gargousse [ gargus ] n. f.
• 1687; gargouches 1505; altér. provenç. cargousse, de carga « charger »
♦ Techn. Charge de poudre à canon, dans son enveloppe cylindrique. La gargousse, cartouche à canon.
● gargousse nom féminin (provençal cargousso, de cargá, charger) Sachet en textile ou en papier contenant une charge de poudre prête pour le tir d'une bouche à feu.
⇒GARGOUSSE, subst. fém.
PYROTECHN. Enveloppe contenant la charge de poudre destinée à un canon. [Les] charges [de poudre] sont contenues dans des enveloppes en forme de sacs, appelées gargousses, ou sachets pour les petits calibres (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1890, p. 154).
— P. méton. Charge de poudre dans son enveloppe, destinée à un canon. Sur le minuit, Kléber, avec ses jeunes gens de l'état-major, passa près de nous (...). Il nous cria : — Combien de gargousses? — Dix-huit par pièce, répondit le lieutenant (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 264).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1718-1932. Var. vieillies gargouche et gargouge ds FÉR. Crit. t. 2 1787, BESCH. 1845 et DG. Étymol. et Hist. 1505 gargouches (GONNEVILLE, Rel., 89 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 26, p. 52); 1687 gargousse (A. FURETIÈRE, Essai d'un dict. universel ds FEW t. 4, p. 58b); 1690 (FUR.). Prob. empr. au prov. cargousso, gargousso « gargousse » (MISTRAL), dér. de carga, corresp. à charger, suff. -ousso, v. RONJAT, § 678; la forme gargouche, par croisement avec cartouche. Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. KOHLM. 1901, p. 21. - SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 331; t. 2 1972 [1925], p. 228; t. 3 1972 [1930], p. 114, 321, 329.
gargousse [gaʀgus] n. f.
ÉTYM. Déb. XVIe; altér. du provençal cargousso, de carga. → Charger.
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♦ Milit. Charge de poudre à canon, dans son enveloppe cylindrique. || La gargousse, cartouche à canon. || Artilleurs qui mettent une gargousse (→ Charger, cit. 1). || Gargousses entièrement métalliques de l'artillerie moderne.
1 Des sons nets marquaient le temps de la charge (…) le froissement des gargousses de soie poussées à coups de poing l'une sur l'autre, le battement clair des culasses refermées (…)
Claude Farrère, la Bataille, XXVII.
2 (…) on ne persuade pas un canon déjà fatigué jusqu'à le faire tenir une heure de plus, et le discours martial n'arrive pas à faire deux coups d'une seule gargousse.
Alain, Propos, 16 juil. 1927, La bride.
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DÉR. Gargousserie, gargoussier.
Encyclopédie Universelle. 2012.