gymnase [ ʒimnaz ] n. m.
• 1704; gymnasy XIIe; lat. d'o. gr. gymnasium
1 ♦ Didact. Dans l'Antiquité grecque, École publique de culture physique, d'athlétisme. ⇒ palestre. Portique, xyste d'un gymnase.
2 ♦ (1757) Cour. Établissement où l'on pratique les exercices du corps, et spécialt(1888) Vaste salle aménagée à cet effet, avec tous les appareils nécessaires. ⇒Région. halle (de gymnastique). Séances de culture physique dans un gymnase. « L'odeur de sciure et de poussière des gymnases clos me gênait » (J. Prévost).
● gymnase nom masculin (latin gymnasium, du grec gumnasion, de gumnos, nu) Chez les Grecs, endroit ou local destiné aux exercices corporels et militaires. Établissement ou local aménagés pour la pratique des exercices du corps et de certains sports en salle. Lycée, en Suisse.
gymnase
n. m.
d2./d Vaste salle aménagée et équipée pour la pratique de la gymnastique, de l'escrime, du basket-ball, etc.
d3./d (Suisse) école secondaire, en Suisse et en Allemagne.
⇒GYMNASE, subst. masc.
A. — ANTIQ. Édifice public comprenant bâtiments et portiques où l'on se rencontrait pour parler et pour pratiquer les exercices du corps. Le lendemain, Démétrius entra dans le gymnase dont on venait de faire la dédicace et se mit à déclamer contre les bains (FLAUB., Tentation, 1849, p. 301) :
• 1. Au reste, notre âge aura vu cette chose nouvelle : des hommes qui se réclament du spirituel enseigner que la Grèce vénérable c'est Sparte avec ses gymnases, non la cité de Platon ou de Praxitèle...
BENDA, Trahis. clercs, 1927, p. 164.
B. — Moderne
1. Bâtiment comprenant une vaste salle pourvue des installations et des appareils permettant la pratique des exercices du corps. Les leçons de gymnastique que nous donnait un caporal de pompiers étaient peu suivies. Nous dédaignions le gymnase établi dans une des cours (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 400) :
• 2. L'école Alsacienne, qui n'avait pas encore, en ce temps-là, l'importance qu'elle a prise par la suite et ne disposait pas d'une salle spéciale pour les exercices physiques, menait ses élèves au « gymnase Pacaud », rue de Vaugirard...
GIDE, Si le grain, 1924, p. 369.
2. [Dans certains pays, notamment en Allemagne et en Suisse] École d'enseignement secondaire. Il devait faire son collège, ensuite viendrait le gymnase, ensuite l'université (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 9) :
• 3. Elle discuta l'utilité des leçons de Kleist, et se réjouit tout haut de la décision des maîtres de langue bavarois qui avaient décrété dans les gymnases de remplacer le français par l'espagnol.
GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 132.
Prononc. et Orth. : []. [a] ds DUB. et Lar. Lang. fr. Att. ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIIe s. gymnasy « établissement où l'on forme la jeunesse aux exercices du corps » (Macchabées, éd. E. Goerlich, II, IV, 9, p. 64); 1721 gymnase (Trév.); 2. 1596 « établissement d'enseignement secondaire (en Allemagne, en Suisse) » (HULSIUS). Empr. au lat. class. gymnasium « lieu public chez les Grecs destiné aux exercices du corps, gymnase », gr. . Fréq. abs. littér. : 256. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 328, b) 627; XXe s. : a) 466, b) 191. Bbg. Archit. 1972, p. 156.
gymnase [ʒimnaz] n. m.
ÉTYM. 1596, aux sens 3 et 4; gymnasy, déb. XIIIe, gynaise, XIVe, au sens 1; lat. gymnasium, du grec gumnasion, de gumnazein « dénuder », de gumnos « nu ». → Gymno-.
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1 Antiq. grecque. Établissement public de culture physique, d'athlétisme. ⇒ Académie, palestre. || Les athlètes (cit. 2) grecs, nus ou demi-nus, s'entraînaient dans le gymnase au lancement du disque et du javelot, à la lutte, à la course à pied. || Agrès d'un gymnase. ⇒ Octogone. || Portique, xyste d'un gymnase.
1 (…) il n'y a plus de cité sans gymnase; c'est un des signes auxquels on reconnaît une ville grecque (…) Ce gymnase était un grand carré, avec des portiques et des allées de platanes, ordinairement près d'une source ou d'une rivière, décoré par une quantité de statues de dieux et d'athlètes couronnés.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 190-191.
2 Les jeunes filles ont des gymnases et s'exercent comme les garçons, nues ou en courte tunique, à courir, à sauter, à jeter le disque et la lance (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 188.
2 (1757). Mod. Établissement où l'on pratique les exercices du corps, et, spécialt (1888, in Petiot), vaste salle aménagée à cet effet, avec tous les appareils nécessaires. || Assister à des séances de culture physique dans un gymnase.
3 Dans tous les collèges il faut établir un gymnase ou lieu d'exercices corporels pour les enfants. Cet article si négligé est, selon moi, la partie la plus importante de l'éducation, non seulement pour former des tempéraments robustes et sains, mais encore plus pour l'objet moral, qu'on néglige ou qu'on ne remplit que par un tas de préceptes pédantesques et vains qui sont autant de paroles perdues.
Rousseau, Gouvernement de Pologne, IV.
4 Un logement pour lui et ses compagnons et un gymnase temporaire avaient été préparés dans une villa au pied de la route qui monte jusqu'à Beachy Head. Tous les matins ils escaladaient la pente ensemble, couverts de leur sweaters d'exercice, à longues foulées nerveuses d'athlètes déjà bien en souffle.
Louis Hémon, Battling Malone, p. 99.
4.1 L'odeur de sciure et de poussière des gymnases clos me gênait. Je ne me sentais pas amélioré quand, après les séances, mes biceps brûlaient et que tremblaient mes doigts.
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 21.
♦ Le théâtre du Gymnase, à Paris. || Pièce jouée au Gymnase.
3 En franç. de Suisse (all. Gymnasium). École secondaire. ⇒ Lycée. || Du gymnase. ⇒ Gymnasial.
4 (1596; en Allemagne). Établissement d'enseignement secondaire. ⇒ Lycée.
5 Classique ! ce mot dit tout. La libre passion, arrangée, expurgée à l'usage des écoles ! La vie, cette plaine immense que balayent les vents, renfermée entre les quatre murs d'une cour de gymnase !
R. Rolland, Jean-Christophe, La révolte, I, p. 436.
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DÉR. (Du sens 3) Gymnasial, gymnasien.
Encyclopédie Universelle. 2012.