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CONDOMINIUM
CONDOMINIUM

CONDOMINIUM

Régime d’un territoire soumis à la souveraineté de deux ou de plusieurs États qui exercent en commun les compétences étatiques normalement dévolues à un seul. Prenant généralement naissance dans la rivalité de deux ou de plusieurs États à propos d’une région qu’ils convoitent, le condominium est un compromis d’application difficile et généralement regardé comme transitoire. Il peut être appliqué soit à une zone frontière — Moresnet, condominium belgo-prussien de 1830 à 1918; île des Faisans sur la Bidassoa, condominium franco-espagnol —, soit à un territoire conquis par plusieurs puissances n’ayant pu conclure d’accord de partage — condominium austro-prussien sur les duchés de l’Elbe, de 1864 à 1866 —, soit enfin à un territoire sur lequel deux États occupants se reconnaissent des droits concurrents — condominium franco-britannique sur les Nouvelles-Hébrides jusqu’en 1980, année où le pays accède à l’indépendance et prend le nom de Vanuatu. La Grande-Bretagne et la France, par la convention franco-britannique du 20 octobre 1906, remplacée par l’arrangement du 6 août 1914, se reconnaissaient une action commune et une autorité conjointe sur le territoire des Nouvelles-Hébrides. Un commissaire-résident français, relevant du haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, et un commissaire-résident britannique, relevant du haut-commissaire aux îles Fidji, exerçaient cette autorité. Chaque État possédait sur ses propres nationaux une entière autorité. Quant aux naturels de l’archipel, ils ne pouvaient accéder ni à la nationalité britannique ni à la nationalité française et relevaient de l’autorité conjointe des deux puissances. Les États dominants jouissaient ainsi, du moins en principe, d’une stricte identité de droits. Cette égalité ne se concevant qu’entre États souverains, c’est à tort que certains ont parlé parfois du «condominium» anglo-égyptien sur le Soudan, la convention de 1899 n’accordant à l’Égypte (non souveraine) que des droits théoriques sur ce territoire. Certains auteurs assimilent les termes «condominium» et «co-imperium»; il semble qu’il y ait là un abus de langage, et qu’on doive réserver le terme condominium au gouvernement commun de plusieurs puissances sur un territoire leur appartenant en commun, et le terme co-imperium au gouvernement commun de plusieurs puissances sur un territoire appartenant à une puissance tierce.

condominium [ kɔ̃dɔminjɔm ] n. m.
• 1866; mot angl. , du lat. dominium « souveraineté »
1Souveraineté exercée en commun par deux ou plusieurs États sur un même pays. Des condominiums.
2Immeuble en copropriété, dans un pays anglo-saxon. Abrév. CONDO . Des condos.

condominium nom masculin (anglais condominium, du latin dominium, souveraineté) Droit de souveraineté exercé en commun par plusieurs puissances sur un même pays.

condominium
n. m.
d1./d Anc. autorité légale et simultanée de deux puissances sur un même pays. Le condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides de 1905 à 1980.
d2./d (Québec) (Emploi critiqué.) Appartement acquis dans un immeuble en copropriété. (Abrév. Fam. ou cour: condo).

⇒CONDOMINIUM, subst. masc.
DR. INTERNAT. Autorité souveraine exercée en commun par deux ou plusieurs États sur un même pays. Les Nouvelles-Hébrides (...) sous condominium franco-anglais (G. VEDEL, Manuel élémentaire de dr. constitutionnel, 1949, p. 567).
P. anal. (admin. civile et relig.). Jérusalem (...) politiquement rendue aux Francs, mais, reconnue ville sainte pour les deux cultes, (...) soumise à une sorte de condominium religieux (GROUSSET, L'Épopée des croisades, 1939, p. 329) :
Il est singulièrement réconfortant de voir deux grands services de l'État exercer ainsi une action concertée, commandée par le seul souci du bien public. (...) Dans ce régime de condominium, les règles administratives se sont assouplies et estompées.
Encyclop. pratique de l'éduc. en France, 1960, p. 190.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1866 (Lar. 19e). Angl. condominium, 1714, Burnet ds NED, terme lat. (composé de cum et du lat. médiév. dominium « autorité, suzeraineté féodale ») attesté en 1289 (doc. gascon ds LATHAM) et utilisé dans plusieurs traités juridiques des XVIIe et XVIIIe s. (1682, domaine all. ds NED). Fréq. abs. littér. :4.

condominium [kɔ̃dɔminjɔm] n. m.
ÉTYM. 1866; mot angl., du lat. dominium « souveraineté ».
1 Souveraineté exercée en commun par deux ou plusieurs États sur un même pays. || L'ex-condominium franco-britannique sur les Nouvelles-Hébrides (jusqu'en 1980). || Régime de condominium. || Des condominiums.
2 (Réemprunt à l'angl.). Immeuble en copropriété, dans un pays anglo-saxon.Abrév. : condo [kɔ̃do] n. m. || Des condos.

Encyclopédie Universelle. 2012.