libraire [ librɛr ] n.
• 1380; livraire « copiste » 1220; lat. librarius
1 ♦ Vx Artisan et marchand qui imprimait, vendait des livres. ⇒ éditeur.
2 ♦ (XVIIIe) Mod. Commerçant dont la profession est de vendre des livres au public. ⇒ librairie. Un, une libraire. Libraire-éditeur, qui vend les livres de son fonds. Imprimeur-libraire.
● libraire nom (latin librarius) Personne dont la profession est de vendre des livres.
libraire
n. Personne qui fait le commerce des livres.
⇒LIBRAIRE, subst.
A. — Masc., HIST. DU LIVRE
1. [Avant l'imprimerie]
a) Copiste de manuscrits (Dict. XIXe s. excepté Ac.).
b) Libraire (juré). Marchand chargé de vendre les copies des manuscrits originaux sous la surveillance de l'Université, devant laquelle il a prêté serment. Les Universités se font leurs propres éditeurs, (...) déléguant leurs pouvoirs pour la vente à leurs libraires jurés (Civilis. écr., 1939, p. 14-5).
2. [Depuis l'imprimerie] Personne qui imprime et vend des livres. Libraires hollandais. Je donne mes griffonnages classiques aux libraires qui les impriment à leurs périls et fortunes (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1809, p. 810). Je n'ai pas gagné cette somme depuis vingt ans que je suis libraire. On ne fait donc pas fortune au métier d'imprimer des romans (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 223) :
• 1. ... le libraire Ribou, ayant réussi à se faire communiquer le texte des Précieuses ridicules, publia cette pièce sans l'aveu de Molière et obtint même un privilège qui interdisait juridiquement à l'auteur d'imprimer cette œuvre à son tour.
L. FEBVRE, H.-J. MARTIN, L'Apparition du livre, Paris, Albin Michel, 1971 [1958], p. 237.
B. — Masc. ou fém. Personne qui fait le commerce des livres (et qui parfois les édite). Libraire d'occasion. Je jouai à la libraire (...) et j'arrangeai de savants étalages. Je ne savais trop si je souhaitais plus tard écrire des livres ou en vendre (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 54) :
• 2. ... Chadenat n'était pas un libraire comme les autres, il lisait ses livres et je me suis toujours demandé s'il ne tenait pas boutique pour acheter les livres plutôt que pour les vendre...
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 329.
♦ En appos. avec une valeur adj. Commis libraire. Commis employé dans une librairie. Ce Vintras, cet enfant naturel, élevé par charité à l'hôpital de Bayeux, successivement commis libraire à Paris, ouvrier tailleur à Gif et à Chevreuse (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 122). Rare. Marchand libraire (Ac. 1798-1878; LITTRÉ, ROB.).
— En partic. Libraire d'assortiment. Intermédiaire qui se charge d'acheter et d'acheminer des livres pour le compte de revendeurs. (Dict. XIXe s. excepté Ac.).
REM. 1. Libraire-brocanteur, subst. masc., hapax. Ne pouvant plus compléter même les exemplaires dépareillés de sa Flore qu'il possédait encore, il avait cédé à vil prix à un libraire-brocanteur planches et texte (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 261). 2. Libraire(-)commissionnaire, (Libraire commissionnaire, Libraire-commissionnaire)subst. masc. Synon. de libraire d'assortiment. Aurons-nous placé dans un an cinq cents exemplaires de Léonide? répondit le libraire-commissionnaire à l'éditeur de Victor Ducange (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 216). 3. Libraire-éditeur, subst. masc. Libraire qui met en vente des livres publiés par ses soins. Je compte sur toi pour que ce libraire-éditeur donne réellement de l'argent (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1884, p. 52). Madame Caumont, la femme du libraire-éditeur (FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 82). 4. Libraire-imprimeur, imprimeur-libraire, subst. masc. Personne qui cumule les fonctions d'imprimeur et de libraire. On ne lit plus, ô mon cher imprimeur-libraire! on ne lit plus que les journaux (MUSSET, ds Le Temps, 1831, p. 70). M. Léon Bellé, libraire-imprimeur à Lagny (BLOY, Journal, 1905, p. 259). 5. Libraire-papetier, subst. masc. Commerçant qui exploite une librairie-papeterie. Le libraire-papetier (...) s'avisa de se transformer. Il adopta (...) le nom de Modern' Library (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 56).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1284 « auteur de livre » (JEAN DE MEUN, Art. de chevalerie, éd. W. Robert, p. 48); 2. a) 1491 « celui qui fait le commerce des livres » (Doc. ds A. GOURON et O. TERRIN, Bibliographie des coutumes de France, p. 26, § 205 : Coustumier (...) imprimé par Jehan Alexandre, libraire général et garde de la librairie de l'université d'Angers); b) 1538 imprimeur libraire (Doc., ibid., p. 267, § 2146 : Coustumes (...) imprimées à Paris par Jacques Nyverd, imprimeur libraire); c) 1813 libraire-éditeur (JOUY, Hermite, t. 4, p. 1). Empr. au lat. librarius, substantivation de l'adj. librarius « relatif aux livres », signifiant « copiste » (sens également attesté aux XIVe et XVe s., en fr.; cf. GDF. et T.-L.) et « libraire » à l'époque impériale. Fréq. abs. littér. : 1 045. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 621, b) 1 484; XXe s. : a) 1 024, b) 795.
libraire [libʀɛʀ] n.
ÉTYM. 1380; livraire « copiste », 1220; « marchand de livres », 1491; lat. librarius, dér. de liber, libri. → Livre.
❖
1 Anciennt. « Artisan et marchand qui imprime, qui vend et qui relie des livres » (Furetière). — REM. On dirait en français actuel : libraire-éditeur. → Éditeur (2.), et ci-dessous 2. — Porter un manuscrit chez (cit. 3) le libraire. || Libraire qui imprime les essais (cit. 19) d'un auteur. || Écrivains et libraires (→ Art, cit. 58; esclave, cit. 12; gager, cit. 6). || Les libraires hollandais (→ Gagner, cit. 1).
1 Il me fit faire aussi connaissance avec Jean Néaulme, libraire d'Amsterdam (…) qui dans la suite imprima l'Émile.
Rousseau, les Confessions, X.
2 Cramoisy, Clousier, Laurent, les Étienne, imprimaient un livre et le vendaient (…) En 1815, cet état de choses avait subi une grande révolution. Non seulement les imprimeurs formaient un corps entièrement distinct des libraires, mais les libraires s'étaient partagés en plusieurs classes.
Balzac, le Feuilleton, I, Œuvres diverses, t. I, p. 363 (→ infra, cit. 5).
3 (Le mot) d'éditeur nomma d'abord l'érudit qui présentait une autre œuvre que la sienne, pour s'appliquer ensuite au libraire qui publie des œuvres pour son propre compte. La distinction entre libraire-vendeur de livres et libraire-éditeur remonte plus haut (1777) que la dénomination même d'éditeur.
Encyclopédie franç. (de Monzie), XVII, 84-7 (→ Éditeur, 2.).
2 (XVIIIe). Mod. Commerçant dont la profession est de vendre des livres au public. || Un, une libraire. || L'éditeur (cit. 4) et le libraire, intermédiaires (cit. 10) entre l'auteur et le lecteur. || Le magasin (⇒ Librairie), la devanture, la vitrine d'un libraire. || Acheter un roman chez son libraire habituel. || Un grand, un petit libraire. || Libraire spécialisé dans la vente des livres d'art, des ouvrages religieux, techniques, scolaires. || Libraire qui vend des livres d'assortiment. || Libraire qui fait des abonnements de lecture. — Libraire d'occasion; libraire d'ancien.
4 Les livres qui tombent à Paris font la fortune des libraires de province.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Préface de la 2e édition, p. XVI.
5 Les libraires sont divisés en trois classes : 1o les libraires-éditeurs qui achètent les manuscrits, ou réimpriment les anciens auteurs, et les confectionnent en livres; 2o les libraires commissionnaires et de détail, auxquels les premiers livrent des parties considérables d'éditions; 3o les libraires de province ou de Paris qui se mettent en communication avec l'acheteur. Nous ne parlerons pas des bouquinistes ou étalagistes, qui paient des livres comptant, et vendent de même.
Balzac, le Feuilleton, I, Œuvres diverses, t. I, p. 363-364.
6 À la vitrine du libraire Dupaty, on voit les nouveautés de chez Plon, quelques ouvrages techniques (…) une grande histoire illustrée de Bouville et des éditions de luxe élégamment disposées (…)
Sartre, la Nausée, p. 61.
♦ Libraire-éditeur, qui vend les livres de son fonds. || Imprimeur-libraire. — Au plur. || Des libraires-éditeurs. || Des imprimeurs-libraires.
♦ Adj. || Un marchand libraire. || Commis libraire : commis de librairie.
➪ tableau Noms de métiers.
❖
DÉR. V. Librairie.
Encyclopédie Universelle. 2012.