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gésine

gésine [ ʒezin ] n. f.
• v. 1160; lat. pop. jacina, du lat. class. jacere gésir
Vx Femme EN GÉSINE, en train d'accoucher.

gésine nom féminin (latin populaire jacīna, du latin classique jacere, être couché) Mise bas, chez la chienne, la chatte. ● gésine (expressions) nom féminin (latin populaire jacīna, du latin classique jacere, être couché) Littéraire. En gésine, se dit d'une femme sur le point d'accoucher.

⇒GÉSINE, subst. fém.
Vieilli
A. — État d'une femme en mal d'enfantement. Synon. accouchement. Être en gésine. La gésine et la nursery ne sont pas l'affaire dominante de l'homme (AMIEL, Journal, 1866, p. 365). Le docteur se déclarait obligé d'aller « tire-bouchonner la mère Pacaud qui, à quarante-sept ans, se payait le luxe d'une gésine » (H. BAZIN, Huile sur feu, 1954, p. 143).
En gésine. En couches. Ma femme en ce moment est en gésine, voilà trois fois, qu'à son grand crève-cœur, cette brave mère ne fait que des morts-nés (BOREL, Champavert, 1833, p. 31).
P. anal. [En parlant de la femelle d'un animal (domestique)] Mes flancs houlent, autant et mieux que ceux de la chatte en gésine (COLETTE, Dialog. bêtes, 1905, p. 66). Car meuglaient les génisses en gésine dans les étables (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 829).
B. — P. métaph. et au fig. Action de créer. La gésine du monde venait de finir et nous allions enfin commencer de respirer (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1937, p. 95) :
La peinture tragique que nous avons entreprise ne serait pas complète, le lecteur ne verrait pas dans leur relief exact et réel ces grandes minutes de gésine sociale et d'enfantement révolutionnaire où il y a de la convulsion mêlée à l'effort, si nous omettions, dans l'esquisse ébauchée ici, un incident plein d'une horreur épique et farouche qui survint presque aussitôt après le départ de Gavroche.
HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 343.
En gésine. La continuelle compagnie d'artistes (...) toujours en gésine de locutions inouïes et non encore essayées (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 169). Avec son visage ouvert d'homme d'action (...) son haut cerveau toujours en gésine, il n'avait jusque-là embrassé que le vide (ZOLA, Travail, t. 1, 1901, p. 14).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1160-74 (WACE, Rou, éd. J. Holden, III, 9065). Du lat. vulg. jacina « couche », dér. de jacere « être couché »; l'ancienneté du dér. lat. est attestée par l'existence des corresp. rom. (a. prov. jazina « litière, couche, gésine »; calabrais « couche misérable »), REW 3 4565 et FEW t. 5, pp. 5-6. Fréq. abs. littér. : 25. Bbg. GOHIN 1903, p. 307.

gésine [ʒezin] n. f.
ÉTYM. V. 1160; du lat. pop. jacina, du lat. class. jacere. → Gésir.
1 Vx. || En gésine, se dit d'une femme en train d'accoucher ( Accouchement, enfantement); d'un animal femelle en train de mettre bas ( Parturition).
1 (…) la laie était en gésine.
La Fontaine, Fables, III, 6.
2 De la salle, que je viens d'appeler salle de travail, arrivaient les soupirs et les plaintes des femmes en gésine.
G. Duhamel, Biographie de mes fantômes, p. 227.
2 Rare. Accouchement.
3 Vous avez fait de votre sang, de votre gésine, de votre lait, des choses anodines, des choses de passage, de pauvres choses à laisser de côté, à souffrir en silence, des choses à supporter, comme les maladies, les rages de dents, ou les boutons sur la figure (…)
Annie Leclerc, Parole de femme, p. 50-51.

Encyclopédie Universelle. 2012.