitalité continuelle et plus d'une fois héroïque de laquelle un fils même dégénéré de gentilhomme, aurait peut-être voulu garder, au moins, le souvenir (BLOY, Journal, 1900, p. 41). b) [Qualifiant une façon d'être] Qui traduit une condition de mendiant. Je ne vous ferai donc pas l'injure de commencer, aujourd'hui, par vous, Madame, dont la prose alerte est, sans doute, implorée d'un très grand nombre d'écrivains besogneux et de vanités mendicitaires (BLOY, Journal, 1892, p. 51).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1269-78 «état d'une personne qui mendie» richece et mendicitez (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 11244); 2. 1678 «action de mendier» (BOSS., Polit., X, 1, 12 ds LITTRÉ); 3. 1810 «ensemble des mendiants» dépot de mendicité (Code Pén., art. 274 ds ROB., s.v. dépôt). Empr. au lat. class. mendicitas «état d'indigence extrême, mendicité» lui-même dér. de mendicus, v. mendier; a éliminé la forme pop. mendistiet, ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 542). Fréq. abs. littér.:158.

mendicité [mɑ̃disite] n. f.
ÉTYM. V. 1270 Jean de Meung; mendistiet, 1080; lat. mendicitas, de mendicus « indigent ». → Mendier.
1 État, condition de celui qui mendie, qui vit d'aumônes. Gueuserie (cit. 2). || Être réduit à la mendicité (→ Besace, cit. 1).
1 C'était pour eux un devoir de secourir les pauvres dans leurs maladies, de les retirer de la mendicité : de procurer des places à ceux qui pouvaient servir, de l'ouvrage à ceux qui pouvaient travailler, des aumônes à ceux qui ne pouvaient s'aider eux-mêmes (…)
Bourdaloue, Exhortation sur la charité envers les nouveaux catholiques, I.
2 (…) si je mourais, mon père serait à la mendicité.
Balzac, Un drame au bord de la mer, Pl., t. IX, p. 881.
2 (1678). Action de mendier. || La mendicité est interdite dans les couloirs du Métropolitain, sur le territoire de la commune… (cf. Code pénal, art. 274). || Faire coffrer (cit. 2) qqn pour mendicité.
Figuré :
3 Son besoin d'être aimée, baisée, prise dans des bras, est une véritable maladie. Quelle honte que cette supplication éternelle, avouée ou non, cette mendicité éternelle, — camouflée quelquefois des grands plumages de la coquetterie !
Montherlant, les Lépreuses, Appendice.
3 (1810). Vx ou admin. Les mendiants, considérés collectivement. || Dépôt (cit. 15) de mendicité (→ Émettre, cit. 4).

Encyclopédie Universelle. 2012.