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greffe

1. greffe [ grɛf ] n. m.
groife 1080 ; lat. graphium « stylet », gr. grapheion
1Vx Stylet, poinçon pour écrire.
2(1278) Mod. Bureau où l'on garde les minutes des actes de procédure. Le greffe du tribunal. Déposer un dossier au greffe.
greffe 2. greffe [ grɛf ] n. f.
• 1538; greife n. m. XIIIe; métaph. de 1. greffe
1Pousse d'une plante (œil, branche, bourgeon) que l'on insère dans une autre plante (porte-greffe) pour que celle-ci produise les fruits de la première. greffon; ente, scion. Greffe qui prend bien.
2(XVIIe) Opération par laquelle on implante un greffon ( greffage); résultat de cette action. Greffe en couronne, en écusson. « au moyen de la greffe, l'homme a pour ainsi dire créé des espèces secondaires » (Buffon).
3Chir. Opération qui consiste à insérer une portion de l'organisme d'un individu (donneur) sur une autre partie du corps ( autogreffe, autoplastie) ou sur un autre individu (receveur). allogreffe; homogreffe, isogreffe; hétérogreffe, hétéroplastie, xénogreffe. Greffe expérimentale opérée sur des animaux. Greffe réparatrice sur les plaies des accidentés, des brûlés. Greffe siamoise. parabiose. Greffe de la peau, de tissus. Greffe cutanée, osseuse, ovarienne. Greffes d'organes. Greffe du cœur. transplantation (cardiaque). Greffe de la cornée. kératoplastie. Pratiquer, subir une greffe du rein. La greffe n'a pas pris ( 2. rejet) .

greffe nom masculin (de greffier) Appellation courante de secrétariat-greffe. Ensemble des services administratifs d'une juridiction administrative ou judiciaire. ● greffe (expressions) nom masculin (de greffier) Droit de greffe, émoluments perçus par le greffier du tribunal de commerce en rémunération des actes qu'il accomplit (celui-ci, contrairement aux greffiers des autres juridictions, est un officier ministériel titulaire d'une charge). Greffe du tribunal de commerce, ensemble des services administratifs du siège et du parquet du tribunal de commerce ; charge du greffier du tribunal de commerce. ● greffe (homonymes) nom masculin (de greffier) greffe nom féminin greffe forme conjuguée du verbe greffer greffen forme conjuguée du verbe greffer greffes forme conjuguée du verbe greffergreffe nom féminin (latin graphium, poinçon, du grec grapheion) Procédé de multiplication végétative réalisé par l'union d'une partie d'une plante (greffon) et d'une partie d'une autre (porte-greffe ou sujet) en vue d'obtenir un seul individu. (La greffe est surtout utilisée pour reproduire les arbres fruitiers et certaines plantes ornementales [rosiers].) Synonyme de greffon. Transfert, sur un malade receveur, d'un greffon constitué de cellules, d'un tissu, d'une partie d'organe ou d'un organe entier. Littéraire. Ce qui s'ajoute, qui est ajouté pour enrichir, modifier, etc. ● greffe (homonymes) nom féminin (latin graphium, poinçon, du grec grapheion) greffe nom masculingreffe (synonymes) nom féminin (latin graphium, poinçon, du grec grapheion)
Synonymes :
- greffon

greffe
n. f.
d1./d Opération qui consiste à insérer une partie vivante d'une plante (oeil, branche, bourgeon), appelée greffon, dans une autre plante (le porte-greffe ou sujet) de manière telle que le greffon puisse se développer normalement. Greffe en fente, par bourgeons.
|| La partie insérée, le greffon.
d2./d CHIR Transplantation (d'un tissu, d'un organe).
|| Tissu, organe transplanté. (V. histocompatibilité.)
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greffe
n. m.
d1./d Lieu où sont conservées les archives des tribunaux et des cours, où sont déposées les minutes de jugements et où se font les déclarations concernant les procédures. Le greffe du tribunal d'instance.
d2./d (Suisse) Secrétariat de mairie. Le greffe municipal.

I.
⇒GREFFE1, subst. masc.
A. — Bureau d'un tribunal ou d'une cour où sont notamment conservés les minutes des jugements et arrêts, les divers actes judiciaires, les pièces à conviction, les doubles des registres de l'état civil, et où se font les déclarations relatives à la procédure. Greffe civil; greffe du tribunal de commerce, de police; déposer des pièces de procès au greffe. Je me présentai donc au greffe criminel, et je demandai jour pour subir interrogatoire, pour anéantir toute plainte (MARAT, Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, p. 139) :
1. La renonciation à une succession ne se présume pas : elle ne peut plus être faite qu'au greffe du tribunal de première instance (...) sur un registre particulier tenu à cet effet.
Code civil, 1804, art. 784, p. 143.
B. — Vieilli. Charge d'une personne préposée au greffe; greffier :
2. La perspective d'une place au Palais, celle d'un greffe, la conscience du métier suffisent pour rendre le commis-greffier d'un juge d'instruction le rival heureux de la tombe, car la tombe est devenue indiscrète depuis les progrès de la chimie.
BALZAC, Splend. et mis., 1846, p. 395.
Prononc. : []. Étymol. et Hist. I. [Mil. XIe s. grafie (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D.S. Blondheim, t. 1, p. 78)] 1re moitié du XIIe s. « stylet pour écrire » (Psautier de Cambridge, 44, 1 ds T.-L.). — XVIe s. ds HUG. II. 1. 1278 « office chargé d'administrer la dépense et de tenir les comptes de l'hôtel royal » (Documents Angevins, I, 76 cités par R. Arveiller ds R. Ling. rom. t. 40, p. 462); 2. 1636 « charge et émoluments de greffier » (MONET). I du lat. graphium « stylet, poinçon à écrire ». II formation régr. de greffier (FEW t. 4, p. 243).
II.
⇒GREFFE2, subst. fém.
A. — Synon. de greffon.
1. HORTIC. Mon verger est renommé à vingt lieues à la ronde et l'on vient des châteaux voisins me demander des greffes (A. FRANCE, Étui nacre, Manuscrit, 1892, p. 167) :
1. ... malgré les réchauds de feuilles mortes (...) il ne poussa que des végétations rachitiques. Les boutures ne reprirent pas; les greffes se décollèrent, la sève des marcottes s'arrêta...
FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 31.
2. P. anal., CHIR. :
2. Il (...) faisait une incision qui mettait le vif à découvert; il y collait un lambeau, convenablement disposé, de la peau et du tissu cellulaire de quelque membre, par exemple, du bras, et ne séparait les deux parties, que lorsqu'il était assuré que la greffe avait pris dans tous ses points.
CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 328.
B. — Action de greffer; résultat de cette action.
1. HORTIC. Opération par laquelle on insère sur une plante un bourgeon, un rameau, etc. pris à une autre plante. Ces deux plantes, si naturelles à nos climats, s'associent difficilement par la greffe (LATOUCHE, L'HÉRITIER, Lettres amans, 1821, p. 20) :
3. ... les fruits ont été amers jusqu'à l'époque où l'invention merveilleuse de la greffe, en modifiant la sève, lui en fit rapporter de meilleurs et de plus doux...
CRÈVECŒUR, Voyage, t. 1, 1801, p. 16.
Greffe en couronne. Greffe en écusson. Greffe en fente.
Greffe en flûte. Opération qui consiste à enlever d'une tige un anneau d'écorce pourvu d'un œil et à le placer sur une autre tige de même grosseur, dépouillée de son écorce (d'ap. BOUILLET 1859). Il essaya plusieurs sortes de greffes, greffes en flûte, en couronne, en écusson, greffe herbacée, greffe anglaise (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880p. 30).
Greffe par approche (anglaise, herbacée, etc.). Opération qui consiste à unir deux plantes herbacées par des entailles qui se superposent, et à ne les détacher que lorsque la soudure est complète (d'apr. BOUILLET 1859).
2. P. anal., CHIR. ,,Opération par laquelle on déplace un tissu ou un organe de sorte qu'il continue à vivre par les connexions qu'il contracte avec une autre partie du même individu (autogreffe) ou d'un individu différent (hétérogreffe)`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Greffe cardiaque, cutanée, osseuse :
4. Pour qu'une greffe réussisse entre deux individus, il faut qu'il existe une étroite affinité entre leurs patrimoines héréditaires, entre leurs gènes.
J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 75.
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1240 « pousse d'une plante qu'on insère sur une autre » (Vie d'Édouard le Confesseur, éd. H. R. Luard, 97); 2. 1690 « opération par laquelle on implante une greffe » (LA QUINTINIE, Instruction pour les jardins fruitiers, Ve partie d'apr. Trév. 1732); 3. p. anal. 1782 greffe animale (CONDORCET, Œuvres, Éloge de M. Duhamel, Paris, F. Didot, 1847, t. 2, p. 629). Emploi métaph. de l'a. fr. grafe/grefe « stylet, poinçon », v. greffe1 (cf. déjà en cet emploi le lat. graphium dans les Gloses ds TLL s.v. 2198, 5). Fréq. abs littér. : 288. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 413, b) 238; XXe s. : a) 268, b) 327.

1. greffe [gʀɛf] n. m.
ÉTYM. 1080, groife; du lat. graphium « stylet », lui-même du grec grapheion, même sens.
1 Anciennt. Stylet, poinçon pour écrire.
2 (1278). Mod. Bureau où l'on garde les minutes des actes de procédure et les minutes des décisions judiciaires. || Le greffe du tribunal de commerce (→ Bilan, cit. 2; communication, cit. 4). || Déposer au greffe un dossier, une pièce de procès.
1 Le comte de Mirabeau, très laid de figure, mais plein d'esprit, ayant été mis en cause pour un prétendu rapt de séduction, fut lui-même son avocat. « Messieurs, dit-il, je suis accusé de séduction : pour toute réponse, et pour toute défense, je demande que mon portrait soit mis au greffe ».
Chamfort, Caractères et anecdotes, Laideur de Mirabeau.
2 À gauche, dans cette vaste salle d'entrée, se trouve le greffe de la Conciergerie, espèce de bureau formé par des vitrages où siègent le directeur et son greffier, où sont les registres d'écrou.
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V, p. 931.
DÉR. Greffier.
HOM. 2. Greffe; formes du v. greffer.
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2. greffe [gʀɛf] n. f.
ÉTYM. XIIIe, greife, n. m., jusqu'en 1538, où la forme mod. apparaît chez Estienne; métaphore de 1. greffe.
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I
1 Pousse d'une plante (œil, branche…) que l'on insère dans une autre plante (sujet) pour que celle-ci produise les fruits de la première. Greffon; ente, scion. || La greffe développe sur le sujet, ou porte-greffe, où on l'a greffée toutes les qualités de son espèce d'origine. || On utilise comme greffe un œil, une branche ou un morceau d'écorce pourvus d'un ou de plusieurs bourgeons. || Une greffe d'abricotier, d'oranger. || Ligaturer, enduire de mastic une greffe pour la maintenir sur le sujet. || Greffe qui prend bien, qui dépérit.
1 Une greffe est une sorte de bouture plantée dans un tronc vivant.
Bonnet, Considérations sur les corps org., in Littré.
2 Mais comment de la greffe expliquer le mystère ?
Comment l'arbre, adoptant une plante étrangère,
Peut-il, fertilisé par ces heureux liens,
Former des fleurs, des fruits, qui ne sont pas les siens ?
Delille, les Trois règnes, VI.
2.1 La greffe est certainement l'un des résultats les plus étonnans de la végétation, et l'on ne doit pas être surpris si, dès les temps les plus anciens jusqu'à nos jours, elle a été célébrée par les poètes comme une sorte de prodige. Le physiologiste se joint ici à l'étonnement du public.
A. P. de Candolle, Physiologie végétale, t. II, III, chap. IV, « De la Greffe », 5 (1832).
2 (XVIIe). Opération par laquelle on implante une greffe, un greffon (en ce sens, on dit aussi greffage); résultat de cette action. || La greffe permet de réunir sur un même pied les qualités du sujet ( Porte-greffe) et celles de l'individu fournisseur du greffon ( Étalon, cit. 2). || Diverses variétés de greffe : en anneau, en berceau, en couronne, en écusson, en fente, en sifflet. || Mastic pour greffe, couteau (cit. 20) à greffe. || Bourrelet de greffe, formé à la jonction du porte-greffe et du greffon. || La greffe a réussi.
3 (…) au moyen de la greffe, l'homme a pour ainsi dire créé des espèces secondaires qu'il peut propager et multiplier à son gré (…)
Buffon, Époques de la nature, VII.
4 Le greffage est une opération très usitée en horticulture et qui consiste à souder un végétal ou une portion de végétal sur un autre dans des conditions telles que les deux éléments soudés puissent croître et vivre l'un sur l'autre. Le résultat de l'opération est appelé greffe.
P. Poiré, Dict. des sciences, art. Greffage.
5 Pour qu'une greffe réussisse, il est nécessaire que les tissus jeunes et en voie de formation soient en contact (…) L'époque et l'habileté de l'opérateur concourent, bien entendu, à assurer la réussite des greffes.
P. Passy, in Omnium agricole, art. Greffage.
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II (1782, Condorcet, greffe animale). Opération qui consiste à insérer une portion de l'organisme d'un individu (donneur) sur une autre partie de son corps ou sur un autre individu (receveur). || Greffe expérimentale opérée sur des animaux. || Greffe réparatrice sur les plaies des accidentés, des brûlés. || Greffe de tissus; greffe cutanée. || Greffe à lambeau, à doigts croisés. || Greffe osseuse, vasculaire; greffe de la cornée. || Greffe siamoise. Parabiose. || Origine variée du greffon utilisé pour la greffe. Autoplastie, hétéroplastie (→ suff. -plastie). || Greffe d'implants glandulaires : greffe testiculaire, ovarienne, pour compenser les déséquilibres endocriniens.Faire, pratiquer une greffe sur un patient. || La greffe prend.
5.1 Quand on transplante sur une plaie de larges lambeaux cutanés, on détermine l'adhérence à la plaie de cette peau étrangère, et par cette véritable greffe animale, on peut obtenir la guérison de la plaie. Deux chirurgiens américains, MM. Reverdin et Frank Hamilton, de New-York, ont les premiers essayé ce mode singulier de traitement. Un chirurgien de Strasbourg, M. Coze, avait envoyé à l'Académie des sciences de Paris, dans la séance du 26 février 1872, un mémoire intitulé : De l'emploi des greffes épidermiques pratiquées avec des peaux de lapin pour la guérison des plaies rebelles. Enfin, le docteur Ollier, de Lyon, a présenté ultérieurement à la même académie un mémoire sur ce sujet. Seulement, au lieu de lambeaux de peau d'animal, c'est la peau humaine que M. Ollier emploie pour ce mode bizarre de traitement (…) Pour opérer cette greffe cutanée, M. Ollier, à l'aide d'un couteau mince et large, détache un lambeau de peau (…)
L. Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1873, p. 343 (1872).
6 Aussi une greffe est-elle particulièrement à même d'être pratiquée chez l'animal même duquel on a prélevé le greffon : c'est la greffe dite autoplastique ou autogreffe. Elle est plus difficile si l'on choisit pour hôte un autre animal de même espèce : on dit alors que la greffe est homoplastique. Enfin la greffe devient tout à fait problématique quand on l'exécute chez un animal d'une autre espèce : on appelle hétéroplastique cette dernière sorte de greffe.
Max Aron et Pierre Paul Grassé, Biologie animale, p. 676-677.
Transplantation (d'un organe). || Greffes d'organes. || Greffes autoplastiques ( Autogreffe), isogéniques (isogreffes), allogéniques ( Homogreffe), xénogéniques ( Hétérogreffe; xénogreffe). || Greffe de cœur. Transplantation (cardiaque). || Greffe de rein, de foie, de poumon, de pancréas, de moelle osseuse. || Effectuer, pratiquer une greffe de pancréas. || « Greffes de gène, greffes d'embryon, clones, bébés-éprouvette, hybrides animaux et végétaux (…) le génie de l'apprenti sorcier humain n'a plus de limites » (Sciences et Avenir, no 410, avr. 1981, p. 42).Greffe de la cornée.
tableau Lexique de la chirurgie.
———
III (De greffer, III). Insertion (d'un élément) dans un ensemble pour s'y intégrer. || La greffe d'une institution sur une pratique sociale. Greffer, III.
DÉR. Greffer.
COMP. Autogreffe, hétérogreffe, homogreffe, isogreffe, xénogreffe. — Guide-greffe, porte-greffe.
HOM. 1. Greffe. Formes du v. greffer.

Encyclopédie Universelle. 2012.