givre [ ʒivr ] n. m.
• 1611; joivre XVe; mot prélatin
1 ♦ Couche fine et blanche de glace formée sur une surface froide par cristallisation de gouttes de vapeur d'eau en état de surfusion. ⇒ frimas, gelée (blanche). Cristaux de givre. Arbres couverts de givre. « Vallons que tapissait le givre du matin » (Lamartine). « Ma vitre est un jardin de givre » (Nelligan). Ôter le givre d'un pare-brise. ⇒ dégivrer; antigivrant.
2 ♦ Chim. Cristaux blancs apparaissant à la surface d'un récipient en cas de refroidissement dû à l'évaporation d'un liquide ou à la détente d'un gaz.
♢ Par ext. Petits cristaux blancs de diverses substances qui se déposent sur certains fruits desséchés, sur la vanille, etc.
● givre nom masculin (moyen français joivre, du prélatin gevero) Couche de glace formée par la congélation de gouttelettes surfondues (présentes dans le brouillard ou les nuages) et qui recouvre souvent, en hiver, par temps brumeux, les branches des arbres, les fils télégraphiques, les aspérités du sol, etc. Fêlure ou petite tache blanche dans une gemme. ● givre (synonymes) nom masculin (moyen français joivre, du prélatin gevero) Couche de glace formée par la congélation de gouttelettes surfondues...
Synonymes :
- frimas
- gelée blanche
Fêlure ou petite tache blanche dans une gemme.
Synonymes :
- givrure
- glace
givre
n. m.
d1./d Couche constituée de minces lamelles de glace que forment, par condensation, les gouttelettes de brouillard sur les objets exposés à l'air par temps froid. Arbres couverts de givre. Syn. (Québec) frimas.
d2./d Couche de glace qui se produit à la surface des récipients à la suite d'un refroidissement dû à l'évaporation d'un liquide ou à la détente d'un gaz.
⇒GIVRE, subst. masc.
A. — Fins cristaux de glace apparaissant au contact des gouttelettes d'eau en surfusion avec un corps solide, sur lequel ils forment comme une couche de poudre blanche et brillante. Couvert, blanc de givre; cristaux de givre. Les longues allées de peupliers courbés sous le givre (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 437). Le givre lui fait des glaçons dans sa barbe (PÉGUY, Myst., 1911, p. 179). Le dépôt de givre est plus épais que la couche de glace formée lors du frimas ou de la gelée blanche, mais plus léger que le verglas (VILLEN., 1974) :
• 1. Le brouillard, que le vent glaçait, couvrait de givre mon manteau, mes gants, les cils blonds du cocher et la queue du cheval qui semblait une plume d'autruche énorme...
GIDE, Journal, 1912, p. 361.
— P. métaph. Le givre de la vieillesse recouvre ma route (CAMUS, Possédés, 1959, 3e part., 15e tabl., p. 1081).
— P. méton. Gouttelettes d'eau en surfusion, avant leur mise en contact avec un corps solide. Une rafale de givre les enveloppe (FLAUB., Tentation, 1874, p. 159) :
• 2. Par intervalles un nuage de givre, venu des profondeurs de la banquise infinie, fendait l'air de son coup de hache, tombait en sifflant sur la plaine, et c'était à travers la route gelée, aussi dure qu'une enclume, comme le claquement de dix mille sabots, une fuite immense...
BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1379.
B. — [P. anal. de forme et de couleur; accompagné d'un déterm. adj. ou subst. prép. de] Fine substance qui rappelle l'apparence du givre. [Les fenêtres] n'étaient pas lisses, mais toutes froncées d'un givre artificiel et démodé (PROUST, Prisonn., 1922, p. 11). À peine séchés, nos bras et nos jambes se couvraient d'un givre de sel fin (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 64).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Début XIVe s. geuvrieuse « couverte de givre » (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, III, 1180) d'où geuvre (ibid., 1177, cf. cependant var. III, 1177 et 1180)]; 1. XVe s. joivre (De quaillot lay Fondue, ms. Epinal 189, Bull. A. T. 1876, p. 104 ds GDF. Compl.); 2. 1611 givre (COTGR.). La répartition géogr. du mot dans la Romania (cf. FEW t. 4, p. 130b) s'accorde bien avec une base pré-lat. gev(e)ro (d'où 1, partic. représenté en fr. -prov. mod. et aussi dans tout le quart sud-est du domaine d'oïl) et givro (d'où 2 qui paraît venir du domaine d'oc), d'orig. inc. Pour la réfutation d'une orig. francique ou gaul., v. FEW, loc. cit. Tend progressivement à évincer frimas. Fréq. abs. littér. : 223. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 194, b) 508; XXe s. : a) 452, b) 238. Bbg. JUD (J.). Zur Geschichte der romanischen Reliktwörter in den Alpenmundarten der deutschen Schweiz. Vox rom. 1945/46, t. 8, p. 56.
givre [ʒivʀ(ə)] n. m.
ÉTYM. 1611; joivre, XVe; geuvrieuse « couverte de givre », déb. XIVe; probablt d'orig. prélatine : givro (joivre, de gevero, gevro), ou p.-ê. (P. Guiraud) du lat. vibrare « étinceler, scintiller ».
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1 (XVe). Couche de glace extrêmement ténue et blanche, provenant de la cristallisation, par temps froid, au contact d'un corps solide exposé à l'air, des fines gouttelettes d'eau en surfusion des brouillards et des nuages. ⇒ Frimas, gelée (blanche), rosée. || Arbres, buissons couverts de givre. || Givre appendu (cit. 3) aux branches. || Cristaux (cit. 3) de givre. || Campagne toute blanche de givre. || Structure feuilletée du givre. || Ôter le givre qui se forme. ⇒ Dégivrer.
1 Le givre est formé par des cristallisations de glace offrant l'apparence de feuilles de fougère, qui sont souvent suspendues en hiver aux branches des arbres et produisent l'effet le plus pittoresque.
P. Poiré, Dict. des sciences, art. Givre.
2 Montagnes que voilait le regard de l'automne,
Vallons que tapissait le givre du matin (…)
Lamartine, Harmonies, « Milly ou la terre natale ».
3 Le givre, qui brillait aux buissons décharnés, lui semblait la blancheur des fleurs d'avril précédant l'apparition des feuilles.
G. Sand, la Mare au diable, Appendice, IV.
4 C'était une de ces rudes matinées d'hiver où toute la nature est luisante, cassante et dure comme du cristal. Les arbres, vêtus de givre semblent avoir sué de la glace (…)
Maupassant, Bel-ami, I, VII.
♦ Gouttelettes d'eau en surfusion dans l'atmosphère. || Nuage, rafale de givre.
2 Chim. Cristaux blancs apparaissant à la surface d'un récipient en cas de refroidissement dû à l'évaporation d'un liquide ou à la détente d'un gaz.
♦ (1866, Littré). Petits cristaux blancs de diverses substances qui se déposent sur certains fruits desséchés, sur la vanille, etc.
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DÉR. Givrer, givreux, givrure.
COMP. Dégivrer.
Encyclopédie Universelle. 2012.