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humaniste

humaniste [ ymanist ] n. m. et adj.
• 1539; lat. médiév. humanista
I N. m.
1Lettré qui a une connaissance approfondie des langues et littératures grecques, latines. Spécialt Lettré de la Renaissance qui se consacrait à l'étude des écrivains antiques et en faisait connaître les œuvres et les idées. Érasme fut un grand humaniste.
2(1873) Partisan de l'humanisme philosophique.
II Adj. (XIXe)
1Relatif à l'humanisme, aux humanistes de la Renaissance, aux humanités. Mouvement, doctrine humaniste.
2Relatif, conforme à l'humanisme philosophique; partisan de l'humanisme. Philosophies humanistes.

humaniste nom (latin de la Renaissance humanista, du latin classique humanus, humain) Vieux. Personne versée dans la connaissance des langues et littératures anciennes, dites « humanités ». Partisan de l'humanisme philosophique. Nom donné aux savants et littérateurs qui, au XVe et XVIe s., remirent en honneur les chefs-d'œuvre de l'Antiquité classique. ● humaniste adjectif Relatif à l'humanisme philosophique ; qui met l'homme au centre de ses préoccupations. ● humaniste (difficultés) adjectif Sens Ne pas confondre ces deux mots proches par la forme et par le sens. 1. Humaniste = qui a trait aux humanités, à la connaissance des langues et des littératures anciennes ; qui privilégie l'homme et les valeurs humaines. 2. Humanitaire = qui vise à améliorer la condition des hommes. Humanitaire a pris depuis quelques années le sens spécial de « qui concerne les secours d'urgence aux populations en danger » : organisations humanitaires. 3. L'humanitaire n.m. = l'ensemble des organisations humanitaires, des actions qu'elles mènent.

humaniste
adj. et n.
rI./r adj.
d1./d Relatif aux humanistes de la Renaissance.
d2./d Relatif à l'humanisme philosophique.
d3./d (Afr. subsah.) Plein d'humanité, compatissant.
Subst. Un, une humaniste.
rII./r n. m.
d1./d à l'époque de la Renaissance, érudit versé dans la connaissance des langues et des littératures anciennes, considérées comme le fondement de la connaissance de l'homme.
d2./d PHILO Personne qui professe un humanisme (sens 2).

⇒HUMANISTE, subst. et adj.
I. — Substantif
A. — 1. Érudit de la Renaissance qui, s'inspirant des auteurs antiques, a exalté la dignité de l'esprit humain. Les hommes marquants de cet âge [le XVe siècle en Italie] sont les humanistes, restaurateurs passionnés des belles-lettres grecques et latines (TAINE, Philos. art, t. 1, 1865, p. 129). Je roule souvent dans ma solitude une large phrase d'un humaniste du seizième siècle (BARRÈS, Amit. fr., 1903, p. 262).
2. P. ext.
a) Spécialiste des langues et littératures gréco-romaines. Le prélat, excellent humaniste lui-même, fut enchanté (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 205). Un humaniste anglais a écrit sur l'ironie de Sophocle : Virgile a prévu, a voulu Scarron (BREMOND, Poésie pure, 1926, p. 86).
b) Élève qui fait ses humanités (d'apr. FOULQ. 1971).
B. — Philosophe qui, considérant l'homme comme la mesure de toute chose, cherche à l'épanouir en prônant le développement des facultés proprement humaines. M. Anatole France en est venu à se faire de la vie de l'homme une image mesquine et pitoyable. Cet humaniste est profondément inhumain. Les hauts sentiments de notre nature morale lui sont étrangers (MASSIS, Jugements, 1923, p. 163) :
L'humaniste dit « de gauche » a pour souci principal de garder les valeurs humaines; il n'est d'aucun parti, parce qu'il ne veut pas trahir l'humain mais ses sympathies vont aux humbles : c'est aux humbles qu'il consacre sa belle culture classique.
SARTRE, Nausée, 1938, p. 150.
II. — Adjectif
A. — [En parlant d'un pers.] Qui souscrit à l'humanisme de la Renaissance ou à tout autre humanisme. L'imprimeur humaniste Étienne Dolet (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p. 115). Le philosophe humaniste, qui se penche sur ses frères comme un frère aîné et qui a le sens de ses responsabilités (SARTRE, Nausée, 1938, p. 150)
B. — Qui est relatif à l'humanisme. Éthique, mouvement, philosophie humaniste.
1. [En parlant de l'humanisme de la Renaissance] La vie d'université et l'incroyance humaniste en 1564 (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 91). Par là, l'écrivain catholique rejoint la grande tradition humaniste, celle de Montaigne (MAURIAC, Journal, 1934, p. 69).
2. [En parlant de l'humanisme moderne] La pensée révolutionnaire est humaniste. Cette affirmation : nous sommes aussi des hommes est à la base de toute révolution (SARTRE, Sit. III, 1949, p. 188).
REM. Humanisant, -ante, part. prés. en emploi adj., synon. de humaniste. Voilà ce qui, trois siècles durant, retint exclusivement l'attention d'une troupe bigarrée de mémorialistes plus ou moins humanisants dont aucun n'eut l'idée de replacer la Réforme dans son cadre historique (L. FEBVRE, Au cœur religieux du XVIe siècle, SEVPEN, 1957 [1929], p. 8).
Prononc.et Orth. : [ymanist]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1580 [date de l'éd.] « homme particulièrement érudit et lettré » (CLAUDE GRUGET, Les Diverses leçons de Pierre Messie, p. 89); 2. 1677 nom donné aux érudits et aux littérateurs des XVe et XVIe s. (MIEGE, s.v. homme : humaniste ... versé es lettres humaines); 3. 1873 « philosophe, penseur qui considère l'homme comme la valeur suprême » (Lar. 19e). Dér. de humanité; suff. -iste. Fréq. abs. littér. : 170. Bbg. CAMPANA (A.). The Origin of the word humanist. Wartburg Institute Journal. 1946, t. 9, pp. 60-73. - FRANÇON (M.). Notes sur le vocab. : poète, poésie, humaniste,... Bibl. Hum. Renaiss. 1967, t. 29, pp. 156-161. - GELINAS (R.). Cf. humanisme bbg.

humaniste [ymanist] n. m. et adj.
ÉTYM. 1539; lat. médiéval humanista, de humanus « humain ».
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I N. m.
1 Lettré qui a une connaissance approfondie des langues et littératures grecques et latines (les humanités; → Aiguiser, cit. 14). || Un bon, un savant humaniste (Littré).
1 L'adversaire de Julien était un académicien des Inscriptions, qui, par hasard, savait le latin (…) il trouva en Julien un très bon humaniste, n'eut plus la crainte de le faire rougir, et chercha réellement à l'embarrasser.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, II.
(1677). Spécialt. Lettré de la Renaissance qui se consacrait à l'étude des écrivains antiques et à en faire connaître les œuvres et les idées. || Lefèvre d'Étaples, Guillaume Budé, Robert Estienne, grands humanistes français.
2 Il (le terme d'humanisme) a désigné tout d'abord, dans l'esprit de ceux qui l'ont inventé, une attitude intellectuelle qui, historiquement, s'était manifestée au temps de la Renaissance (…) Il s'agissait, au début, d'une discipline de l'intelligence plutôt que d'une conception philosophique. Le mot se rattachait étroitement à un autre, voisin par l'étymologie : les humanités (…) L'humaniste était, dans cette vue, l'homme qui a cultivé son esprit, qui a extrait de certaines disciplines (en particulier de celles qu'enseigne l'étude des langues anciennes) des principes de pensées.
Daniel-Rops, Ce qui meurt…, II, p. 49-50.
2 (1873). Partisan de l'humanisme philosophique. || Le chrétien (cit. 11) et l'humaniste. || Ce philosophe est un humaniste.
3 (…) je vois réapparaître, pendant qu'il parle, tous les humanistes que j'ai connus (…) l'humaniste qui aime les hommes tels qu'ils sont, celui qui les aime tels qu'ils devraient être, celui qui veut les sauver avec leur agrément et celui qui les sauvera malgré eux, celui qui veut créer des mythes nouveaux et celui qui se contente des anciens, celui qui aime dans l'homme sa mort, celui qui aime dans l'homme sa vie (…)
Sartre, la Nausée, p. 149.
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II Adj. (1848).
1 Relatif à l'humanisme, aux humanistes de la Renaissance, aux humanités. || Mouvement, doctrine humaniste. || Études humanistes ( Humanité [5.]).
4 Sans doute la simple culture patriotique et vraie est supérieure à cette culture artificielle des derniers temps de l'Empire, et si quelque chose pouvait inspirer des craintes pour l'avenir de la civilisation moderne, ce serait de voir combien l'éducation prétendue humaniste qu'on donne à notre jeunesse ressemble à celle de cette triste époque.
Renan, l'Avenir de la science, Œuvres, t. III, p. 785 (1848).
5 Je ne comprenais pas, je ne pouvais pas comprendre les raisons secrètes des études humanistes et j'ai vu, par la suite, un grand nombre de gens tirer profit de telles études sans jamais s'interroger sur les raisons de ce profit.
G. Duhamel, Inventaire de l'abîme, XI.
6 Le mouvement humaniste se précise à Paris dès le dernier tiers du XVe siècle. Puis les guerres d'Italie (à partir de 1494) révèlent les splendeurs d'une éclatante civilisation.
R. Jasinski, Hist. de la littérature franç., t. I, p. 119.
2 Relatif, conforme à l'humanisme philosophique. || Conception humaniste. || Philosophies humanistes.
7 Plus on étudie cette période (le moyen âge), plus on se rend compte de la richesse humaniste qu'elle contient (…)
Daniel-Rops, Ce qui meurt…, II, p. 52.
8 Nous dépassons l'étroitesse nationaliste ou ethnique, pour nous élever à une notion, proprement humaniste, de l'homme, et c'est par là que notre capacité de rayonnement, notre faculté de libérer les esprits, d'ouvrir les fenêtres apparaissent vraiment incomparables.
André Siegfried, l'Âme des peuples, p. 54.
(Personnes). Qui se réclame de l'humanisme au sens large; qui prend l'homme pour fin.
9 Si les marxistes peuvent se prétendre humanistes, les différentes religions, les chrétiens, les hindous et beaucoup d'autres, se prétendent aussi et avant tout humanistes, et l'existentialiste à son tour, et d'une manière générale, toutes les philosophies. Actuellement, beaucoup de courants politiques se réclament également d'un humanisme.
P. Naville, in Sartre, l'Existentialisme est un humanisme, p. 118.
COMP. Antihumaniste.

Encyclopédie Universelle. 2012.