introversion [ ɛ̃trɔvɛrsjɔ̃ ] n. f.
• 1913, Jung; lat. introversio, de introversus « vers l'intérieur »
♦ Psychol. Fait d'être tourné vers soi plutôt que vers les autres et le monde extérieur. ⇒ égocentrisme.
⊗ CONTR. Extraversion.
● introversion nom féminin (allemand Introversion, du latin introversus, vers l'intérieur) Tendance à se replier sur soi-même. (S'oppose à extraversion.)
introversion
n. f. PSYCHO Tendance à donner plus d'importance à la subjectivité qu'au monde extérieur.
⇒INTROVERSION, subst. fém.
PSYCHOL. Propension à se tourner vers son monde intérieur, à vivre centré sur ses pensées, ses émotions, ses rêveries, et à se détourner du monde extérieur. Penchant, tendance à l'introversion. Quelque chose de très analogue à cette « rumination du cerveau » (...), peut-être même, à la limite, retournement de l'esprit sur lui-même, introversion au sens où les disciples de Freud emploient le terme (DU BOS, Journal, 1928, p. 119). Les mathématiciens (...) se sont faits mathématiciens parce qu'ils portaient en eux un degré exceptionnel d'introversion et d'inadaptation vitale (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 92) :
• L'introversion et l'extraversion ne sont pas deux tempéraments innés, mais un couple de mécanismes solidaires qui existent tous deux en chacun de nous, et peuvent être tour à tour mis en œuvre par nous. Ils ne deviennent des caractères typiques que par l'habitude acquise de n'en développer qu'un seul, à laquelle nous cédons à vrai dire généralement.
MOUNIER, Traité caract., 1946p. 332.
— PSYCHANAL. Retrait de la libido avec investissement de formations intrapsychiques imaginaires (fantasmes) (d'apr. LAPL.-PONT. 1967). Quant à nous, [au contraire de Jung] nous désignons par introversion l'éloignement de la libido des possibilités de satisfaction réelle et son déplacement sur des fantaisies considérées jusqu'alors comme inoffensives (FREUD, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1923, p. 401).
REM. Intraversion, subst. fém., synon. Anton. de extraversion. L'intraversion, qui n'est pas l'intériorité, mais la disposition la plus favorable à l'intériorité (MOUNIER, Traité caract., 1946p. 572).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1913 (texte de JUNG in Arch. psychol. t. 13, p. 290). Empr. à l'all. Introversion, terme employé par C. G. Jung dans son ouvrage Psychologische Typen (1921) (éd. 1946, p. 641) [composé des mots lat. intro « à l'intérieur » et versus « tourné » (version)]; cf. l'angl. introversion attesté dès 1912 (NED Suppl.2). Fréq. abs. littér. : 24. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 32.
introversion [ɛ̃tʀɔvɛʀsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1913, Jung (texte en franç.), in T. L. F.; all. Introversion, employé par Jung, (Psychologische Typen, 1921); lat. introversio, de introversus « vers l'intérieur », du lat. vertere « tourner ».
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1 Psychol. Fait d'être attentif seulement à son moi et non au monde extérieur; orientation de l'énergie psychique vers le sujet lui-même. ⇒ aussi Autisme. || L'introverti, individu porté à l'introversion.
0 Il y a un autre mot qui est à la mode, surtout à l'étranger : introversion. Le sujet qui fait trop attention à ce qui se passe en lui-même, qui s'occupe trop de son humeur, qui prend la peine de s'apercevoir que le goût de la vie toute pure est douteux, pour ne pas dire vaseux, est un introverti.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXV, p. 124.
2 Psychan. Selon Freud, Retrait de la libido sur des objets imaginaires ou fantasmes.
REM. La var. intraversion [ɛ̃tʀavɛʀsjɔ̃] est employée par Mounier (au sens 1), qui utilise aussi le verbe intravertir.
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DÉR. Introversif. — V. Introverti.
Encyclopédie Universelle. 2012.