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gracier

gracier [ grasje ] v. tr. <conjug. : 7>
• 1832; « remettre une amende » 1336; « rendre grâce » v. 1050; p.-ê. du lat. médiév. gratiare; de grâce
Faire grâce à (un condamné); remettre ou commuer la peine de (qqn). Condamné gracié par le chef de l'État. ⊗ CONTR. Condamner, exécuter, punir.

gracier verbe transitif (de grâce) Accorder la grâce à un condamné ou commuer sa peine.

gracier
v. tr. Remettre ou commuer la peine de (un condamné). Le président de la République l'a gracié.

⇒GRACIER, verbe trans.
A. — DR. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Annuler la peine d'un condamné ou la commuer en une peine plus légère. Le droit de grâce n'a pas d'envers : le Roi, qui peut gracier le banqueroutier frauduleux, ne rend rien à la victime dépouillée (BALZAC, Mais. Nucingen, 1838, p. 653). Les Allemands l'ont mise en prison et condamnée à mort, puis graciée au dernier moment (GREEN, Journal, 1945, p. 235). Aucun gouverneur n'oserait gracier une tueuse d'enfant. Nos concitoyens aiment la justice : ils foutraient le feu à la prison (CAMUS, Requiem, 1956, 2e part., 7e tabl., p. 906).
Absolument :
1. C'était le jour de la semaine où le ministre décide de gracier ou de guillotiner. Le paraphe au crayon rouge ou au crayon bleu qui indique le pardon ou l'exécution n'était pas encore tracé.
GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 200.
B. — Au fig. Gracier qqn de qqc. Lui épargner quelque chose :
2. La maladie suivant son cours, emportait à chaque heure un peu de la vie de Jeanne. Elle ne se hâtait point, dans sa foudroyante rapidité, mettant à détruire cette frêle et adorable chair toutes les phases prévues, sans la gracier d'une seule.
ZOLA, Page amour, 1878, p. 1066.
REM. Graciant, -ante, part. prés. adj. Qui gracie. Vous allez ajouter d'une main candide sur la liste graciante les noms des ministres de Charles X (MUSSET, Lettres Dupuis Cotonet, 1837, p. 756).
Prononc. et Orth. : [], (il) gracie []. Ds Ac. 1835-1932. Cf. grâce. Étymol. et Hist. Ca 1050 « rendre grâce » (St Alexis, éd. Chr. Storey, 540 : Trestut le pople lodet Deu e graciet); en a. et m. fr. 1336 « remettre une amende » (Lit. Phil. VI, in vol. 9 arestor. parlam. Paris ds DU CANGE, s.v. gratificare 2); 1832 « faire grâce à un criminel » (RAYMOND). Il est difficile d'y voir un dér. de grâce, à l'aide de la dés. -er; peut-être empr. au lat. médiév. gratiare, cf. FEW t. 4, 247b, note 11. Fréq. abs. littér. : 78. Bbg. DARM. 1877, p. 67.

gracier [gʀasje] v. tr.
ÉTYM. 1834; « remettre une amende », 1336; « rendre grâce », v. 1050; de grâce (I., B., 3.).
1 Faire grâce à (un condamné); lui remettre ou commuer sa peine. || Gracier un condamné à mort, un prisonnier, un banni.
0 Mon cousin ne sort pas de prison, sa peine finie, comme un vulgaire malfaiteur. Il vient d'être gracié.
G. Duhamel, Salavin, VI, XX.
2 Littér. et rare. || Gracier qqn de qqch. Épargner.
——————
gracié, ée p. p. adj.
|| Condamnés graciés.
N. Un gracié, une graciée. a Personne qui a reçu une faveur, une grâce divine.
b Condamné gracié. || Les « graciés de mort » (Giraudoux, Bella, in T. L. F.).
CONTR. Condamner, exécuter, punir.
DÉR. Graciable.

Encyclopédie Universelle. 2012.