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longe

1. longe [ lɔ̃ʒ ] n. f.
• v. 1165; loigne « rein » fin XIe; lat. pop. °lumbea, de lumbus lombes
Moitié en long de l'échine (du veau, du chevreuil ou du porc), depuis le bas de l'épaule jusqu'à la queue. « une longe de veau de lait aux champignons » (A. Gide). longe 2. longe [ lɔ̃ʒ ] n. f.
• 1165; de long
1Corde, courroie qui sert à attacher un cheval (par ext. un animal domestique) ou à le mener. La longe est attachée au licou ou au collier. Mener un cheval par la longe. Faire travailler un cheval à la longe. « C'était pitié de la voir [la chèvre] tirer tout le jour sur sa longe » (A. Daudet). Par ext. Trait avec lequel les chevaux tirent.
2Techn. Lanière de cuir tressé dans une partie de sa longueur, attachée au manche d'un fouet et portant la mèche.

longe nom féminin (de long) Courroie pour attacher un cheval, pour le conduire à la main ou pour le faire travailler sur un cercle autour d'un cavalier. Longue courroie fixée au licol d'un animal, permettant de le mener ou de l'attacher. ● longe nom féminin (latin populaire lumbea, du latin classique lumbus, rein) Nom donné à différentes parties des animaux de boucherie. ● longe (expressions) nom féminin (latin populaire lumbea, du latin classique lumbus, rein) Longe de porc, morceau de gros du porc comprenant l'ensemble des parties supérieures des régions cervicales, dorsales, lombaires et sacrées. Longe de veau, morceau du veau avec os correspondant à la région des lombes.

longe
n. f. En boucherie, partie du dos du veau et du porc.
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longe
n. f. Longue courroie qui sert à attacher ou à conduire un cheval, un animal domestique.

I.
LONGE1, subst. fém.
A. — Lanière de cuir servant à attacher un cheval ou à le mener à la main. Et aussitôt, il [le brigadier] dénoua la longe qui pendait à l'arçon pour attacher François par les menottes à son cheval (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 238).
En partic. Longue corde que tient le dresseur ou le maître de manège pendant que le cheval fait des cercles dans la carrière. Travailler un cheval à la longe. Au sortir de cette conférence j'assistai à la leçon d'équitation de Henri. Il monta deux chevaux, le premier sans étriers en trottant à la longe, le second avec étriers en exécutant des voltes sans tenir la bride, une baguette passée entre son dos et ses bras (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 231).
P. anal. Guides, rênes d'un autre animal domestique. Il y a même des piétons, dans cette province qui n'est sans doute plus espagnole, traînant à la longe des bestiaux de boucherie (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 285).
Au fig. Marcher sur, s'empêtrer dans sa longe. S'embarrasser dans les discours que l'on tient. Je ne sais comment il [Schlegel] enveloppe ce qu'il dit : on n'est jamais frappé des résultats. C'est un défaut commun à presque tous les auteurs allemands. Ils s'empêtrent dans leur longe (CONSTANT, Journaux, 1804, p. 157).
P. métaph. Rompre sa longe. S'enfuir. Le doute n'était pas possible. Elle s'était enfuie. Cette insultante façon de rompre sa longe, le jeta dans une rage folle (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 322).
B. — FAUCONN. ,,Lanière de cuir souple que l'on attache à la patte de l'oiseau de proie quand il n'est pas assuré sur sa perche`` (Mots rares 1965).
C. — ,,Lanière de cuir tressée dans une partie de sa longueur, attachée au manche d'un fouet et portant la mèche`` (ROB.) :
Il y a sous la table un serpent épais comme le pouce et qui dort plié en S.
— C'est la longe du fouet.
— C'est un serpent.
— C'est la longe du fouet.
GIONO, Colline, 1929, p. 35.
P. compar. Ce sentier qui est déroulé dans les collines comme la longe d'un fouet (GIONO, Regain, 1930, p. 115).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « courroie » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 15674 ds T.-L.); 2. ca 1200 fauconn. (Escoufle, 6794, ibid.). Emploi subst. de longe anc. forme au fém. de l'adj. long.
II.
⇒LONGE2, subst. fém.
BOUCH. Moitié de l'échine de veau ou de chevreuil depuis le bas de l'épaule jusqu'à la queue. Il me faisait arrêter devant toutes les boutiques de boucher et, me montrant avec orgueil les longes de veau et les quartiers de bœuf (...) (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 16). Je tiens toujours en réserve quelque jambon de Bayonne, quelque pâté de venaison, quelque longe de veau de Rivière (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 23). Il transporta plats et casseroles dans la voiture. Sans rien laisser : ni la dinde rôtie, ni le pâté, ni la longe aux morilles (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 266).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1165 « morceau de viande pris dans le long de l'épine dorsale dans une grosse pièce » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 14969); en partic. 1176-81 parlant d'un chevreuil (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 3456); 1275-80 longe de porc (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 11751). D'un lat. pop. lumbea, fém. subst. de lumbeus « des reins, qui concerne les reins » lui-même dér. du lat. class. lumbus, v. lombes. Fréq. abs. littér. : 51.
III.
⇒LONGE3, subst. fém.
Arg., dans le lang. des forçats pour « années longues ». Année. Il est tombé, va! Il en sera quitte pour tirer ses vingt longes (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 181). Y'avait bien une vingtaine de longes que Jacques le Chicandier vivait aux Indes (LE BRETON Argot 1975).
Rem. S'emploie ,,très rarement`` (ibid.), ne s'emploie ,,jamais`` (CELLARD-REY 1980) pour indiquer l'âge d'une personne.
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1815 arg. « année passée au bagne » (Chanson de malfaiteur Winter ds ESN. : Douz' longes de tirade); d'où 1836 « année » (Jargon de l'argot réformé ds SAIN. Sources arg. t. 1, p. 209). Forme anc. et dial. du fém. de long, l'année de prison étant longue à s'écouler; déjà en 1725 on rencontre, avec ce sens, la forme longue (Le Vice puni ou Cartouche ds SAIN. loc. cit., p. 333) qui n'est pas reprise par la suite. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Arg. 1931, p. 111. - SAIN. Arg. 1972 [1907], pp. 75, 317.

1. longe [lɔ̃ʒ] n. f.
ÉTYM. V. 1165; loigne « rein », fin XIe; lat. pop. lumbea, de lumbus. → Lombe.
Moitié (en long) de l'échine du veau ou du chevreuil depuis le bas de l'épaule jusqu'à la queue. || Longe de veau blanche et délicate (cit. 1). || Longe (de veau) braisée. || Longe de veau cuite avec le rognon. Rognonnade.
1 (…) votre gras embonpoint vous fait prendre, par vos spectateurs, pour une longe de veau qui se promène sur ses lardons ?
Cyrano de Bergerac, Lettres satiriques, Contre un gros homme.
2 (…) ensuite il fallait faire honneur à une longe de veau de lait aux champignons (…)
Gide, Journal, 10 janv. 1943.
COMP. Surlonge.
HOM. 2. Longe.
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2. longe [lɔ̃ʒ] n. f.
ÉTYM. V. 1165; du fém. de long.
1 Corde ou courroie qui sert à attacher un cheval (par ext., un animal domestique) ou à le mener à la main. || La longe est attachée au licol ou au collier. || Mener un cheval par la longe. || Attacher, dénouer (cit. 2) la longe.(1690). Par ext. Trait avec lequel les chevaux tirent.
1 (…) les chevaux qu'on mène en main font bien des bonds et des escapades, mais c'est la longueur de leurs longes (…)
Montaigne, Essais, III, XII.
2 C'était pitié de la voir (la chèvre) tirer tout le jour sur sa longe, la tête tournée du côté de la montagne (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, La chèvre de M. Seguin.
2 (V. 1200). Petite lanière qu'on attache à la patte d'un faucon (cit. 3) pour qu'il reste sur la perche.
3 Techn. Lanière de cuir tressée dans une partie de sa longueur, attachée au manche d'un fouet et portant la mèche.
3 Ce sentier qui est déroulé dans les collines comme la longe d'un fouet (…)
J. Giono, Regain, I, IV.
DÉR. et COMP. Longé. Plate-longe.
HOM. 1. Longe.

Encyclopédie Universelle. 2012.