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hérissement

hérissement [ 'erismɑ̃ ] n. m.
• v. 1420; de hérisser
1Le fait de se hérisser ou d'être hérissé (en parlant des poils, des plumes, etc.). Hérissement en boule du porc-épic.
Fig. Un hérissement de colère, de rage ( horripilation) .
2Disposition de choses pointues rassemblées. « un hérissement de fusils échafaudés » (Leiris).

hérissement
n. m. Fait de se hérisser; état de ce qui est hérissé.

⇒HÉRISSEMENT, subst. masc.
A. — 1. État de ce qui est couvert de choses dressées comme des piquants. Le hérissement sauvage des savanes américaines, où la moindre plante est ligneuse, durement arborescente (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 163).
P. métaph. Il fit apparaître sous un jour différent les hérissements du maquis légal (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 427).
2. Fait que quelque chose se dresse à la manière des piquants. Le hérissement des mâts; hérissement de cheminées, d'antennes. Dans le parc, des hérissements de kiosques, de belvédères, des miroitements de serres, de bassins (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 163). Le hérissement des poils chez le chat en colère est en rapport avec une décharge d'adrénaline (QUILLET Méd. 1965, p. 496). V. étagement ex. :
Elle les laissait passer et dire sans autre geste qu'un hérissement frissonnant et comme frileux des plumes marquant avec la vie qu'un immense désespoir de bête agitait là ce pauvre corps désemparé et mutilé.
PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 226.
Au fig. Je sens, à je ne sais quoi, que vous allez partir, à je ne sais quel hérissement de choses tristes (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933p. 306).
B. — Réaction épidermique qui fait dresser les plumes, les poils. Cabuche resta seul au milieu du cabinet, ahuri, avec un hérissement fauve de bête traquée (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 90). Ils [les Français de l'étranger] ne peuvent pas comprendre ce frémissement, ce hérissement de notre chair, à la seule idée que l'immonde marée, de nouveau, déferlait sur les Ardennes (MAURIAC, Journal, 1950, p. 10).
C. — Fait d'avoir devant quelqu'un ou quelque chose une réaction de défense et/ou de rejet. On cause de la princesse, (...) de ce hérissement instinctif, qui est chez elle une originalité, parfois une grâce (GONCOURT, Journal, 1874, p. 1020). Au fond, j'avais envie de rire, à m'imaginer l'hérissement des Lemploy, s'ils m'avaient entendu débiner la chaste jeunesse de Clotilde (TOULET, Nane, 1905, p. 238). Christiane (...) eut néanmoins la force de se contenir, de surmonter le hérissement de tout son être (L. DAUDET, Mésentente, 1911, p. 64).
Prononc. : [] init. asp., mais TOULET, supra : l'hérissement. Étymol. et Hist. Ca 1418 hericemens « action de se hérisser » (A. CHARTIER, Livre des quatre dames, 2123, éd. J.C. Laidlaw, p. 261). Dér. de hérisser; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. : 47.

hérissement ['eʀismɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1415, hericement; de hérisser.
1 Le fait de se hérisser ou d'être hérissé (en parlant des poils, des plumes, des piquants). || Hérissement en boule du porc-épic. || Hérissement des poils d'un chien, d'un loup (→ Croc, cit. 3).Le hérissement des piquants d'une plante.Par métaphore :
0.1 Et il le trouvait si beau, si grand, avec son hérissement de vieux lion blanchi, dans sa volonté obstinée de résurrection prochaine, qu'une fois encore l'autre grand vieillard, le cardinal Boccanera, s'évoqua devant lui entêté également dans sa foi, n'abandonnant rien de son rêve, quitte à être écrasé sur place, par la chute du ciel.
Zola, Rome, p. 721.
2 Fig. || Hérissement de colère, de rage ( Horripilation).
1 Mais chefs et collègues l'estimaient pour la ferme droiture de son caractère — que pourtant on traitait de hérissement — pour sa compétence et sa conscience.
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 127.
3 Disposition de choses pointues, réunies ensemble; ces choses. || Un hérissement d'épines, de ronces.
2 (…) sa clarté froide (du projecteur) s'attachait au vapeur (…) elle (…) détaillait les brisures de son pont, en accusait le pillage. C'était vraiment un extraordinaire hérissement de débris, un abattis de fer jeté de l'avant à l'arrière, sous un réseau de ronces géantes.
Roger Vercel, Remorques, IV, p. 79-80.
3 (…) ce que je voyais (tantôt telle sorte de haut pylône érigé dans un hall d'hôtel pour honorer les guérillas et composé d'un hérissement de fusils échafaudés, tantôt telle scène rurale […] me prouvait qu'au moins dans cette île révolution et poésie vont facilement de pair).
Michel Leiris, Frêle bruit, p. 148.

Encyclopédie Universelle. 2012.