inespéré, ée [ inɛspere ] adj.
• 1466 « imprévu »; de 1. in- et espéré
♦ Se dit d'un événement heureux que l'on n'espérait pas, ou que l'on n'espérait plus. ⇒ imprévu, inattendu. Succès inespéré. Victoire inespérée.
♢ Qui dépasse toute espérance. Le profit de cette entreprise fut inespéré. « On arrive à des résultats inespérés par l'alternance des traitements » (Martin du Gard).
● inespéré, inespérée adjectif Qu'on ne pouvait espérer ou qu'on n'espérait plus ; inattendu : Succès inespéré. Qui dépasse toute espérance, extraordinaire : Le résultat inespéré des ventes. ● inespéré, inespérée (synonymes) adjectif Qu'on ne pouvait espérer ou qu'on n'espérait plus ; inattendu
Synonymes :
- imprévisible
- imprévu
- inopiné
- inouï
Contraires :
- attendu
inespéré,ée
adj. Que l'on n'espérait pas. Un succès inespéré.
⇒INESPÉRÉ, -ÉE, adj.
[En parlant d'un événement heureux]
A. — Que l'on n'espérait pas ou que l'on n'espérait plus. Synon. imprévisible, imprévu, inattendu. Appui, bonheur, mariage, occasion, parti, résultat inespéré(e). C'est une affaire inespérée! Je ne te cache pas que je n'aurais pas cru qu'il t'épouserait. Embrasse-moi (ANOUILH, Sauv., 1938, I, p. 155). Mais, papa, demain, le professeur lui-même t'opérerait. C'est une chance inespérée (CAMUS, Cas intéress., 1955, 1er temps, 5e tabl., p. 658).
B. — Qui dépasse toutes les espérances. Ces hauts et bas purement personnels, qui de temps à autre amènent dans une même société, à la suite de spéculations de bourse, une ruine retentissante ou un enrichissement inespéré (PROUST, Sodome, 1922, p. 742).
— Emploi subst. Cette maison, je la loue au nom de Madame Vve Brégeras (...). Voilà donc une chose convenue sans hésiter : c'est l'inespéré (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1889, p. 275).
REM. 1. Inespérable, adj., peu usité. Qu'on ne peut espérer, qu'on ne pouvait plus espérer. Profiter d'une situation inespérable et s'emparer du pouvoir (GREEN, Journal, 1934, p. 203). C'était trop beau, c'était inespérable cette victoire mystique, où la ferveur spirituelle tienne en respect la brutalité (GIDE, Journal, 1948, p. 324). 2. Inespérance, subst. fém., littér., rare. Absence d'espérance. Il n'est pas un de ses défauts que je ne retrouve en moi : la timidité, (...) l'incertitude sur la vocation, la crainte du public, l'inespérance dans l'avenir (AMIEL, Journal, 1866, p. 67). 3. Inespoir, subst. masc., littér., rare. Absence d'espoir. Votre croyance en la survivance des âmes est nourrie du besoin de cette quiétude et de l'inespoir de la pouvoir goûter durant la vie (GIDE, Feuillets, 1923, p. 778).
Prononc. et Orth. : [], [-ne-]. Att. ds Ac. dep. 1694; Ac. 1718 : inesperé. Étymol. et Hist. 1. 1466 « auquel on ne s'attendait pas » (P. MICHAUT, Le Doctrinal du temps présent, éd. Th. Walton, XXXI, 30 : d'une rumeur desordonnee doit venir homicide et murdre inespéré); 2. 1544 « qu'on n'espérait pas » (M. SCÈVE, Delie, éd. E. Parturier, CXXXIX, 4). Dér. de espéré, part. passé de espérer; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 357. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 463, b) 468; XXe s. : a) 621, b) 497.
DÉR. Inespérément, adv., littér. De manière inespérée. Inespérément quelques gouttes d'eau viennent abattre un peu la poussière, rafraîchir et humecter l'air (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 963). Des chefs-d'œuvre du Titien, de Tintoret, de Breughel (...) inespérément conservés et magnifiés par la seule patine, la vraie, qui est cet or doux, ce hâle blond que le temps dépose sur les surfaces peintes (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 35). — [], [-ne-]. Ac. 1718 inesperément, ensuite inespéré-. — 1re attest. début XVIe s. inespereement (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Bruxelles 10512, VIII, III, 10); de inespéré, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 15.
inespéré, ée [inɛspeʀe] adj.
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♦ (1544). Se dit d'un événement heureux que l'on n'espérait pas, ou que l'on n'espérait plus. ⇒ Imprévu, inattendu. || Événement inespéré. ⇒ Aubaine. || Mariage (→ Caste, cit. 3), bonheur, succès inespéré. || Réussite, victoire inespérée. — (XVIIe). Qui passe toute espérance. || Le profit de cette entreprise fut inespéré. || Résultat inespéré d'un traitement médical (→ Alternance, cit. 2). || La situation semblait désespérée, quand un renfort inespéré mit l'ennemi en fuite. || L'état du malade paraissait désespéré; cependant une amélioration inespérée se produisit.
1 Ô mon fils ! ô l'honneur de nos jours !
Ô d'un État penchant l'inespéré secours !
Corneille, Horace, IV, 2.
2 Ce témoignage inespéré de l'archer ranima la recluse, à qui cet interrogatoire faisait traverser un abîme sur le tranchant d'un couteau.
Hugo, Notre-Dame de Paris, II, XI, I.
3 Le compliment était pour elle si inespéré, qu'elle se demanda d'abord s'il n'enfermait pas d'ironie, et qu'ensuite, quand elle le crut sincère, elle rougit de reconnaissance.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, IV, p. 26.
♦ N. m. || L'inespéré, ce qu'on n'espère pas ou plus, ce qu'on ne se permet pas d'espérer. || L'inespéré serait qu'on obtienne maintenant cet accord.
4 Sans l'espérance, dit Héraclite, vous n'obtiendrez jamais l'inespéré.
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CONTR. Déplorable, désespéré, espéré.
DÉR. Inespérément.
Encyclopédie Universelle. 2012.