guimpe [ gɛ̃p ] n. f.
1 ♦ Morceau de toile qui couvre la tête, encadre le visage des religieuses.
2 ♦ Chemisette de femme sans manches, très montante, en tissu léger. Robe à guimpe, en guimpe. — (XXe) Plastron formant dos, que l'on porte avec une robe décolletée, une veste de tailleur.
● guimpe nom féminin (ancien français gimple, du francique wimpil) Au XIIIe s., pièce de toile blanche encadrant le visage et retombant sur le cou et la poitrine (conservée dans le costume de certains ordres religieux féminins). Corsage léger et montant. Simple plastron porté sous un décolleté.
guimpe
n. f.
d1./d Plastron qui masque en partie le décolleté d'une robe.
d2./d Chemisette sans manches à col haut.
⇒GUIMPE, subst. fém.
COSTUME
A. — 1. Corsage brodé ou froncé, sans manches, et très montant, qui se porte sous une robe décolletée. Guimpe de tulle; guimpe tuyautée. Une jeune femme, en chapeau rose, dont le châle glissait, découvrant une guimpe plissée à petits plis (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 610).
♦ Robe à/en guimpe. Robe à corsage montant. Une jeune fille mince et bien faite, vêtue d'une robe à guimpe de percaline rose à mille raies (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 121). Elle avait une robe de taffetas noir, à taille haute et à guimpe de lingerie, qui lui seyait à merveille (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 17).
— P. anal. Poitrail d'un animal, gorge d'un oiseau. Synon. corsage. La plus charmante tourterelle que nous eussions vue; elle était blanche, (...) sa guimpe semée de petites taches rouges et blanches, semblables à des feuilles d'anémone (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 182).
2. Ornement de dentelle destiné à orner ou éventuellement à atténuer le décolleté d'une robe. La ciselure du tuyautage d'une guimpe cachant l'entre-deux des seins de la femme décolletée (GONCOURT, Journal, 1894, p. 688).
B. — HIST. COST. Pièce de toile blanche, encadrant le visage et couvrant le cou et la poitrine, qui fait encore partie du costume de certaines religieuses. Synon. barbette (vx). La petite sœur de l'Assomption (...) passait (...). Son sévère costume avait enseveli sa grâce. La guimpe laissait voir seulement le visage délicat (BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 172). La religieuse (...) me reçoit dans le parloir du couvent, en compagnie d'une sœur beaucoup plus jeune dont la jolie figure est serrée dans une guimpe amidonnée (GREEN, Journal, 1942, p. 228).
REM. Guimpier, -ière, subst. a) Personne qui fabrique des guimpes. (Ds Lar. Lang. fr. et Lexis 1975). b) Ouvrier spécialisé dans la confection de certains fils fantaisie. (Ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 guimple « pièce de toile fine, de lin ou de soie dont les femmes encadraient leur visage et qu'elles laissaient retomber sur le col et la poitrine » (G. GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 3787); 1564 guimpe « id. » (THIERRY); b) 1225-30 guimple « id. (dans le costume des religieuses) » (G. DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 3546); 1660 guimpe de religieuse (OUDIN Esp.-Fr.); 2. a) 1812 robe a guimpe cout. (JOUY, Hermite, t. 2, p. 226); b) 1894 « ruche ou volant de dentelle qui dépasse de l'intérieur d'un décolleté de robe pour le diminuer » (GONCOURT, loc. cit.). De l'a. b. frq. wimpil « fichu de tête » que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. wimpal « theristrum », m. néerl. wumpel « coiffe », all. Wimpel « banderolle ». Le fém. qui a évincé le masc. (1572, RONSARD, La Franciade, III, 138 et IV, 148 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, XVI2, p. 178 et 250), s'explique sans doute par la finale -le, mais l'a. h. all. winfila « fichu de tête » (attesté au IXe s. ds une gl., v. STEINMEYER-SIEVERS, 4, 335, 12) laisse à penser qu'il existait peut-être à l'orig. un a. b. frq. wimpila subst. fém. (FEW t. 17, p. 587 a et note 5). Fréq. abs. littér. : 94. Bbg. LEGGE (M. D.). Some notes on Anglo-Norman vocabulary. In : [Mél. Ewert (A.)]. Oxford, 1961, p. 217. - QUEM. DDL t. 16.
guimpe [gɛ̃p] n. f.
ÉTYM. 1564; guimple, v. 1135; du francique wimpil. Cf. all. Wimpel « banderole ».
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1 Partie du costume des religieuses, Morceau de toile qui couvre la tête, encadre le visage, cache le cou et la gorge. ⇒ Barbette.
1 Elles sont vêtues de noir, avec une guimpe qui, selon la prescription expresse de saint Benoît, monte jusqu'au menton.
Hugo, les Misérables, II, VI, II.
2 (1840). Cour. Chemisette de femme, corsage sans manches, très montant, en tissu léger. || Guimpe de tulle, de dentelle. || Guimpe froncée, plissée, à col brodé. || Guimpe qui enserre (cit. 3) le cou jusqu'aux oreilles (→ Modestie). — Robe à guimpe, en guimpe.
2 Cependant la reine se pâmait de rire à une fenêtre, dans sa haute guimpe de Malines aussi raide et plissée qu'un éventail.
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, VIII, p. 90.
3 Le costume est tout noir, varié à peine par une draperie de dentelle blanche sur les bras et les épaules. Une guimpe haut-montante cache le cou.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 28 juil. 1851, t. IV, p. 382.
4 Elle porte une guimpe de tulle noir maintenue autour du cou par des baleines qui entrent dans la chair, à la base du maxillaire. Cela lui fait un port de tête très droit.
Roger Vailland, Bon pied, bon œil, p. 50.
♦ (XXe). Plastron formant dos, porté avec une robe décolletée, une veste de tailleur.
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DÉR. Guimper.
Encyclopédie Universelle. 2012.