haquenée [ 'ak(ə)ne ] n. f.
• 1360; moy. angl. haquenei, de Hackney, n. d'un village dont les chevaux étaient renommés
♦ Vx Cheval ou jument de taille moyenne, d'allure douce, allant ordinairement l'amble, que montaient les dames.
⊗ HOM. Acné.
⇒HAQUENÉE, subst. fém.
A. — Petit cheval ou jument aisé(e) à monter, qui va l'amble et qui servait autrefois de monture aux dames. Chaque chevalier était amené à l'entrée de la lice par une dame magnifiquement parée, qui guidait son cheval par un ruban d'or, et qui elle-même était montée sur une haquenée (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 403). Quand le bon M. de Bois-Doré (...) eut franchi l'enceinte du village de Briantes, il vit Adamas, monté sur une bonne petite haquenée fort paisible, se faufiler à son côté (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 247).
— Loc. plais, vx. Aller sur la haquenée des cordeliers. Aller à pied, un bâton à la main. Comme on voyait toujours les Franciscains marcher à pied, on avait jadis surnommé le bâton des voyageurs el caballo de S. Francisco, en Espagne, et en France, la haquenée des Cordeliers (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 176).
— P. métaph. Mon âme, haquenée boiteuse des fatigues du jour, repose maintenant sur la litière dorée des songes (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 123).
B. — Au fig.
1. [P. réf. à l'aspect de l'animal] Femme laide, mal bâtie, d'allure masculine. Mademoiselle Goujet (...) appartenait au genre des grandes haquenées. Elle se savait laide, elle riait la première de sa laideur (BALZAC, Tén. affaire, 1841, p. 86).
2. Courtisane, femme de mœurs légères. Tournure de grande haquenée, de catin, de Mme Thibaudeau, frappante surtout lorsqu'elle danse (STENDHAL, Journal, 1805, p. 189). C'est Anne Boleyn, la haquenée d'Angleterre, qui prit la place de Catherine répudiée (A. FRANCE, Gén. lat., 1909, p. 25).
Prononc. et Orth. : [akne] init. asp. ,,Une haquenée, et non unakenée`` (FÉR. Crit. t. 2 1787). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1360 (J. LE BEL, Chron., éd. M. L. Polain, t. 1, p. 73 : Quant nous eusmes relivré nos chevaulx, nous achetasmes chascun de petites haquenées qui nous peussent raporter, et renvoyasmes tous nos garchons et nos gros harnas, tentes, sommes, males et bahus, dont nous n'avions que faire). Empr. au m. angl. hackney attesté d'abord en 1292 dans un texte lat. (hakeneio ds Camden Miscellany, vol. II, p. 2 d'apr. W.W. SKEAT ds Romania t. 37, p. 164) et dont l'orig. semble être le toponyme Hackney désignant une bourgade de la région londonienne où l'on élevait des chevaux. Sur les différentes formes de cet empr. au moment de la guerre de Cent Ans, v. K. BALDINGER ds Britannica, Festschrift für Hermann M. Flasdieck, Heidelberg, 1960, p. 47. Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. BONN. 1920, p. 71. - RUPP. 1915, p. 66. - SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 447. - THOMAS (A.). Nouv. Essais 1904, p. 8.
haquenée ['akəne] n. f.
ÉTYM. V. 1360; moy. angl. haquenei (angl. mod. hackney) « tiré de Hackney, nom du village (…) dont les chevaux étaient renommés » (Bloch). Pour P. Guiraud comme pour l'Oxford Dict., l'angl. est un emprunt au vieux franç. → Haquet.
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1 Vx. Cheval (cit. 3) ou jument de taille moyenne, d'allure douce, allant l'amble, que montaient les dames.
1 Voici venir madame Marie-Anne;
Elle descend l'escalier de la tour (…)
Une haquenée
Est seule amenée,
Tant elle a d'effroi
Du noir palefroi.
Mais son père monte
Le beau destrier;
Ferme à l'étrier (…)
A. de Vigny, le Livre moderne, « Madame de Soubise ».
2 (1841, Balzac). Fig., vx. Grande et forte femme (⇒ Cheval, jument); grande femme laide et dégingandée.
2 Mademoiselle Goujet était une de ces filles dont le portrait est fait en deux mots qui permettent aux moins imaginatifs de se les représenter : elle appartenait au genre des grandes haquenées. Elle se savait laide, elle riait la première de sa laideur en montrant ses longues dents jaunes (…)
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 491.
♦ (1805, Stendhal). Vx. Femme de mauvaise vie. ⇒ Chabraque.
3 Elle était sur le retour et toute frémissante encore de ses débauches effrénées. Car il faut vous dire qu'elle avait été pendant vingt ans la meilleure haquenée de la province de Normandie.
France, les Opinions de J. Coignard, III, in Œ., t. VIII, p. 355.
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HOM. Acné.
Encyclopédie Universelle. 2012.