hamac [ 'amak ] n. m.
• 1519; amache, hamacqueXVIe; esp. hamaca, du caraïbe hamacu
♦ Rectangle de toile ou de filet suspendu horizontalement par ses deux extrémités, utilisé comme lit. Hamac de marin. Se balancer dans un hamac. Accrocher, gréer un hamac. Des hamacs.
hamac
n. m. Toile ou filet suspendu par ses deux extrémités, qui sert de lit.
⇒HAMAC, subst. masc.
Rectangle de toile ou filet suspendu horizontalement par ses extrémités et qui sert de lit notamment dans les régions tropicales et à bord de certains navires. Se balancer dans un hamac. Le matelot, après avoir fait son quart de nuit, s'empresse de regagner son hamac (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 251). Meubles en rotin, parasols rayés rouge, hamacs pendus aux arbres, dimanche d'une bourgeoisie aisée, avec ses plates-bandes, ses massifs de géraniums, ses rhododendrons, ses rosiers (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 328) :
• ... les brunes jamaïquaises (...) couchées dans des hamacs de mille couleurs, se laissaient mollement balancer, et, rapides, effleurant le sol de leurs jolis pieds, agitaient en riant les plumes bigarrées de leurs éventails.
SUE, Atar Gull, 1831, p. 26.
Prononc. et Orth. : [amak] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1525 Amache, cité comme mot indigène (A. PIGAFETTA, Rel. du Prem. Voy. autour du Monde par Magellan [trad. du lat. d'un aut. ital.], éd. J. Denucé ds Rec. de Voy. et de Doc., t. 24, p. 44 ds KÖNIG, p. 105); 1533 amacca id. (A. FABRE, Extraict ou Recueil des Isles nouvellement trouvées en la grand mer oceane [trad. du lat. de P. Martyr d'Anghiera, aut. ital.], f° 142 v° ds ARV., p. 259); 2. 1545 Hamaca (J. GOHORY, L'hist. de la Terre Neuve du Perù en l'Inde Occidentale [trad. de l'ital., résumé d'un texte esp.], cahier Hiij, f° 3 v°, ibid., p. 260); 1568 Hamacque (M. FUMÉE, Hist. generalle des Indes occidentales [trad. de l'esp.], f° 104 r°, ibid.); 1640 hamat (P. J. BOUTON, Relation de l'establissement des François dep. l'an 1635 en l'isle de la Martinique, p. 42, ibid.); 1659 hamac (A. CHEVILLARD, Les Desseins de son éminence De Richelieu pour l'Amérique, p. 174, ibid., p. 261). Empr., d'abord par l'intermédiaire de récits de voyage ital. (les graphies supra 1 sont italianisantes), au baragouin des petites Antilles, lui-même empr., par l'intermédiaire de l'esp. hamaca (dep. 1519, ENCISO ds FRIED.) au taino de Haïti (v. ARV., pp. 259-264; COR., FRIED.; FEW t. 20, p. 67b). Le h aspiré aurait été introduit pour éviter l'homophonie avec l'amas, v. FOUCHÉ t. 3, p. 585. Fréq. abs. littér. : 178.
hamac ['amak] n. m.
ÉTYM. 1659; hamat, 1640; hamacque, 1569; hamaca, 1545; amacca, 1532; v. 1525, amache, esp. hamaca, du taïno (langue indienne) hamacu.
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1 Rectangle de toile ou de filet suspendu horizontalement par ses deux extrémités, qu'on utilise comme lit dans les régions tropicales. || Hamac suspendu entre deux arbres. || Les Caraïbes utilisent le hamac pour se « garantir des animaux farouches et des insectes » (Furetière, Dict.). || Dormir, faire la sieste, se balancer dans un hamac. Par ext. || Hamac de jardin. || Petits hamacs où dorment les bébés en voyage.
1 C'est à faire (affaire) aux castors, dira l'Indien, de s'enfuir dans des tanières (…) l'homme doit dormir à l'air dans un hamac suspendu à des arbres.
2 Les sauvages obligent leurs femmes à travailler continuellement (…) ce sont elles qui cultivent la terre, qui font l'ouvrage pénible, tandis que le mari reste nonchalamment couché dans son hamac, dont il ne sort que pour aller à la chasse ou à la pêche (…)
Buffon, Hist. nat. de l'homme, De l'âge viril.
3 Sara, belle d'indolence,
Se balance
Dans un hamac (…)
Hugo, les Orientales, XIX.
4 Les rayons de la nuit argentent nos pensées,
Lorsque, dans un hamac mollement balancées,
Entrelaçant nos bras, nous chantons deux à deux.
Th. de Banville, Odes funambulesques, Opéra turc.
4.1 Plus tard, on les laissa libres de faire ce qu'ils voulaient (…) on les enfermait seulement la nuit, dans une grande cabane de bois, où ils dormaient sur des hamacs tendus entre deux barres.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 133.
4.2 Parmi les Indiens d'Amérique tropicale à qui on doit l'invention du hamac, la pauvreté est symbolisée par l'ignorance de cet ustensile et de tout autre servant au repos et au sommeil. Les Nambikwara dorment par terre et nus.
Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 243.
2 Mar. Forte pièce de toile servant au couchage des matelots, de certains passagers. ⇒ Branle (→ Bâbord, cit.). || Crocs de suspension (ou araignées) des hamacs. || Bastingages où l'on serre les hamacs. || Accrocher les hamacs au signal du branle-bas (cit. 1). || « Au cours de son second voyage, en 1494, Christophe Colomb se rendit dans les Caraïbes. Les indigènes se balançaient sur des lianes tressées suspendues entre deux troncs d'arbres. Ces lianes provenaient d'un arbre nommé hamack. Sur les caravelles de Christophe Colomb, les hamacs firent apparition et l'usage s'en répandit rapidement dans toutes les marines du monde » (Historia, no 369, août 1977, p. 113).
5 Elle se leva debout, l'embrassa, et s'étendit la première dans son hamac (…) elle se sentait bercée avec plaisir par le mouvement du navire.
A. de Vigny, Servitude et grandeur militaires, I, V.
6 (…) le corps avait été remonté de la chambre vers midi pour être jeté par-dessus bord, quand le second (…) ordonna aux hommes de le coudre dans son hamac et de lui octroyer la sépulture ordinaire des marins.
Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'A. Gordon Pym, VII.
Encyclopédie Universelle. 2012.