herser [ 'ɛrse ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Soumettre à l'action de la herse. Herser une terre, un guéret. ⇒ ameublir, écroûter, émotter, labourer. « En mars, il hersa ses blés, en avril ses avoines » (Zola). — Des champs hersés.
herser
v. tr. AGRIC Passer la herse sur (un sol). Herser un champ.
⇒HERSER, verbe trans.
A. — Passer la herse sur un sol. Herser un terrain. L'homme roule encore et herse le guéret, jusqu'à ce que toute herbe étrangère en soit arrachée (...). Il ne s'arrête et n'est content que si, pieds nus, en parcourant son champ, il le sent souple et léger et pour ainsi dire élastique d'air fluide et d'azote absorbés (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 138) :
• La société repose sur des vérités trop fines pour que le peuple puisse les voir. Quoi de plus clair en apparence que ce raisonnement du laboureur : « Ce champ, je l'ai hersé et semé, donc le blé qu'il produira doit être tout à moi. » Et pourtant rien de plus faux. Le champ est avant tout à celui qui le défend. Or le laboureur ne peut pas défendre son champ. L'homme armé qui le défend en est le vrai propriétaire...
RENAN, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, I, 6, p. 545.
♦ Emploi abs. Il faudra nettoyer au croissant, arracher à la pioche, niveler à la bèche, sarcler et puis passer le soc, et herser, afin d'obtenir une terre souple, ameublie (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 30).
— P. anal. Je terrorise le mauvais passant, et le chat qui attend la nuit pour herser les bégonias (COLETTE, Mais. Cl., 1922).
B. — Au part. passé en emploi adj. Garni d'une herse; p. ext., d'une grille. Au sein du quartier le plus sordide (...) s'élève la rugueuse carapace de pierre, à peine fendue de quelques meurtrières hersées, qui abrite et garde militairement les trésors de la Couronne d'Angleterre (MORAND, Londres, 1933, p. 312). Au fig. C'est [le vilain] un robuste gaillard, une brute noire comme charbon, à la hure hirsute, dont les yeux s'écartent comme ceux d'une bête, dont le nez aplati (...) tombe sur une épaisse lippe rouge, hersée de dents jaunes (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 120).
Prononc. et Orth. : [] init. asp.; (il) herse []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1174-87 agric. (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 307 : li hercheor herchoient); 2. 1690 hérald. hersé (FUR.). Dér. de herse; dés. -er; suff. -é. Cf. lat. médiév. herciare (1096 ds NIERM.). Fréq. abs. littér. : 27.
DÉR. 1. Hersage, subst. masc. Opération qui consiste à ameublir, à égaliser la surface d'un champ à l'aide d'une herse. Hersage en accrochant, en décrochant. Le hersage répond à trois besoins principaux : le nivellement du terrain, le nettoyage et l'ameublissement de la couche superficielle (BALLU, Machines agricoles, 1933, p.153). — [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1762. — 1res attest. fin XIIIe s. herchage (Jurés de Saint-Ouen, f° 268 v°, Arch. Seine-Inf. ds GDF.) attest. isolée, 1704 hersage (J. BOUDOT, Dictionarium latino-gallicum s.v. occatio); de herser, suff. -age. 2. Herseur, -euse, subst. et adj. a) Subst. personne qui herse (d'apr. ROB.). b) Adj. Qui herse, qui permet d'effectuer un hersage (Lar. Lang. fr.). Rouleau herseur (ROB.). Zool. Araignée herseuse. ,,Araignée qui a le bout des tarses garni d'une espèce de brosse`` (Lar. 19e Suppl. 1878). — [] init. asp., fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1762. — 1re attest. 1174-87 (v. herser); de herser, suff. -eur2.
herser ['ɛʀse] v. tr.
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1 Soumettre à l'action de la herse. || Herser une terre, un guéret. ⇒ Ameublir, émotter, labourer.
1 En mars, il hersa ses blés, en avril, ses avoines, multipliant les soins, se donnant tout entier.
Zola, la Terre, III, I.
2 Par métaphore. Littér. Faire des traces parallèles sur (une surface). ⇒ Ratisser.
2 La pluie hersait la surface et jetait sur la transparence de l'eau une grille sous laquelle s'agitaient les poissons.
Georges Borgeaud, le Voyage à l'étranger, I, p. 122.
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hersé, ée p. p. adj.
♦ || Des champs (cit. 2) hersés.
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DÉR. Hersage, herseur
HOM. Voir hersé.
Encyclopédie Universelle. 2012.