jaunir [ ʒonir ] v. <conjug. : 2>
• 1213; de jaune
I ♦ V. tr. Rendre jaune, colorer de jaune. Doigts jaunis par la nicotine.
II ♦ V. intr. (1230) Devenir jaune, prendre une teinte jaune (⇒ jaunissement). Ivoire, nylon blanc, papier qui a jauni. « Je chantais l'an passé quand les feuilles jaunirent » (Aragon). Le blé jaunit à maturité. ⇒ blondir.
● jaunir verbe intransitif Devenir jaune ou jaunâtre : Les feuilles des arbres jaunissent. Les tentures ont jauni. ● jaunir (synonymes) verbe intransitif Devenir jaune ou jaunâtre
Synonymes :
- dorer
- passer
- se décolorer
- se faner
● jaunir
verbe transitif
Rendre quelque chose jaune ou jaunâtre : La nicotine jaunit les dents.
● jaunir (synonymes)
verbe transitif
Rendre quelque chose jaune ou jaunâtre
Synonymes :
- dorer
- ocrer
jaunir
v.
d1./d v. tr. Rendre jaune. Le temps a jauni les pages de ce livre.
d2./d v. intr. Devenir jaune. Herbe qui jaunit.
⇒JAUNIR, verbe
A. — Emploi intrans.
1. Devenir jaune, prendre naturellement une teinte jaune en mûrissant, en parvenant à maturité. Les fruits jaunissent. L'épi sur les sillons mollement agité, Jaunit, et prend l'éclat des beaux jours de l'été (MICHAUD, Printemps proscrit, 1803, p. 92).
2. Acquérir une teinte jaune sous l'effet du temps, d'une dégradation.
— [Le suj. désigne un élément naturel ou fabriqué qui se flétrit, prend une patine] Les feuilles jaunissent; l'ivoire, la soie jaunit. Je revois des photographies jaunissant dans les vieux albums (MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 72) :
• 1. L'automne souriait; les coteaux vers la plaine
Penchaient leurs bois charmants qui jaunissaient à peine;
Le ciel était doré...
HUGO, Rayons et ombres, 1840, p. 1093.
— [Le suj. désigne la pers., le teint qui s'altère sous l'effet de l'âge, de la fatigue, de la maladie] À le voir si voûté, l'on dirait un aïeul! Il se ride, il jaunit; il penche vers la tombe (SAINTE-BEUVE, Poés., 1829, p. 105). Des taches brunes avaient envahi leurs joues, et leur figure avait jauni, s'était foncée comme un livre (PROUST, Temps retr., 1922, p. 943).
B. — Emploi trans. Rendre jaune, teinter de jaune, teindre en jaune. Jaunir un plancher, une toile (Ac. 1798-1935). La câline noire et jaune (...) la jaunit beaucoup et lui donne le teint plus malade (MICHELET, Journal, 1858, p. 435). Graisses qui jaunissaient déjà ses mains de mécanicien (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 30). Gros doigt jauni par le tabac (SARTRE, Nausée, 1938, p. 207) :
• 2. La lampe brûlait jaune, et jaune aussi les cierges;
Et la lueur glissant aux fronts voilés des vierges
Jaunissait leur blancheur;
Et le prêtre vêtu de son étole blanche
Courbait un front jauni, comme un épi qui penche
Sous la faux du faucheur.
SAINTE-BEUVE, Poés., Les Rayons jaunes, 1829, p. 69.
♦ TECHNOL. Effectuer un jaunissage (v. ce mot). Jaunir des cadres (Nouv. Lar. ill.).
— Emploi pronom. réfl. V. barbouiller ex. 3.
— Cour., en emploi part. passé
♦ Devenu jaune en mûrissant ou sous l'effet de la lumière. Blés jaunis. V. lettre i ex. 3.
♦ Devenu jaune ou jaunâtre sous l'effet de la saleté, du vieillissement.
[En parlant d'une couleur, d'un objet blanc, de l'eau] Eaux jaunies d'un fleuve; laine, linge, livre, marbre, parchemin jauni. Petite robe blanche très-étriquée, à la mode du temps, et très-jaunie par la poussière (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 193). Papiers jaunis, papiers anciens dont l'écriture a pâli (BOURGET, Essais psychol., 1883, p. 155) :
• 3. Déjà plus d'une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis;
Soir et matin, la brise est fraîche.
Hélas! les beaux jours sont finis!
GAUTIER, Émaux, 1859, p. 95.
[En parlant d'une pers., de son teint] Son visage [du mort] était déjà jauni extrêmement, et si dur, et si froid! (LÉAUTAUD, In memor., 1905, p. 217).
REM. Jaunissure, subst. fém. Trace ou teinte jaune sur un objet qui est la marque d'un vieillissement ou d'une tache mal effacée. Les fumeurs, par exemple, devraient savoir que le détartrage élimine remarquablement bien les jaunissures formées par les dépôts de nicotine, ce qui fait un sourire beaucoup plus blanc (Jours de France, 28 mars au 3 avr. 1981, n° 1369, p. 130).
Prononc. et Orth. : [], (il) jaunit []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1213 « rendre jaune » (Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 401, 19); b) 1225-30 « devenir jaune » (G. DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 301). Dér. de jaune; dés. -ir. Fréq. abs. littér. Jaunir : 157. Fréq. abs. littér. Jauni : 458. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 398, b) 920; XXe s. : a) 947, b) 544.
DÉR. Jaunissage, subst. masc., dorure. ,,Opération de la dorure en détrempe dans laquelle on applique sur un ouvrage (...) une couche chaude d'une teinte jaune à la colle, pour remplir les fonds où l'or quelquefois ne peut pas entrer`` (CHABAT 1881). — []. — 1re attest. 1881 (CHABAT); de jaunissant, part. prés. de jaunir, suff. -age.
BBG. — QUEM. DDL t. 20.
jaunir [ʒoniʀ] v.
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I V. tr.
1 Sujet n. de chose. Rendre jaune, colorer de jaune. || Le soleil, la sécheresse jaunit les blés, l'herbe. || L'automne a jauni les feuilles. || Graisse (cit. 17) qui jaunit les doigts du mécanicien.
1 (…) les ormeaux, que l'arrière-saison n'avait jaunis encore qu'au sommet (…)
P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, p. 297.
2 (…) le rideau de tulle que le temps et la poussière avaient jauni.
J. Green, Léviathan, I, VIII.
2 Rare ou techn. (Sujet n. de personne). Effectuer le jaunissage de…
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II V. intr. Devenir jaune, prendre une teinte jaune. || Feuilles qui jaunissent (→ Crevasser, cit. 2). || Dentelle, soie, papier qui a jauni. || Couleur, lumière qui jaunit. ⇒ Pâlir.
3 Depuis les dernières averses de l'été, la nappe verte, toujours grandissante, avait peu à peu jauni. C'était maintenant une mer blonde, incendiée, qui semblait refléter le flamboiement de l'air, une mer roulant sa houle de feu, au moindre souffle.
Zola, la Terre, III, IV.
4 Je chantais l'an passé quand les feuilles jaunirent (…)
Aragon, le Crève-cœur, Elsa je t'aime.
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jauni, ie p. p. adj.
ÉTYM. (XIIIe).
♦ Devenu jaune. || Gazon jauni (par le soleil). || Arbre aux feuilles jaunies (→ Entamer, cit. 6). || La lune… « Sur le clocher jauni ». → Clocher, cit. 2, Musset. — Visage jauni par le hâle (cit. 4). || Cheveux jaunis (→ Aspirer, cit. 21.2). || Doigts décharnés et jaunis (→ Gonfler, cit. 26). || Vitres jaunies par les mouches. ⇒ Sali (→ Gloria, cit. 1). || Dents jaunies, jaunies par le tartre. || Doigts jaunis par la nicotine.
5 Déjà plus d'une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis (…)
Th. Gautier, Émaux et Camées, « Ce que disent les hirondelles ».
6 La voici sur l'escalier (…) avec sa robe trop longue qu'effrangent ses talons, son fichu Marie-Antoinette, jauni par la fumée de la salle (…)
Colette, la Vagabonde, p. 58.
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DÉR. Jaunissage, jaunissant, jaunissement, jaunissure.
Encyclopédie Universelle. 2012.